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Carpe diem [ft Alejandro Wilson]

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Kelly Martinez
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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Ven 25 Nov - 1:44


Carpe diem

Même si parler anglais me faisait du bien et permettait quelques fois à mon cerveau d'avoir l'illusion de ne pas être captive - et je ne parlais pas de chez Alejandro, mais bel et bien de ma situation à Madrid - toujours était-il que mon geôlier d'un soir disait beaucoup de mots pour pas grand chose et que j'étais fichtrement au fond du trou. Ainsi, il aimait me balancer des piques ?
Mais envoie toujours, mon lapin, tu vas voir...

J'avais d'ores et déjà de nouvelles paroles de chanson qui me venait en tête. Je réalisais alors que j'écrivais mieux lorsque j'étais déprimée. En effet, la plupart des chansons de mon album, je les avais écrites après mon divorce. Je venais seulement de m'en rendre compte.

Nous avions commencé à manger mais bien vite, l'appétit m'avait quitté en songeant à ma chère Californie d'adoption, ma vie là-bas qui me manquait tant. Combien de temps tiendrais-je ici à juste faire la fête pour essayer de passer le temps et attendre patiemment la fin de l'année scolaire ? Après avoir évoqué, sans moi-même comprendre pourquoi, l'hypothétique venue d'Alejandro là-bas, j'étais restée muette, incapable de lui répondre, comme si j'étais bloquée, la gorge nouée. Puis, il proposa une sorte de jeu. Je le regardais, me demandant ce que j'allais bien pouvoir lui répondre.

- Un truc que personne ne sait ? Là comme ça... Aucune idée... Je me suis tapé un collègue sur le toit d'une école ? Ça, c'est sûr que personne ne le sait. Et si quelqu'un l'apprend, je saurai d'où ça vient. Sinon euh... J'adore marcher pieds nus dans le sable, mais à Los Angeles ça m'était devenu difficile, alors j'en ai fait venir chez moi. J'ai une allée de sable devant la maison, près de la piscine. À toi.

Je me demandais bien ce qu'il allait me sortir. Je m'étais adossée contre le dossier de la chaise, relevant mes pieds pour les poser sur le siège, genoux repliés contre moi.

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Alejandro Wilson
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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Ven 25 Nov - 15:45


Carpe diem


Me voilà à mille lieues de me douter que ces pensées étaient en pleine ébullition. Et que la situation, dans sa globalité, était susceptible de lui inspirer des paroles de chanson. Ce qui nous faisait hypothétiquement un point commun. Car oui, je crois que ma plume est meilleure lorsque je suis au plus mal. Ce n’est pas pour rien que malgré la déchéance, j’ai écrit mes meilleurs textes à New York. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, je ne regrette pas d’être incapable de faire mieux à présent, car la souffrance éprouvée lors de la rédaction de ces textes, était bien trop intense et dangereuse ; assez pour atteindre le point de non-retour. Je ne voulais plus être cette personne à l’inverse à mon invitée.  Arrête ! Ça ne te regarde pas. Focus, sur toi.  Oui, sinon quoi, l’ambiance allait vite virer en eau de boudin.

Au nom de la bonne ambiance, il était impératif que je cesse de jouer le moralisateur (du moins pour ce soir.) Eh puis, c’est un sacrilège d’avoir une ambiance de merde lorsque sur la table, vous avez des mets aussi délicieux qui n’attendent qu’à être dévorés. J’acceptais donc de faire comme si rien ne s’était passé, comme si nous vivions un repas cordial sans enjeu si ce n’est celui de se découvrir à nouveau ; peut-être pour de vrai cette fois. L’intention était bonne ; pas louable puisqu’on ne fait pas dans la pitié avec Kelly Martinez. Mais je crois que la boulette était de mise en évoquant la Californie. Il suffisait d’observer Kelly, d’oser braver la forteresse invisible pour lire dans ses yeux toutes les peines du monde à imaginer une vie loin de la Californie. Question mal du pays, j’en connaissais un rayon pour m’être exilé à deux reprises ; et arriver à la conclusion que quoique je fasse et où que je sois, Madrid et l’Espagne demeurent gravés dans mon cœur. Sa vie devait lui manquer et ses petits riens qui rythmaient son quotidien. Je préférais donc migrer vers d’autres sujets pour ne pas plomber la soirée et ce fastueux repas asiatique. Et comme le silence était de mise, j’en profitais pour reprendre la parole et lancer un semblant de petit jeu (sans conséquences, je l’espère.).

« — Non sérieusement, tu t’es vraiment tapé un collègue sur le toit d’une école ? C’est marrant parce que moi aussi. » J’espérais au moins décrocher une esquisse de sourire avec ce trait d’humour peu fin, je l’avoue. Pas ébranlée (je pense qu’il en faudrait bien plus pour cela) elle se prêtait au jeu.

« — Donc tu aimes le sable et marcher dessus pieds nus. J’avoue que je suis un peu déçu. Je pensais que tu allais m’expliquer d’où te vient cette petite cicatrice sur la lèvre supérieure. Mais soit, c’est à mon tour c’est ça ? » Je pris une grande inspiration aussi théâtrale que le son de ma voix. Et me voilà fin prêt à revenir sur une anecdote très honteuse.

« — J’ai dit à Stephen Sondheim d’aller se faire mettre. Il était venu incognito à un workshop au cours duquel, avec mon associé, nous avons présenté les grandes lignes d’un projet. C’était avant Rent. Et lui, Stephen était là. Il a donné son avis et je crois que je n’ai pas apprécié. Je pensais naïvement que c’était un critique un peu trop incisif. Alors je lui ai dit d’aller se faire foutre. Et il est parti. Quand j’ai su qui j’avais copieusement insulté, je me suis terrais dans mon trou pendant des jours. Ça, c’est surement la plus grande honte de ma vie. »



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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Ven 25 Nov - 19:22


Carpe diem


Je devais reconnaître une chose, même si j'étais mal, être en présence de quelqu'un me faisait du bien, plus encore un artiste et quelqu'un qui parlait anglais. Je détestais cette sensation de montrer mes faiblesses et d'être complètement à nu, mais ce soir je n'avais pas le choix, Alejandro avait décidé de ne pas me lâcher et je n'avais plus la force de lutter. Alors me voilà chez lui, à être traitée comme si j'avais un problème d'addiction, comme lui par le passé, alors que mon seul problème, c'était d'être fauchée, chose que personne hormis mon agent ne savait, et que j'en étais réduite à bosser comme prof de cinéma dans un autre pays.

Je n'avais plus faim malgré les deux bouchées que j'avais avalé, mes angoisses reprenant le dessus insidiueusement. J'acceptai cependant de jouer à son jeu des révélations, je n'avais rien à cacher finalement, surtout à un homme qui m'avait vue à poil, pleurer comme une madeleine et aussi bourrée.

- Eh oui, c'est arrivé. Il faut dire que c'était un coup d'enfer.

Il déclara être déçu de ma révélation sur les pieds dans le sable. Je haussai les épaules avant de l'entendre dire qu'il voulait savoir pour ma cicatrice sur la lèvre.

- J'aime pas en parler.

J'appuyai mon menton sur mes genoux en écoutant son histoire, qui me tira des yeux écarquillés.

- Mais non, t'as quand même pas fait ça ?! Alej...

Je secouai la tête en levant les yeux au ciel avec un léger sourire.

- Tu sais qu'il est mort l'année dernière ? Je comprends que tu aies eu honte. Si ça peut te rassurer, une fois sur le tapis rouge à Cannes, j'ai marché sur le pied de Quentin Tarantino. Je me suis pas sentie très maligne. Du coup, il n'a pas voulu m'auditionner pour Kill Bill, il a pris Uma à la place.

Ça, personne ne le savait. J'espérais que cela satisferait sa curiosité.

- Tu m'as dit que tu jouais de la guitare. Tu voudras bien m'en jouer tout à l'heure ?

J'avais besoin de musique.


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Ven 25 Nov - 21:00


Carpe diem


J’avais beau essayer de me convaincre du contraire, je ne pouvais nier le fait qu’elle me plaisait, autant qu’elle pouvait m’exaspérer. Jamais je n’avais connu pareils sentiments et encore moins l’inconfort de me sentir le cul entre deux chaises. Si je me montrais trop intrusif, nul doute qu’elle se braquerait. Et si je laissais faire, je ne l’aidais pas, bien qu’elle prétendre n’avoir besoin d’aucune aide ; ce dont je doutais. Alors que faire ? Devais-je me cantonner à fermer les yeux et tout ignorer ? Ou bien devais-je jouer les équilibristes et trouver un entre deux pour ménager sa susceptibilité ? Pfff ! Si seulement, je savais quoi faire, je ne serais pas en train de me ronger intérieurement les sangs.

Le point positif, ce que rien n’avait volé dans l’appartement et que je savourais ma tendre soupe miso comme l’on boit du petit lait. Mais j’avais vite compris que le mal du pays de Kelly était susceptible de mettre à mal cette précieuse et douce accalmie dans laquelle j’aurais pu me lover tant elle était agréable. Il me fallait donc un plan, que dis-je, une diversion pour que le souvenir de la Californie ne soit plus aussi douloureux. Alors, pourquoi ne pas parler de nous et de ces choses dont personne n’avait connaissance ?

« — Un coup d’enfer, vraiment ? C’est un sacré compliment, ça. » Un de ceux qui ne vous laissent pas indifférent et flattent votre ego. « — Je dois bien avouer que de mon côté, j’ai eu la chance de m’envoyer en l’air avec une actrice connue et audacieuse pour le choix du lieu. » Le clin d’œil était de rigueur autant que le sourire charmeur. Nous nous livrâmes ensuite sur quelques anecdotes. Et bien malgré moi, je commis une autre boulette.

« — Je suis désolé si ça te rappelle des choses négatives. » De toute évidence, l’histoire de cette cicatrice était particulière et douloureuse pour Kelly. Je préférais donc ne pas insister et taire cette satanée curiosité maladive. Et pour reprendre où nous nous étions arrêtés, je pris le risque de lui raconter la plus grande honte de ma vie ; chose qui m’attira un regard perplexe et la gênance qui allait avec.

« — Si, j’ai fait ça et tu peux me croire jamais je ne pourrais me le pardonner plus encore depuis qu’il est mort. Ça m’a fait quelque chose d’ailleurs. » Et visiblement inspirée par ma maladresse, elle se risqua elle aussi à partager un moment gênant qui me valut un éclat de rire presque incontrôlable.

« — Oh my fucking god ! Donc tu aurais dû jouer le rôle de la Mariée ? Damn it, je suis choqué ! Mais tu savais que ce type était un fétichiste des pieds ? Si ça se trouve tu aurais pu rattrapé le coup en lui montrons un petit peton. » Je fus soudainement pris d’un fou rire incontrôlable en essayant d’imaginer la scène. « — Désolé… » Je pris mon verre d’eau que je descendis cul sec avant de reprendre contenance, car de toute évidence, elle venait de me demander quelque chose que je ne pouvais lui refuser. Ainsi, je quittais la table sans crier gare, pour rejoindre ma chambre et y récupérais l’étui à guitare qui se trouvait dans mon semblant de dressing. Puis je fis mon grand retour dans le salon, le sourire aux lèvres.

« — Je te préviens, ça fait un petit moment que je n’ai pas joué. » Je pris le temps de sortir ma sublime Fender bleue orientale. Je glissais ensuite quelques accords pour m’enquérir de l’accordement avant de me lancer dans l’introduction d’Hotel California des Eagles.

ze song:


« — C’est la toute première chanson que j’avais apprise à Londres pour draguer les nanas. » Et je continuais dès lors, ravi de pouvoir gratter un peu ma guitare délaissée dans un coin de ma chambre à son plus grand regret.



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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Ven 25 Nov - 21:59


Carpe diem


Pour le moment, l'accalmie était de mise et la soirée ne se passait pas trop mal. Je me sentais un peu moins prisonnière, mais peut-être aussi qu'étant à bout de tout, je n'accordais plus la moindre importance à rien, contrairement à mon interlocuteur sexy qui en accordait à tout.

Cependant, du moment qu'il avait arrêté de jouer les moralisateurs envahissants, tout allait mieux. Le repas se passait bien, je le voyais se régaler avec sa soupe miso, ce qui me donnait l'impression de voir un animal mignon savourer une friandise. Puis, tout en mangeant, il proposa de donner des informations que personne ne connaissait. J'esquivais l'histoire de ma marque sur la lèvre que j'aurais bien aimé faire disparaître davantage. Je n'étais pas prête à raconter cette histoire, que personne ne connaissais d'ailleurs. Sauf ma connasse de soeur, mais c'est une autre histoire.

J'appris donc qu'il avait malmené l'un des plus éminent parolier de Broadway, ce qui me fit alors penser à ma brève anecdote avec Tarantino, ce qui fit éclater de rire Alejandro. Pour ma part, j'avais du mal à en faire autant même s'il était vrai que l'histoire était drôle.

- Je suis ravie que ça t'amuse. Eh oui, je faisais partie de celles qui devaient être castées, d'autant que j'avais quelques bases en sports de combat et self-defense. Mais cette histoire sur le tapis rouge de Cannes a eu raison de mes potentielles chances. Oh je sais pour son fétichisme, mon agent a argumenté que j'avais des pieds magnifiques, mais ça n'a pas suffi, son égo était blessé, Je pense que c'est parce que les deux bombasses qui l'accompagnaient ce soir-là avaient ri, et il s'est senti rabaissé. Pourtant je m'étais répandue en excuses... Mais c'était il y a longtemps.

Puis, j'avais demandé à Alej s'il pouvait jouer un peu de guitare. J'avais pensé à plus tard, pour le laisser terminer de manger, mais il sembla motivé à le faire tout de suite. Il sortit son instrument, de toute beauté d'ailleurs, et commença à l'accorder avant d'entamer les premières notes d'une chanson que je connaissais très bien.

- Pourquoi ne suis-je pas étonnée ? demandai-je alors qu'il expliquait qu'il avait appris ce morceau pour draguer à Londres.

J'étais néanmoins persuadée qu'il n'avait pas besoin de grand chose pour être un tombeur.
Emportée par la musique, je m'étais dépliée et ne pus m'empêcher de chantonner les paroles, que je connaissais par coeur moi aussi.


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Ven 25 Nov - 23:08


Carpe diem


Si de prime abord, j’avais appris la guitare pour « pécho de l’anglaise » c’était aussi pour moi une façon de me rapprocher de ma mère. Puisque je ne pouvais me prétendre danseur avec le balai que je me trainais dans le derrière, apprendre les bases du flamenco à la guitare m’avait semblé à l’époque, le plus beau des projets pour m’imprégner de sa culture. Et j’avoue que le fait de pratiquer un instrument offrait aussi quelques avantages pour séduire un auditoire féminin. Mais qu’on se le dise, je n’avais pas vocation à devenir musicien, ni l’ambition d’ailleurs. Cependant, je ne boudais pas mon plaisir lorsque je pouvais me laisser aller à quelques harmonies et j’avoue que ce talent m’avait bien été utile à New York pour écrire quelques chansons et autres textes à utilité divers.

Cette guitare était particulière et pour cause, elle m’avait été offerte par Tom peu de temps avant qu’il ne commette l’irréparable. Depuis, elle ne me quittait jamais et même si dernièrement je n’avais pas eu le loisir de pratiquer, elle restait près de moi, comme si par ce biais, Tom continuait de veiller sur moi. Je sais, c’est débile et absurde, mais pour une raison inexplicable j’y croyais ; de la même manière qu’un gosse croit que son doudou le protège contre des monstres invisibles.

Alors évidemment que lorsque Kelly m’a demandé de lui jouer quelque chose après le repas, je ne me suis pas fait prier pour aller récupérer mon doudou à moi et lui présenter un autre de mes talents.

« — Tu n’es pas étonné que j’aie appris la guitare pour pécho ? Suis-je si prévisible ? Bon accessoirement, c’est aussi pour apprendre quelques notions de flamenco que je m’y suis mis. » Passé ces précisions, je me lançais et commençais à gratter les premiers accords de ce standard d’Eagles sur lequel bon nombre de personnes s’étaient galochées. J’étais concentré et plus sérieux que jamais pour jouer la mélodie sur laquelle Kelly commença à chantonner. Je redoublais donc d’intensité dans mes accords pour mieux l’accompagner avant de me laisser porter sur le premier refrain et de chantonner légèrement avant de lui laisser la pleine lumière. J’étais charmé par sa voix et par le fait de la voir sous cet angle, sans prétention, humble, mais ô combien désarmante de sincérité !

Jamais les six minutes de cette chanson, m’avaient paru si courte. J’avais pris un plaisir à peine dissimulé à l’accompagner. Je crois même que nous nous sommes laissés porter, oubliant l’espace d’un instant, le trouble de nos vies.

« — J’ai eu la chance d’accompagner Kelly Martinez à la guitare. C’est une ligne supplémentaire sur mon CV. » Je reposais avec grand soin ma guitare avant de reporter toute mon attention sur elle. « — C’était un réel plaisir en tout cas et je suis presque sûr que ça t’a fait du bien. Je me trompe ? »




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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Sam 26 Nov - 3:36


Carpe diem

Beaucoup de spécimens mâles savaient quelques bases de guitare, et j'en avais connu un paquet. Aussi n'étais-je pas surprise qu'Alejandro dise savoir en jouer, qui plus est pour draguer. Ce qui le surprit en revanche fut sa virtuosité en la matière. Il ne se contentait pas de gratter les cordes, non, il vivait la musique, l'accompagnait, l'épousait. Il avait le bon sens du rythme et il jouait vraiment le morceau à la perfection sans oublier le moindre accord. J'étais si agréablement surprise que je n'avais pu m'empêcher de chanter la chanson, trouvant ce moment agréable. J'avais même souri quand il avait repris avec moi le refrain. Ce furent six minutes hors du temps où, pour la première fois depuis des jours voire des semaines, je m'étais sentie bien. J'aurais voulu que cette mélodie ne s'arrête jamais.

- Arrête avec ça, c'est rien d'extraordinaire de m'accompagner à la guitare. Ce qui l'est, c'est d'en jouer aussi bien pour un théatreux qui pretend n'en jouer que pour pécho. Mais j'ai retenu que t'as parlé de flamenco, c'est intéressant.

Il avait remarqué que j'y avais pris du plaisir et il avait raison, ce moment avait été plus qu' agréable.

- C'est vrai, ça m'a fait du bien. On dirait que tu sais toujours comment me faire du bien, Wilson.

Je soupirai silencieusement. Ce constat me semblait bizarre.

- Il est tard... Tu ne bosses pas demain ? Il me semble que si. Tu sais quoi, lâche ton canapé et viens dormir avec moi après ta douche. Après tout, t'as un grand lit et c'est pas comme si on n'avait jamais dormi ensemble.

Je me levai de la chaise avant de me diriger vers la chambre.

- Merci pour le jap. Je me brosse les dents et je te laisse la salle de bains.

En effet, moins de dix minutes après, j'avais regagné sa chambre. Je m'étais emmitouflée sous la couette, attendant de voir s'il me rejoindrait. A la vérité, j'aurais bien voulu profiter de ses bras. Malheureusement pour moi, je m'endormit sans avoir la réponse, cette soirée ayant eu raison de moi.
Ma nuit ne fut pas reposante, je me réveillai en sursaut suite à un cause d'un cauchemar que j'oubliai immédiatement. Cette soirée avait remué trop de choses.


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Sam 26 Nov - 14:07


Carpe diem


Je n’avais pas réalisé à quel point j’aimais jouer de la guitare tout en prenant conscience du fait que cela me faisait un bien fou. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plutôt ? Cela m’aurait évité de perdre du temps et de l’argent en me rendant aux consultations imposées par ma mère lors de ma première année de sevrage. Bien sûr, je n’avais point cessé de gratter les cordes de ma guitare, même après la mort de Tom. Ainsi, de temps en temps, il m’arrivait de la sortir de son étui pour faire résonner quelques notes avant de laisser mon esprit vagabonder vers d’autres contrées. Je n’étais pas un musicien et je n’ai jamais prétendu l’être. Pour moi, mon seul amour est (et demeure) le théâtre. Et l’on ne fait pas d’infidélité à son grand amour même s’il vous fait du bien de temps à autre au détour d’une mauvaise passe.

Nous en étions donc à improviser un bœuf ; chose que je n’avais jamais fait excepter à de rares reprises en compagnie de Beltran évidemment. Et si mon collègue et ami était doué, force est de constater que Kelly achevait quant à elle de me séduire par sa voix suave et chaleureuse et par son interprétation qui me permettait de redécouvrir ce standard de la musique. Je n’en demeurais pas moins concentré sur mes notes pour ne pas mettre à mal ce moment de flottement aussi surprenant qu’incroyable. Je ne voulais pas non plus jouer les jolis cœurs au risque de me prendre un énième râteau.

Toute bonne chose ayant une fin ; et puisque toutes les paroles y étaient passées, nous voilà donc contraints à mettre un terme à cet instant presque hors du temps qui me renvoyait déjà à une certaine nostalgie plus encore lorsque je pris le temps de ranger la Fender dans son étui.

« — Wow, le théâtreux que je suis, aurait-il réussi à te surprendre avec ce talent caché ? » Il est vrai qu’hormis Bel, bien peu de personnes pouvaient se targuer de connaître cette facette de monsieur Wilson. « — Pour en revenir au flamenco, j’ai la chance d’être le fils d’un de ces porte-étendards dans le monde. C’est pas mal, surtout pour un type qui sait à peine bouger sur une piste de danse. »

Nous devions bien admettre que ce moment suspendu nous avait fait du bien et que nous avions pris tout autant de plaisir à le partager. D’ailleurs, les paroles de Kelly ne trompaient personne, surtout pas moi. « — Je suis content de savoir que je sais te faire du bien de différentes façons. » Je lui souris de plus belle, alors que je voyais bien que ce constat avait un gout bizarre pour celle qui prétendait n’avoir besoin de personne. Mais la gênance étant ce qu’elle, Kelly trouva une bonne excuse pour se départir de son trouble.

« — Oui c’est vrai que je bosse demain… » commençais-je peu convaincu avant qu’elle ne me propose de lâcher le canapé pour dormir elle. Après tout, elle n’avait pas tort. Le lit était grand ; assez pour deux, et ce n’est pas comme si je ne l’avais pas vu nu tout en ayant « le plaisir » de dormir avec elle. Cependant, elle ne me laissa pas le temps de répondre et migra jusqu’à ma chambre avant de se retourner pour me remercier et me signifier qu’elle se brossait le temps et qu’elle me laissait ensuite la salle de bains pour que je puisse en faire de même. Mais avant, je me devais de tout ranger et de préparer mon sac pour le lendemain avant de retrouver ma chambre puis la salle de bains pour me laver les dents et enfiler en semblant de pyjama.

Il ne s’écoula pas plus de cinq minutes, avant que je ne sorte de la pièce, constatant avec surprise, que Kelly s’était endormie. Je m’approchais donc avec prudence, entrant délicatement dans le lit que nous allions partager ce soir. Je la fixais ; attendri de la voir ainsi, avant de lui tourner le dos et d’éteindre la lampe de chevet qui se trouvait de mon côté.

Les minutes s’écoulèrent sans que je parvienne à trouver le sommeil. Je ne me sentais pas bien, j’avais chaud puis froid, puis chaud à nouveau. Ma gorge commençait à me gratter, me poussant à enfoncer mon visage dans l’oreiller pour tousser ; en priant qui voulait l’entendre, que je ne réveille pas Kelly qui avait certainement bien plus besoin de dormir que moi.

Voilà que je me faisais happer dans le cycle infernal de l’absence de sommeil. Morphée m’avait-il oublié ce soir ? Je désespérais de trouver le sommeil et en plus je continuais à me sentir mal, assez pour entrevoir la désertion du lit. Mais ça, c’était avant de me rendre compte que Kelly commençait à s’agiter avant de se réveiller en sursaut, m’obligeant à me ruer sur la lampe de chevet.

« — Hey, qu’est-ce qui se passe ? Tu as fait un mauvais rêve ? »




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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Sam 26 Nov - 22:19


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Jamais je n'aurais pensé que cette soirée puisse finir par être agréable. Et pourtant, c'était le cas. J'avais été enlevée par un Alejandro bien trop concerné par une histoire quk ne le regardait pas, et finalement, nous voilà à faire de la musique ensemble. On dit que la musique apaise les mœurs. C'était vrai. Je me sentais si bien à entendre les notes défiler, et faire entendre ma voix au gré de la mélodie.
Mais comme toute bonne chose, la fin avait sonné, nous ramenant l'un comme l'autre à la réalité, une réalité que je voulais fuir. Après quelques paroles échangées, j'avais pris la direction de la salle de bain pour un brossage de dents et finalement la chambre d'Alej pour m'étendre. Et malgré toute ma volonté, je sombrai dans le sommeil, m'abandonnant aux bras de Morphée. Je ne sentis pas le propriétaire des lieux me rejoindre.

Après à peine deux heures, je m'éveillai en sursaut, la respiration haletante et le cœur battant à tout rompre, au bord des larmes. Alors que j'essayais de reprende mes esprits après m'être redressée, la lumière s'alluma, me rappelant que je n'étais pas seule et que j'étais chez Alejandro.

- Oui... souffla-je d'une petite voix. Je... Excuse-moi... Je voulais pas te réveiller...

J'essayais de toutes mes forces de me calmer, de ne pas me mettre à pleurer, mais c'était trop dur. Je m'effondrai sans être en mesure de me retenir, mon visage enfoui sans mes mains.

- Pardon, je suis désolée, répétai-je plusieurs fois.

Que se passait-il, que m'arrivait-il ? Je n'arrivais pas à me calmer.

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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Dim 27 Nov - 1:01


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J’avais besoin de dormir, mais le sommeil ne venait pas. Et en de telles circonstances, il était difficile de ne pas se laisser aller à quelques réflexions. Je pensais à tout ce qui s’était passé durant les dernières semaines, à l’arrivée de Kelly, à notre situation, à ce « nous » impossible que je continuais à radoter dans un coin de ma tête. Ça virait à l’obsession cette histoire. Je devais y mettre un terme et maintenant, avant de me laisser emporter dans un abime aussi profond que le mal qui la dévorait de l’intérieur. Et si je sombre, cette fois, je n’aurai pas le droit à une seconde chance.

 Aller ! Dors, dors, dors…  Peut-être que si je continue de le répéter, la prière sera enfin exaucée et que j’arrêterai d’attendre d’avoir les paupières trop lourdes pour lutter. Je continuais à me sentir mal, incapable de savoir si j’avais trop chaud ou trop froid, tandis que mes oreilles avaient choisi l’option surchauffe, mes joues également. Et que dire de cette affreuse migraine qui commençait à gagner en intensité, tout comme cette envie presque incontrôlable de tousser à s’en arracher les poumons. J’étais mal et surement malade, ce qui expliquait mon état et l’envie de me mettre la tête sous l’eau froide à chaque respiration. Je m’apprêtais donc à rejoindre la salle de bains avant d’être surpris par le réveil de celle avec qui je partageais mon lit, en tout bien, tout honneur.

« — Je ne dormais pas alors tu n’as pas besoin de t’excuser. » Ses yeux brillaient avec intensité alors que je cherchais à m’enquérir de son état. Incapable de résister et honteuse de paraître à nouveau si faible, l’actrice multirécompensée prit grand soin d’enfouir son visage dans ses mains en s’excusant à nouveau. Ça me brisait le cœur de la voir ainsi et encore une fois, je savais que je ne pourrais résister à l’envie de la rassurer.

Avec précaution, j’entrepris un rapprochement. « — Kelly, ne t’excuse pas. Ce n’est rien. » Mes bras passèrent autour d’elle. « — Viens par-là ! » Ne lui laissant que peu d’alternatives, je la pris dans mes bras tout en commençant à la bercer tout contre moi. « — Si tu as envie de pleurer, vas-y. Moi j’en ai envie, car je crois que j’ai choppé la crève et que je ne vais pas pouvoir gérer mes cours. »



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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Dim 27 Nov - 14:12


Carpe diem


Les cauchemars étaient légion depuis que j'étais en Espagne, et avaient repris de plus belle depuis que j'étais tombée sur ce fichu article. Ils n'étaient pourra t pas tous en rapport avec ma carrière et mais une fois réveillée en sursaut et horrifiée, je les oubliais immédiatement. Il fallait croire qu'être ici réveillait de profondes angoisses et des peurs irraisonnées. N'en déplaise à ce bel exemple de sobriété qu'était Alejandro, boire plus que de raison m'aidait aussi à tomber comme une masse et faire des nuits sans rêves, bien que le réveil soit malheureusement accompagné d'atroces migraines.

Me voilà à présent pleurnichant comme une gamine dans les bras rassurants de mon hôte. Cela mit quelques minutes, mais je finis par me reprendre, il ne pouvait en être autrement, il était hors de question qu'il me voit comme ça plus longtemps.

- Merci, bredouillai-je, la tête contre son torse.

J'avais fini par passer mes bras autour de lui également. Et là, je l'entendis me dire qu'il se sentait mal.

- Quoi ? demandai-je un peu étonnée. Tu... As envie de pleurer parce que tu penses que tu as la crève ?

Complètement prise au dépourvu par cette remarque, je ne p'us retenir un petit rire nerveux.

- T'es vraiment un mec, pas de doute... Un bon gros rhume et tu penses que tu vas mourir c'est ça ?

Je me detachai pour le regarder, mes yeux étant enfin habitués à la lumière allumée de la chambre. Il avait effectivement une petite mine. Je posa le dos de ma main sur son front. Il était brûlant. J'en perdis mon léger sourire.

- Tu es brûlant, tu as sûrement de la fièvre. Où est ta pharmacie ?

Il lui fallait du paracetamol pour faire baisser cette température et qu'il puisse se reposer. Tant pis pour l'école.

- C'est clair que tu peux pas y aller comme ça.

J'attendis ses indications avant de me lever pour aller lui chercher un cachet et un verre d'eau que je rapportai rapidement.




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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Lun 28 Nov - 0:49


Carpe diem


La soirée fut aussi intense qu’un tour de montagne russe. Nous avions traversé des hauts puis des bas, si bien qu’il était difficile d’attribuer un semblant de note à cette soirée. Était-ce important ? Toujours est-il que j’étais bien incapable de savoir à quoi m’attendre.

Cogiter était l’une des activités dans lesquelles j’excellais le plus. J’étais du genre prise de tête, il est vrai et mon état n’arrangeait rien à cela. Je sentais ma température mettre à mal mes résistances autant que mon sommeil, vil déserteur qui me laissait là, planter dans mon lit, à fixer le plafond avant d’être interrompu par mon invitée en proie à de virulents cauchemars. Elle tremblait presque et semblait dans un état second qui mettait à mal sa résistance. Sans réfléchir, me voilà à nouveau à jouer les sauveurs, l’obligeant à se coller à moi pour que je puisse plus facilement passer mes bras autour d’elle.

Ses démons étaient bien plus teigneux que les miens et j’en prenais la pleine mesure en l’observant d’un peu plus près. Mais voilà qu’elle essayait de se reprendre, animée par la fierté et la non-envie de m’entendre jouer les moralisateurs à nouveau.

« — Mais de rien, je t’en prie. Je suis confortable, autant que cela serve à quelqu’un. » Je tentais l’humour pour dédramatiser la situation et entretenir cette précieuse accalmie. C’était aussi une façon pour moi, de ne pas trop penser à mon état défaillant que je venais d’exposer maladroitement.

« — J’ai peut-être un peu exagéré sur le fait d’avoir envie de pleurer parce que j’ai la crève. » Et la voilà qui ne put s’empêcher de rire à mes dépens ; chose qui aurait pu aisément me vexer dans d’autres circonstances. « — Vas-y, moque-toi gentiment ! Et pour ta gouverne, bien que n’étant pas médecin, je suis à peu près certain qu’il ne s’agit pas d’un rhume. » J’avais beau plaisanter, je continuais à me sentir vaseux et je compris lorsqu’elle posa sa main sur mon front et que son sourire disparut, qu’il y avait matière à s’inquiéter.

« — Brûlant, c’est exagéré. J’ai juste un petit coup de chaud. Je suis sûr qu’avec un peu d’eau froide sur le visage, je commencerai à me sentir mieux. » J’étais même prêt à le lui prouver en rejoignant la salle de bains pour me passer de l’eau sur le visage. Mais de toute évidence, mon corps n’avait pas les mêmes impératifs. J’avais mal partout, comme si je m’étais livré à une séance intensive de sport. Il m’était donc impossible de quitter le lit tant ma tête commençait à tourner au moindre effort.

« — Bon, c’est peut-être un peu plus qu’un coup de chaud. La pharmacie est dans la salle de bains, derrière le miroir. Il va falloir que je prévienne rapidement Silvia. Fais chier, je déteste être malade. Tu ne devrais pas rester trop près de moi, sinon quoi je vais te contaminer. »


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Lun 28 Nov - 14:17


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Force était de constater que, cette fois encore, les bras d'Alejandro m'avaient été salutaires. A présent que mon angoisse liée au cauchemar s'estompait, je le sentais stupide d'avoir réagi comme ça. Pourquoi un simple cauchemar me mettait-il dans un tel état ? Je n'étais plus une enfant après tout, j'étais donc sensée saisir la différence entre le réel et l'irrationnel...
Mais je m'éloignais bien vite de ces tergiversations en constatant qu'Alej était fiévreux. Un oeh plus tôt dans la soirée déjà il avait le teint rouge, je m'en souvenais maintenant. Et là je son regard vitreux, son front brûlant quoi qu'il en dise et tout en général trahissait les symptômes d'un bon gros rhume qui se profilait à l'horizon.

- Allez, on arrête de plaisanter et on essaie de trouver comment te remettre sur pieds.

Suite à ses indications, j'étais partie dans la salle de bain lui prendre un cachet contre la fièvre, et un verre d'eau a la cuisine avant de revenir auprès de lui pour lui tendre le tout.

- Oui, préviens l'école rapidement. Tu fais comment d'habitude ? Tu lui envoie un message ?

J'esquissai un sourire à sa remarque.

- Tu sais, si j'avais dû être contaminée par toi, ça fait un moment que c'est trop tard... On a partagé un peu plus qu'une pièce alors je pense que soit je vais pas tarder à être comme toi, soit je suis immunisée. Mais c'est gentil de t'en inquiéter.

Bizarrement, m'occuper de lui m'occupait l'esprit.

- Si ça t'inquiète, je peux aller sur ton canapé. Ça me permettra du vivre l'aventure trépidante encore jamais tentée de ne pas dormir dans un lit.

À mon tour j'essayais un trait d'humour malgré l'heure nocturne pour essayer de le détendre un peu.

- Attends, je reviens.

Je repartis dans la salle de bain et attrapai un gant de toilette que j'imbibai d'eau fraîche, avant de revenir dans la chambre et le lui appliquer sur le front.

- ça devrait t'aider à avoir moins chaud et baisser un peu ta température. Allez, essaie de dormir, si tu veux guérir il faut être reposé.

Je remontai la couverture sur lui en essayant tant bien que mal de lui sourire.

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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Mar 29 Nov - 1:18


Carpe diem


Mes bras avaient été son premier refuge et je me félicitais d’être parvenu ; du moins, je l’espère, à amoindrir son trouble cauchemardesque. Toujours est-il que j’avais bien du mal à ignorer les symptômes du rhume. Pourtant, je n’étais pas du jour à tomber facilement malade ; force est de constater que lorsque c’était le cas, je ne faisais pas les choses à moitié. Néanmoins, je remarquais le semblant d’inquiétude émanant de Kelly qui laissait paraître un tout autre visage, pas pour me déplaire.

« — Si j’avais su que j’allais avoir une infirmière rien que pour moi, je serais tombé plus souvent malade. » Je lui indiquais malgré tout, l’emplacement stratégique de mon semblant de pharmacie, qui je l’espère, abritait de quoi amoindrir cette désagréable sensation qui m’empêchait d’avoir le contrôle sur mon corps. J’en étais réduit à me masser les tempes puis les paupières avant de souffler longuement tandis que déjà mon invitée d’un soir, refaisait surface avec un verre d’eau et le petit cachet de rigueur.

« — Il ne manque plus que la tenue sexy et je suis au paradis. » Sans me faire prier, je gobais le cachet avant de vider le verre qu’elle venait de me tendre. Il me fallait dès lors songer à contacter la direction pour que des dispositions soient prises rapidement pour ne pas pénaliser les élèves.
« — Je vais attendre 7 h et j’appellerai Silvia. Laissez des messages, ce n’est pas mon truc en général. » Mais alors que nous en étions réduits à nous demander quoi faire, il m’a paru évidement que je devais préserver Kelly de la moindre contamination, ce qui me valut un léger sourire.

« — C’est vrai qu’après réflexion, niveau microbes, nous avons été plutôt généreux. Sache que si à ton tour tu succombes, je te fais la promesse de jouer les infirmiers sexy. Et finalement après réflexion, je pense que je vais t’épargner l’aventure trépidante dans le clic-clac. Ton dos me dira merci, je peux te l’assurer. Et puis, ce n’est pas tous les jours qu’on partage son lit avec une bombe atomique. Donc je me vois contraint de t’inciter fortement à rester. Sauf bien sûr si tu ne veux pas partager le lit d’un malade. » J’eus à peine le temps de finir ma réplique, que la demoiselle repartit dans la salle de bains.

« — Ça va ? » Était-elle en train de me fuir éhontément pour s’enfermer dans la salle de bains ? J’espérais me planter, car j’avais l’impression que nous avions suffisamment avancé pour qu’elle cesse systématiquement de se cacher. Par chance, je m’étais gouré et la revoilà avec un gant de toilette en main. Elle prit place à mes côtés et commença à appliquer le gant humide sur mon front. Je devais bien reconnaître que la sensation était agréable au moins autant que le geste de Kelly.

« — J’ai le droit de trouver cela mignon ? » Et la voilà qui remontait avec douceur, la couverture sur moi. « — Reste s’il te plaît. Je crois que ça m’aiderait à aller mieux. Et je me refuse à te laisser tenter l’aventure du clic-clac. De toute façon, je suis sûr que ma nuit est terminée donc… »

Le moins que l’on puisse dire c’est que j’avais vu juste. Morphée ne voulait pas de moi ; sûrement trop malade à son goût, et m’avait congédié de son royaume. Il était presque sept heures à présent. Non sans mal, je m’extirpais du lit, pour regagner le salon et portable en main, je tâchais de contacter Silvia pour la prévenir de mon absence. J’étais désolé et affligé par mon état. J’espérais juste ne pas avoir choppé ce satané covid, sinon quoi j’en avais pour une semaine voire plus d’isolement.

Une fois l’appel terminé, je m’approchais non sans mal de la cuisine pour me préparer un semblant d’infusion. Heureusement que j’avais fait les courses la veille et que mes placards étaient pleins. Au moins, je n’aurais pas à sortir de chez moi ; une perspective qui ne me déplaisait pas vu l’état dans lequel je me trouvais à présent. Un malheur n’arrivant pas seul, je vis paraître sur l’écran déverrouillé de mon cellulaire, le visage de ma mère.

« — Il y a vraiment quelqu’un qui m’en veut là-haut ! » Je pris de ce fait, une grande inspiration avant de décrocher.

« — Il est un peu tôt maman. Ça ne pouvait pas attendre. Non, je ne filtre pas tes appels. Je n’ai juste pas envie de décrocher si c’est pour parler de lui. » De toute évidence, ma mère avait mis de l’eau dans son vin et semblait moins encline à prendre la défense de son ex-mari. « — Attends comment ça des étudiantes t’ont contacté ? Et pourquoi toi ? Il n’est pas censé s’être remarié ? Écoute, là je suis possiblement bloqué chez moi. J’ai attrapé la crève donc ça me parait compromis. Quoi ? Non, non, non, pas la peine de passer. Je vais bien maman. Allô ? Maman !? » De toute évidence, elle venait de raccrocher. L’apocalypse est en marche !



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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Mar 29 Nov - 2:36


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Sans qué je n'aie rien vu venir, me voilà à m'occuper d'un Alejandro malade et fébrile. Malgré tout, il gardait son sens de l'humour douteux qui ne manquait pas de me faire secouer la tête.

- Disons que vu ton état, j'aurais peur que tu meurs si j'enfilais une tenue d'infirmière sexy, déclarai-je. De toute façon, tu serais pas en état d'en profiter.

J'appris que les messages n'étaient pas son truc, ce qui me dit hausser un sourcil.

- C'est pour ça que tu comprends pas les emojis aubergine et abricot ?

Je m'apprêtais à me laisser tranquille quand il me pria de rester pour m'épargner le clic clac et mon dos au passage.

- Ah oui ? Tiens, c'est étrange, il m'avait semblé t'entendre dire que tu avais payé de canapé la peau de tes charmantes fesses et qu'il était ultra confortable... Aurais-tu menti ?

Je m'éclipsai sans sa salle de bain de bouveua l'espace de trois minutes pour aller lui chercher de quoi le rafraîchir un peu le temps que le paracetamol fasse effet. Lorsque je revint pour déposer le gant mouillé d'eau froide sur son front, sa remarque me tira un haussement de sourcil.

- Absolument pas, répondis-je quand il demanda s'il avait le droit de trouver ça mignon.

Il voulut que je reste. Je n'avais rien à perdre, alors je retournai m'allonger de l'autre côté du lit.

- Tu devrais essayer de faire un effort pour dormir un peu. Chaque heure de sommeil te sera bénéfique.

Pour ma part, je ne me fis pas prier et je me rendormis après quelques minutes.
Je l'ignorais mais Alej, lui, n'avait pas dormi des masses, et lorsque je m'éveillai, je constatai qu'il n'était plus dans le lit. Je me levai, rajustant6ma nuisette, ignorant complètement la conversation qui avait eu lieu plus tôt entre le maître des lieux et sa mère. Je sortis de la chambre, baillant, une main devant la bouche, étirant mon autre bras.

- Alej ? Ca va?

Soudain, j'entendis sonner.

- Oh, t'as fait livrer un petit déj ?

Je fis quelques pas pour aller ouvrir la porte et quelle ne fut pas ma surprise en constatant que ce n'était pas un livreur de bouffe mais plutôt une dame, très classe soit dit en passant, portant un masque sur le visage. Elle me dévisagea de haut en bas... Il était vrai que j'étais en nuisette.

"- Vous êtes Kelly Martinez. Je n'aurais jamais pensé vous voir à moitié nue ailleurs que dans un écran."

- Bonjour...

La dame me répondit et entra comme si elle était chez elle. Je laissai la porte se refermer avant de pivoter pour regarder la scène qui se déroulerait sous les yeux dans trois... Deux... Un...

J'observais, j'écoutais et je compris qui elle était. Sa mère. Je sentis que j'étais de trop ici, mais je ne savais que faire.
Voilà qu'elle lui sortit un test covid. A vrai dire je n'avais même pas pensé à ça. Je mourais d'envie d'un café corsé. Je m'approchai timidement mais redoutant une remarque désagréable de sa mère, je décidai de me rendre dans la salle de bain après un crochet par ma valise pour m'habiller après une douche rapide.

Je ressortis après une quinzaine de minutes, oui pour une fois j'avais fait vite, vêtue de ce que j'avais trouvé qui allait potentiellement ensemble : une jeans et un chemisier sans manches blanc. Alejandro avait eu le temps de faire son test covid.

- Tout va bien ?


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Mar 29 Nov - 23:47


Carpe diem


La voilà réduite à s’occuper de moi. Bien qu’improbable, la situation n’en demeurait pas moins agréable. C’est vrai quoi ! Qui peut se targuer d’avoir une femme aussi canon prête à s’occuper de vous alors qu’au pire, vous avez un rhume ? Eh puis, si vraiment j’étais contagieux, il était fort à parier qu’elle n’ait d’autre choix que de rester ici ; ce qui n’était pas pour me déplaire, tout comme la perspective de la voir habillée en infirmière sexy.

« — Peur que je meurs ? Euh, ma belle, je veux bien avouer que tu es diablement sexy, mais pas au point de me faire tomber raide mort. Il ne faudrait pas abuser quand même. Eh quant à mon état, rien ne m’empêche de profiter avec les yeux. » L’humour douteux était là, tout comme cette petite drague éclipsée jusqu’alors par quelques diverses crises et mésententes entre nous.

« — Alors juste pour être clair, il est fort probable que j’ai compris l’illusion phallique de ton emoji aubergine. Cependant, je trouvais ça marrant de te laisser penser le contraire. Et pour ce qui est du sujet épineux du clic-clac, sache qu’il est possible que j’aie menti à un moment, reste à savoir lequel. Est-il confortable ou ne l’est-il pas ? Telle est la question ! »

J’avais beau me sentir mal physiquement, je n’en demeurais pas moins alerte et avide de quelques blagues douteuses et de la recherche d’un sourire. Elle fournissait des efforts pour moi et je dois bien reconnaître que cela ne me laissait pas indifférent.

« — Ok, je vais essayer de roupiller un peu si chaque heure de sommeil est hypothétiquement bénéfique. »

Sans surprise, aucun bénéfice n’était à déplorer, car malgré l’envie de dormir, Morphée avait daigné que je n’étais point digne de son royaume ce soir. J’avais donc attendu patiemment d’avoir les paupières lourdes, en vain. Ainsi, il était fort peu probable que le gentil et agréable Alej soit de sortie aujourd’hui.

L’apocalypse diverge selon certaines personnes. Je me plais à imaginer que chacun en a sa propre vision en fonction de la situation, de l’instant présent. Pour moi, l’apocalypse portait un prénom synonyme de paix « Paloma » et accessoirement, il était question de ma mère. Car, s’il y a bien une personne que je ne voulais pas voir débarquer ; surtout maintenant, c’était bel et bien ma mère.

La voix de Kelly me sortit de mes pensées et de cette mini absence qui m’avait assailli après avoir subitement raccroché. Bon sang qu’elle était belle avec cette nuisette blanche et ce naturel presque désarmant.

« — Salut, j’ai connu mieux et… » Je n’eus malheureusement pas le loisir d’achever comme il se doit ma réplique, car voilà que déjà, la sonnerie retentissait ; preuve que l’apocalypse était en marche.

« — Sache que je m’excuse d’avance pour ce qui risque de se passer », lançais-je théâtralement alors que déjà elle me passait devant pour aller ouvrir et se confronter à Paloma Jimenez en personne.

Elle était donc là, toujours aussi élégante, même avec un masque lui recouvrant la tronche. L’échange avec Kelly fut rapide, mais déstabilisant pour n’importe quel être humain normalement constitué.

« — Bonjour maman. Je vois que je n’ai pas besoin de faire les présentations. » Elle semblait offusquée malgré son masque. Kelly, quant à elle, se faisait plus discrète tandis que ma très chère mère prenait toute la lumière.

« Je me suis permis de faire un détour par la pharmacie de quartier. » Et effectivement, elle portait un sac plastique dans lequel se trouvaient diverses choses donc une boîte de masques et des tests pcr. « — Je n’ai pas la covid maman, c’est juste un méchant rhume. » Mais à aucun moment, je n’avais envisagé cette possibilité. Je cherchais l’appui de Kelly pour me sortir de ce traquenard, mais de toute évidence, elle avait disparu.

« J’avais lu quelques petites choses sur elle, mais je n’aurais pas imaginé qu’elle se trouvait vraiment à Madrid et chez toi qui plus est. »

« — Maman, s’il te plaît. On peut en revenir à ta présence et le fait que tu es dévaliser le rayon covid de la pharmacie. D’ailleurs, tu peux retirer ton masque. »

« Hors de question malotru. Tu vas donc me faire le plaisir de t’enfiler ça dans la bouche, histoire que je sache à quoi m’en tenir. Et ta célèbre copine devra en faire de même. »

« — Kelly n’est pas ma petite amie. »

« Mais un potentiel cas contact. Allez, dépêche-toi ! » Elle sortit en même temps un imposant pot de gel hydroalcoolique. Il était difficile de dire « non » à ma mère, les gens de sa compagnie, étaient les mieux placés pour le savoir. Je m’exécutais donc, priant, je ne sais quelle force cosmique de lui donner tort.

« Puisqu’il faut attendre un peu, sois mignon et fais-moi un café ! »

« — Le s’il te plaît n’est toujours pas en option, je te signale. » Mais je m’exécutais sans broncher. Pour dire vrai, j’avais l’esprit ailleurs. J’en profitais au passage pour finir de préparer mon semblant d’infusion en y ajoutant un peu de miel avant de m’approcher de la table.

« Je crois que je vais devoir remettre le café à plus tard. Mon chéri, reste où tu es ! »

« — Non ! Ne me dis pas que c’est positif ! » C’est à ce moment-là que Kelly refit son apparition. L’humidité légère de sa crinière et le fait qu’elle s’était changée m’incitaient à croire qu’elle venait de prendre une douche et envisager donc de partir.

« Mon fils est positif. Vous voilà donc cas contact. Je ne vais pas vous importuner très longtemps. Je n’en demeure pas moins ravie si l’on peut dire, d’avoir fait votre rencontre, même si vous n’êtes pas la petite amie d’Alejandro. Ce qui est dommage…

« — Maman, s’il te plaît. »

« Ah oui je commence à devenir gênante. Bien, je vais prévenir mon assistant de se tenir à votre disposition si besoin. Vous allez devoir vous isoler une semaine. As-tu prévenu l’école ? »

« — Que je suis malade oui, que j’ai la covid non. Mais je vais m’en occuper. »

« Bien ! Je te rappellerai plus tard. Tâchez de ne pas vous entretuer. » Et ce sont sur ces mots charmants que ma mère disparut aussi vite qu’elle n’était apparue, nous laissant avec une bien mauvaise nouvelle.

« — Pour le coup je suis vraiment désolé et pour ma mère et pour la covid. On peut s’entretuer maintenant si tu veux, comme ça s’est fait. » Je tâchais de ne pas me départir de mon humour malgré la situation un brin catastrophique.




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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Mer 30 Nov - 2:22


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La conversation de la veille avait été surréaliste, surtout lorsque mon hôte forcé des plus charmants avait évoqué la possibilité de me voir dans une tenue d'infirmière sexy. Alejandro n'avait pas semblé comprendre ma réponse, ce qui me fit lever les yeux au ciel en secouant la tête gentiment.

- Ce que je veux dire, triple buse, c'est que déjà que tu fais de la température, si en plus je te donne un coup de chaud supplémentaires avec une tenue affriolante, tu risques de frôler les quarante-trois degrés fatals. Mais c'est toi qui vois...

Puis, sans doute en plein délire dû à la fièvre, il eut avoué avoir menti sur son fichu canapé.

- Ah, il avoue ! J'en étais sure !!!

Puis, j'avais consenti à terminer la lui à ses côtés, lui conseillant de faire de son mieux pour dormir. Pour ma part, j'avais réussi à me rendormir, mais je n'avais pas été au fait de ses difficultés à lui pour trouver le sommeil. Je m'éveillai donc seule, ayant même eu le loisir de faire une petite grasse matinée.

Je me levai, constatant qu'il était déjà debout, et avant que nous n'ayions pu échanger plus de deux mots, l'on sonna à la porte, et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une femme au visage camouflé par un masque chirurgical, que je compris rapidement être la mère d'Alejandro. Sa remarque me laissa une réaction d'étonnement, un sourcil levé. Mais je ne voulus pas répliquer au risque de paraître impolie face à la mère de mon hôte et mettre celui-ci mal à l'aise. Je préférai alors les laisser seuls, mieux valait m'éclipser pour peut-être pouvoir m'éclipser.

Plus rapide que l'éclair, la daronne... Le fiston éternue et la voilà sur place....

Je sortis de la salle de bain, lavée et habillée, j'étais même prête à foutre le camp quand, voulant quand même être polie, je passai à leurs abordsm et alors que je demandais si tout allait bien, j'entendis la mère déclarer que son fils était positif. Je compris immédiatement qu'il était question du covid.

Oh non...

Nul besoin des précisions que la grande chorégraphe s'empressa de nous délivrer. Je restai bouche bée comme une carpe. Je réalisai que cela voulait dire que j'étais bloquée chez Alejandro plusieurs jours... Sans aucune liberté, et avec monsieur "morale". Je revins à moi lorsque la voix de sa mère déclara que je n'étais pas la petite amie de son fils et que c'était dommage.

- Ça dépend pour qui ! rétorquai-je avec humour avant qu'elle ne s'éclipse.

Nous voilà donc tous les deux comme des idiots, en isolement pour cinq jours.

- Eh bien... Tu n'as pas fait exprès d'être malade j'imagine... DIs donc ta mère, quel spécimen !

Je m'assis au bar de sa cuisine en soupirant, le regard rivé sur le test covid positif.

- On est vraiment... coincés chez toi pour cinq jours...

Je réalisai qu'il faudrait prévenir Silvia.

- Que va-t-on dire à Silvia ? On ne peut décemment pas lui dire ce qui s'est passé entre nous et que c'est pour ça que moi aussi je suis en isolement...

Il fallait que je sois discrète et ce n'était certainement pas en étalant une relation avec un collègue prof de théâtre que j'y parviendrais... Et dire que sa mère m'avait vue ici... Pourvu qu'elle tienne sa langue...

- Ta maman, c'est le genre ragots, ou discrétion ?

Je soufflai.

- Je pourrais avoir un café s'il te plaît ?


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Mer 30 Nov - 15:37


Carpe diem


Si je n’avais pas eu la conscience d’être éveillé, j’aurais pu croire que j’assistais en première loge au plus étrange de tous les rêves. Était-il agréable ? Ne l’était-il ? Pris dans un étrange entre deux, j’étais incapable de savoir si je voulais rester ou si je voulais m’enfuir. Toujours est-il que ma mère était là, masquée et pourvue d’un sac contenant quelques petites emplettes médicales dont je me serais bien passé.

D’aussi loin que je m’en souvienne et malgré les tournées, j’ai eu la chance d’avoir une mère attentive ; parfois trop, à mes besoins. Et puisque nous n’étions que deux, je ne pouvais lui en vouloir d’être quelquefois un brin étouffante. Notre lien n’en demeurait pas moins fort, assez pour que cela me sauve littéralement la vie, quelques années auparavant. Et peut-être était-ce à nouveau le cas aujourd’hui. Même si je doutais qu’il s’agisse d’autre chose qu’un simple rhume.

Malheureusement pour moi, j’avais tord et le test PCR était sans appel. J’avais donc chopé le covid, mettant à mal le café que je souhaitais « offrir » à ma mère. Et c’est à ce moment ; là où la révélation vient à peiner de nous assommer, que Kelly décidait de faire son apparition. Elle échangea une phase avec ma mère qui semblait de connivence avant de s’éclipser en nous priant de ne pas nous entretuer. Avait-elle capté que notre relation était conflictuelle à ce point ? Probablement. Ma mère a toujours été très forte pour ce genre de chose.

« — Certes je n’ai pas fait exprès de chopper cette merde, mais quand même. Je m’en veux de t’imposer ça, autant que l’arrivée tonitruante de ma mère. J’espère qu’elle ne t’a pas mise mal à l’aise. »

Nous retrouvâmes la cuisine et moi le breuvage que je m’apprêtais à boire sans conviction alors que mon invitée prenait place sur l’un des tabourets à disposition. Elle faisait bonne figure ; pour l’instant, mais je voyais bien que cette histoire de covid la contrariait.

« — Cinq jours c’est long, plus encore avec moi. » Je tâchais de faire de l’humour tout en versant ma tasse dans l’évier. Finalement, j’avais envie d’un café et bien corsé de préférence. Je m’approchais donc de cette machine dernier cri que je m’étais offerte pour compenser le jus de chaussette servi à l’école. Et voilà que mon interlocutrice se laissait aller à quelques réflexions.

« — Mince, tu m’as pris au dépourvu. Parce que moi je pensais lui dire qu’on couchait ensemble même à l’école et surtout sur le toit. » Le silence retentit alors et je compris que ma blague qui avait vocation à être drôle, ne l’était pas. Ce qui m’obligea à clarifier la situation pour qu’il n’y ait aucun amalgame. « — Je blague ! C’est sûr qu’il ne faudrait pas que tout le monde sache que tu te tapes le prof de théâtre. Écoute, on pourrait lui dire qu’on s’est vu en dehors des cours, pour évoquer un projet commun. Ça se fait beaucoup entre les classes. Après, je ne te cache pas que la tension était telle entre nous, que peut-être certains vont se faire des films. Là-dessus, on ne peut rien faire malheureusement. »

Mais je voyais bien que malgré la conviction, mes arguments ne semblaient pas la convaincre. Il allait donc falloir redoubler d’intensité (et de café.) Et alors que je m’apprêtais à tenter de la rassurer à nouveau, elle s’intéressa à ma mère et au fait qu’elle soit discrète ou pas.

« — Ma mère a des défauts, mais celui d’aller colporter des informations surtout sur moi. Donc tu n’as rien à craindre de ce côté-là. Et en plus, son assistant est tout aussi discret. J’en sais quelque chose puisque c’est lui qui m’a permis de rejoindre Madrid après mes années de débauche new-yorkaise. Donc relax, là-dessus tu n’as pas à t’en faire. Sur ce, je vais donc te préparer un excellent café qui tranche avec le jus de chaussette qu’ils nous servent à l’école. Et je te laisse faire comme chez toi pour le petit déjeuner. Les placards sont pleins. Encore une fois, sache que je suis désolé pour le confinement forcé. Je tâcherai d’être le plus agréable possible. Je suis même prêt à sortir le cookéo pour te faire des recettes véganes que je me ferais un plaisir de savourer en ta compagnie. »

Même si je n’étais pas en reste lorsqu’il était question de piques, cette fois j’avais envie que les choses se passent bien entre nous histoire de rendre ce confinement le plus agréable possible.

« — Il y a toutefois un point positif. À nous les concerts improvisés, les éventuelles séances d’écritures et les parties de jambe en l’air débridées. » J’esquissais un léger sourire avant de préparer deux cafés. « — Tu le prends comment ? »


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Ven 2 Déc - 14:08


Carpe diem


La nouvelle nous était tombée dessus comme un couperet : Alejandro était positif au covid et donc nous voilà confiné chez lui jusqu'au milieu de la semaine suivante. Merveilleux. J'avais souvent de la chance car j'étais rarement malade, pour l'heure je n'avais aucun symptôme, mais si d'aventure je l'attrapais aussi pendant le confinement forcé, cela risquait de doubler la peine. Mais que pouvions-nous faire d'autre que rester chez lui comme des citoyens modèles ? Je pris mon téléphone pour envoyer un message à mon agent. Vu l'heure en Californie, il ne dormait sûrement pas.

Hi. The theater teacher caught the covid, I'm stuck in his house. Unable to go to school till next week. I'm ok, just in case you worried... KM.

Je reposai le téléphone, écran contre le comptoir, attendant impatiemment un café tandis que mon amant et geôlier s'excusait.

- Il faudrait bien plus que ton originale de mère pour me mettre mal à l'aise. Ma sœur s'est assurée que personne n'y arrive mieux qu'elle, ajoutai-je dans un soupir.

Sa remarque quant à la longueur du séjour, surtout avec lui, me tira un rire de désespoir.

- Au moins t'en as conscience, c'est déjà un pas en avant.

Il s'empressa de rétorquer quand je m' inquiétais de ce que nous dirions à Silvia pour justifier un isolement de la même durée tous les deux.

- Tu peux pas t'empêcher de tout prendre à la plaisanterie, hein ?

Mais son excuse d'un travail commun me semblait la meilleure, je n'avais pas d'aire idée, je n'étais pas prof en réalité.

- OK, ouais... On a qu'à dire ça. On voulait proposer un projet pour la fin d'année, qui mêlera it théâtre et cinéma, et on s'est retrouvés pour en parler... Et on a chopé le covid sûrement là-bas. OK, on dit ça. Et histoire de pas mentir, on devrait y réfléchir vraiment.

J'avais horreur de mentir. Même si mes talents d'actrice me permettaient de le faire très bien, je n'aimais guère avoir recours au mensonge.

J'appris que la mère d'Alej et son assistant l'avaient aidé quand il était au plus mal à New York. Il était vraiment passé par une sale période le pauvre.

- J'avais une assistante à LA. Ça sauve la vie ces petites bêtes, dis-je sur le ton de la plaisanterie.

Puis j'écarquillai les yeux.

- Tu vas cuisiner vegan pour moi ? Waow ça c'est cool. Finalement je vais peut-être m'installer.

Je ponctuai ma phrase d'un clin d'œil. Même si je plaisantais, évidemment, je remarquai que personne n'avait pris la peine de cuisiner pour moi. Rien qui impliquait un cookeo en tout cas.

- Je suis curieuse de voir. C'est gentil de proposer.

Le programme qu'il dépeignit me sembla soudain bien plus alléchant.

- ça ressemble à une colonie de vacances pour adultes. On peut essayer. T'as pas de piano j'imagine ? Ou même un synthé ?

Il revint finalement avec les tasses de café.

- Comment je prends quoi ? Le prof de théâtre, ou le café ?

Je lui pris délicatement la tasse des mains.

- J'imagine que tu n'as pas de lait d'avoine, alors noir. Merci.

Je reposai la tasse devant moi, attendis qu'il s'installe et finalement en pris une gorgée.

- Ah oui, y a pas photo avec le café de l'école. J'adore.

Je posai mon regard sur lui après avoir reposé ma tasse.

- Tu as l'air de te sentir mieux. C'est la visite de ta mère qui t'a remis d'aplomb ?




Dernière édition par Kelly Martinez le Sam 3 Déc - 13:25, édité 1 fois
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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Sam 3 Déc - 0:13


Carpe diem


Qui vivra verra ! Oui sauf que pour l’instant je suis positif au covid et que de ce fait, j’imposais à Kelly une captivité plus longue ; ce qui pouvait rendre la situation encore plus tendue qu’elle ne l’était déjà. Et si en plus, on ajoute ma mère à l’équation, pas sûr que l’on s’en sorte indemne.
Effectivement, ma tendance à dramatiser avait pris le pas sur ma tendance à relativiser, force est de constater qu’à priori, malgré la nouvelle qui venait de nous tomber dessus, Kelly semblait décidée à m’épargner pour l’instant. Enfin, je crois. J’ignorais ce qu’elle était en train d’écrire sur le clavier de son téléphone ni qui était le destinataire, toujours est-il qu’elle n’était pas encline à hurler, ni même à me jeter des choses au visage. Ce qui était plutôt bon signe.

Le café. Sers-lui le café qu’elle t’a demandé sombre idiot ! Quoique, je crois qu’un semblant de conversation était en train de s’engager entre nous. Je m’accoudais donc contre le comptoir l’observant avec intérêt après qu’elle m’ait fait savoir, presque sans s’en rendre compte, que sa sœur était visiblement très douée pour la mettre mal à l’aise.

« — Enfant unique pour ma part ; sauf si les enfants issus d’un autre mariage ça compte. » Je préférais ne pas pousser ma chance plus loin. Si vraiment elle voulait me parler de sa sœur et de sa famille, je préférais qu’elle choisisse de le faire plutôt que de lui imposer quoique ce soit. C’est donc conscient du potentiel de gêne de ce sujet laissé en suspens, que je repris la main en jouant à nouveau de mon semblant d’humour pour dédramatiser la situation.

« — Alors c’est plus de la légèreté que de la plaisanterie. En fait, malgré la situation un tantinet inconfortable, je tente de relativiser. Et de trouver de bonnes excuses pour justifier le fait que tu sois mon charmant cas contact. C’est courant que l’on propose de faire des projets en commun avec les autres profs. D’ailleurs, en général, on s’arrange pour monter un spectacle complet avec les dernières années. Donc tu vois, l’excuses de se voir pour “discuter” d’un éventuel projet et somme toute la meilleure des excuses à fournir. Il faut ensuite qu’on soit synchro sur le mensonge. Même si de toi à moi, je dois reconnaître, que je ne suis jamais très à l’aise avec le fait de devoir mentir. » Et je n’avais pas de véritable talent d’acteur pour parfaire l’illusion. J’allais donc devoir me montrer plus que convaincant pour que Silvia et tous les autres adhèrent à cette excuse bidon.

Un sujet en entrainant un autre, nous en étions rendus à évoquer les personnes de confiance à savoir les assistants. Celui de ma mère était discret, tellement qu’il était rare de le voir. Il s’occupait d’elle depuis vingt ans au moins et s’il n’était pas gay, j’aurais aisément pu l’imaginer se mettre en ménage avec elle, puisqu’il était l’une des rares personnes capables de la supporter sans faire une crise de nerfs. Mais il était fidèle et discret au possible. Ainsi, je lui devais une fière chandelle. « — Alors je n’ai pas la chance d’avoir un assistant, mais j’imagine malgré tout à quel point leur aide est salutaire. »

Puis me voilà rendu à lui faire entendre que j’étais prêt à lui préparer des plats végans. Ce qui, de toute évidence, me valut le genre d’expression que l’on regrette de ne pas immortaliser avec un appareil. « — C’est quoi cette tête ? Bien sûr que je peux cuisiner végan pour toi. Enfin, non ce n’est pas vraiment moi qui cuisine, mais mon assistant culinaire personnel. Ça sauve la vie ces petites bêtes. Pas contre ne prends pas trop tes aises Martinez ! Et puis mon dressing est sûrement trop petit pour toi. » Mais la simple idée de l’imaginer s’installer ici me fit un drôle d’effet ; pas désagréable qui plus est.

« — Je ne voudrais pas que tu t’imagines que je suis un mauvais geôlier », rétorquais-je en lui rendant son clin d’œil. Puis, inspiré par cette bonne humeur contagieuse, je me laissais aller à l’élaboration d’un petit programme, qui, de toute évidence, était loin de déplaire à « ma captive » invitée.

« — Eh bien ça sera ma toute première colonie de vacances tout court alors. Pour ce qui est du piano et par extension du synthé, malheureusement je ne gratte que des cordes. Mais je connais un certain “Amazon” qui se fera un plaisir de nous céder un synthé pour nous le livrer ici. Après tout, on ne peut rien refuser à un covidé. »

Et enfin, après avoir conçu quelques projets sur la comète, je pus finalement sortir les tasses à double fond pour une expérience caféinée sans pareille. Mais avant tout, je devais m’enquérir de la façon dont Kelly buvait son café ; ce qui me valut une petite plaisanterie au passage.

« — Même si ça m’intéresse de savoir comment tu prends le prof de théâtre, il était bien question du café. » Elle frôla ma main en récupérant la tasse, ce qui à nouveau, ne me laissait pas indifférent. J’esquissais donc un sourire léger faute de mieux avant de me rendre compte que je n’avais pas le sacrosaint lait d’avoine.

« — Je n’ai que du demi-écrémé. Mais ça peut s’arranger. » Je récupérais donc mon cellulaire que je pris soin de déverrouiller. « — Ok google. Dit à Tony de nous trouver du lait d’avoine. Envoyé ! » Je déposais ensuite le portable à sa place initiale avant de reporter toute mon attention sur Kelly. « — Tony c’est l’assistant de ma mère. » Et sur cette clarification, que je nous servis deux tasses de café bien noir tout en m’enquérant de son premier ressenti.

« — Du pur arabica. Un plaisir pour les papilles. Je milite pour que nous ayons une vraie machine à café en salle des profs depuis un moment. » Chacun ses combats, dira-t-on. Mais il me paraissait logique d’avoir un bon café en salle des profs, au moins pour que nous puissions savourer comme il se doit nos temps de pause.

« — Quoi ? » lançais-je interloqué et sans animosité alors qu’elle posait son regard sur moi. « — Pour l’instant j’ai l’impression d’avoir le droit à une petite accalmie due au paracétamol. À moins que ça soit les flamboyantes énergies maternelles encore présentes dans cette pièce. Je pense que je vais quand même tenter de m’allonger un peu, histoire de voir si Morphée veut de moi. On pourrait éventuellement déplier le Clic-clac et vérifier si ce dernier est confortable. » Pour dire vrai, malgré le fait qu’elle soit « cas contact » par ma faute, j’avais peur qu’elle me file entre les doigts. Et je devais bien reconnaître que j’appréciais sa présence dans mon appartement ; plus que je ne l’aurais dû.


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Sam 3 Déc - 14:15


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Sans m'en rendre compte, j'avais évoqué des bribes de mon passé familial et notamment ma sœur, chose que je ne faisais jamais de mon plein gré. Preuve que, quelque part, je me sentais en confiance avec Alejandro. Ma sœur était une teigne qui ne perdait jamais une occasion, quand celle-ci se présentait, de me pourrir la vie et ce depuis les débuts de mon succès. C'était allé trop loin et il était désormais impossible de tout raccommoder.

- T'as bien de la chance, répondis-je en marmonnabt lorsque ce cher Alej declara être fils unique.

Je m'étais légèrement offusquée qu'il prenne tout à la légère, mais j'aurais pu mettre ça sur le compte de la maladie. Il avait fait une forte fièvre cette nuit et était malade et pas forcément en possession de tous ses esprits. Mais l'explication qui suivit faisait du sens. Je hochai la tête lentement.

- ça fait du sens. Je te savais pas si optimiste. Par ailleurs, si ça t'embête de mentir, on peut dire une vérité : on fréquente la même salle de sport et tu l'as sûrement chopé là-bas. À part ça, je retiens que je suis un charmant cas contact, sûrement le compliment le plus cool de la journée.

L'entendre évoquer l'assistant de sa mère me fit penser à la mienne, enfin l'assistante que j'avais a Los Angeles, quand je pouvais encore me permettre d'avoir du personnel, quand la vie était normale, que tout allait bien... Ce qui me renvoya à ma morne existence actuelle. J'avais l'impression d'être prise dans un cercle infernal duquel j'étais incapable de me sortir.
Cependant, la réalité du moment se rappela à moi avec UN Alejandro qui se proposait de cuisiner Vegan.

- Mais tu es malade... Tu te sentirais assez d'attaque pour essayer ça ?

Puis, en imaginant le programme qu'il dépeignait, la captivité pourrait se montrer amusante. Enfin, il fallait qu'elle le soit sinon j'allais disjoncter. Je hochai la tête avec un léger sourire.

- OK je vais faire un tour sur notre ami Amazon. Mais toi, vas te reposer et fous la paix à ce clic clac. Va dans ton lit et fais une sieste. Promis je fous pas le feu à la barraque.

Je bus une dernière gorgée de café avant de me lever et de l'entraîner jusqu'à sa chambre.

- Tu vas te reposer et tu ne sors pas d'ici tant que tu n'as pas dormi au moins quatre heures. Il est même pas 8h du matin, c'est indécent. Dors.

Je refermai soigneusement la porte puis repartis à la cuisine m'installer pour finir mon café tout en surfant sur internet via mon téléphone portable. Je trouvais, mieux qu'Amazon, une boutique de musique qui livrait. Je p'us commander un clavier et un casque qui me seraient livrés d'ici deux heures. Contente de mon achat, je me mis en tête de faire une soupe à Alejandro. Il était malade, cela lui erait du bien et il n'aurait pas à cuisiner. Ça ne pouvait pas être bien compliqué. J'ouvris donc les placard et le frigo, observant ce qu'il avait comme ingrédients avant de me lancer dans une recherche internet pour une recette de soupe. Et me voilà ensuite à peler des carottes et des pommes de terres, entreprise plutôt laborieuse puisque je ne m'étais plus livrée à cette activité depuis...disons mon enfance ? Je coupai6les légumes en dés, ajoutant de la courgette et une gousse d'ail, le tour dans de l'eau bouillante avec un cube de bouillon de légume. A peine le couvercle posé, mon téléphone vibra. Le livreur m'appelait pour me dire qu'il arrivait. Je lui demandai de simplement déposer le colis devant la porte sans sonner. Je ne voulais pas réveiller Alej.
Après quelques minutes, j'ouvris la porte et découvrit en plus du carton contenant le clavier et le casque, la bouteille de lait d'avoine apportée par l'assistant de la maman d'Alej. Je récupérai le tout déposant le clavier au salon. Je retournai me laver les mains et ajoutai un peu de lait d'avoine dans la préparation de la soupe avant de ranger la bouteille au frigo.

Puis, j'entrepris de déballer ma commande. Moins de quinze minutes plus tard, me voilà casque sur les oreilles, clavier réglé sur la sonorité piano, à griffonner des notes et des paroles sur du papier. Je n'avais pas vu le temps passer. Mon téléphone me rappela à l'ordre, il fallait couper le feu sous les légumes. Je me levai du canapé pour aller le faire. Il n'y avait plus qu'à mixer, mais j'attendrais que mon hôte soit levé, je voulais qu'il se repose. Laissanr le couvercle sur la casserole, je repartis à ma musique, fredonnant doucement pour ne pas faire de bruit


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Sam 3 Déc - 17:26


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J’étais surpris par ce que je consentais à lui dire. Je n’étais pas du genre à évoquer ma famille, que je jugeais dysfonctionnelle à bien des égards. À commencer par mon géniteur qui ne faisait plus partie de ce que je considérais être ma famille. Une famille que lui ne s’était pas gênée à recréer ailleurs. Si bien que je doutais pour l’heure d’être vraiment fils unique. C’est pathétique, d’autant plus qu’il me suffisait de quelques recherches pour le vérifier. Mais en avais-je seulement envie ? Non, ni le besoin d’ailleurs. Je me foutais de ce connard et de la vie qu’il avait décidé de mener loin de ma mère et de moi par extension. Nous n’avions plus de liens et malgré le fait qu’il soit venu me chercher à New York pour me ramener auprès de ma mère, je ne me sentais pas redevable.

« — Je ne sais pas si l’on peut parler de chance. » J’étais loin de me douter de tout ce que la sœur de Kelly lui avait fait vivre. Le cas échéant, j’aurais peut-être mieux compris pourquoi pour elle le fait d’être enfant unique était une chance. « — En tout cas, j’ai l’impression que le chapitre familial n’est pas le plus abouti de nos chapitres. » Ce qui nous faisait, en quelque sorte, un point commun sur lequel je préférais ne pas m’attarder malgré tout.

« — Je suis ravi de te surprendre. Pour être franc, je n’ai pas toujours été quelqu’un de positif. J’ai appris avec le temps tout en gagnant en sagesse. Donc, pour en revenir à notre alibi, j’avoue que j’arriverais mieux à gérer une vérité qu’un mensonge. Heureusement que je ne joue pas au poker, sinon quoi je me ferais systématiquement plumer. Donc, on part du principe que j’ai chopé la covid à la salle et que comme on s’est côtoyé là-bas, j’ai jugé utile de te prévenir que tu étais cas contact et qu’il était donc préférable que l'on s'isole. » Elle avait remarqué mon petit compliment déguisé et semblait s’en accommoder. « — Il y aura peut-être d’autres compliments au cours de la journée, qui sait ?! » Bien que je ne sois pas du genre à faire des compliments, avec elle cela semblait pourtant si simple. Je me surprenais même à vouloir lui cuisiner quelque chose, alors que d’ordinaire je rechignais à le faire pour moi.  Alej qu’est-ce qui t’arrive ? 

« — Effectivement je suis malade. Mais je peux au moins essayer quand mon état sera moins fluctuant. Tu sais, je peux faire bon nombre de choses lorsque je suis en état. » Un double sens à peine déguisé qui m’amenait encore à mettre en exergue cette activité (plaisante) que nous partagions depuis peu.

« — Bon, je crois que pour être optimal, je vais sans doute me poser un peu. » Elle m’incitait fortement à délaisser le clic-clac pour le lit, ce qui n’était pas une mauvaise idée vu mon état. J’avais besoin d’un minimum de confort si je voulais récupérer quelques heures de sommeil et tenir debout durant le reste de la journée. « — Eh bien je vais donc prendre le risque de te faire confiance. » Elle m’entraîna presque aussitôt jusque dans ma chambre, ce qui n’était pas pour me déplaire. La voir agir ainsi, me laissait à penser que le fait de se focaliser sur autre chose ; moi en l’occurrence, lui permettait de s’occuper l’esprit et d’ainsi tenir à distance ses idées noires. Je ne prenais rien pour acquis, mais cela avait malgré tout un petit goût de victoire.

« — Bien madame ! Je vais donc suivre vos recommandations. » Et sans que je m’en rende compte, mes lèvres se posèrent furtivement sur les siennes avant que je ne disparaisse derrière la porte de ma chambre. Ce n’est qu’une fois dans mon lit que je pris la pleine mesure de mon acte. J’avais été trop intrusif en la prenant sur le vif. Je lui devais des excuses, que je lui ferais plus tard. Car de toute évidence, j’étais incapable de quitter mon lit. Mes paupières devinrent soudainement lourdes ; trop pour que je parvienne à lutter. Morphée semblait m’offrir une nouvelle chance de regagner son royaume l’espace de quelques heures.



« — Hum… » Les rayons du soleil passaient à travers les rideaux ; me faisant regretter de les avoir mal fermés. Mais ce qui me tira du lit fut bien plus agréable. De toute évidence, quelqu’un était en train de cuisiner et l’odeur alléchante m’incitait à sortir du lit malgré la tête en biais que je me trainais. J’ignorais pendant combien de temps j’avais dormi et donc combien de temps il s’était écoulé en mon absence ; mon portable étant resté dans la cuisine.

L’odeur était très agréable autant que le fait de voir ma cuisine pleine de vie et légèrement en désordre. Je m’approchais donc des plaques pour lever le couvercle et sentir à pleins poumons le délicieux breuvage qui mijotait. Puis mon regard se posa sur mon « invitée » qui casque sur les oreilles marmonnait quelques paroles tout en s’accompagnant au clavier. De toute évidence, elle s’était fait livrer. Je ne boudais pas mon plaisir d’être en retrait et de l’observer en pleine création. Elle semblait tellement inspirée, que je me refusais à la déranger.


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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Sam 3 Déc - 20:36


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Je n'étais pas prête à parler de mon passé houleux avec ma sœur. D'ailleurs je n'en parlais jamais. J'avais décidé de couper les ponts aussi tôt que possible et mon déménagement a Los Angeles avait été une aubaine pour m'éloigner de cette ambiance que je jugeais malsaine. Je n'avais donc pas épilogué.

Il fut donc question de notre alibi, de ce que nous dirions à Silvia et au reste de nos collègues lors de notre retour concernant cette absence de plusieurs jours que nous aurions à notre actif. Ma proposition de la salle de sport sembla trouver écho en un Alej qui ne voulait pas mentir. Je le comprenais, le mensonge était une chose que je détestais, pour l'avoir trop côtoyé. Alejandro me promit peut-être un autre compliment dans la journée. J'y croyais moyennement et pour l'heure, je voulais surtout qu'il se repose. Je l'avais donc envoyé dans sa chambre avant de vaquer aux occupations que je m'étais fixées. Je fus surprise par ce baiser qu'il avait déposé furtivement sur mes lèvres. Cela m'avait laissée un peu pantoise en fermant la porte. Ce qui m'avait surprise c'était que je ne l'étais pas tant que ça. Comme si c'était naturel. Bon, j'avais fort à faire.

La soupe était prête, chaude et il ne restait qu'à y plonger un mixeur à tête plongeante pour en faire un velouté. Je m'affairais donc à terminer deux chansons qui me trottaient dans la tête depuis quelques temps, tâchant de ne pas chanter trop fort pour ne pas réveiller mon convalescent. Le casque permettait de totalement occulter le son. Je griffonnais sur une feuille que j'avais trouvée dans un tiroir, des notes et des paroles, recommençant plusieurs fois afin d'être sûre que tout colle. J'imaginais pour chacune les accords de guitare ou encore de la batterie pour l'une des deux plus rythmée que j'avais commencée à l'école et que d''ailleurs Alejandro avait entendue en partie. Je reposai le crayon avec un soupir de contentement, un léger sourire aux lèvres. J' avais fini. Machinalement, je tournai la tête vers la cuisine en sentant un regard et je sursautai en moussant un cri de surprise.

- Tu m'as fait peur ! Je t'ai pas entendu. Ça va ?

Je regardai l'heure sur mon téléphone tout en retirant ne casque de mes oreilles.

- C'est bien, il est midi tu as respecté la consigne. Est-ce que tu as pu te reposer ?

Je me levai pour le rejoindre.

- Je t'ai fait une soupe, il fallait au moins ça pour un grand malade du covid. Est-ce que tu as un mixeur plongeant ? Et file t'asseoir. Après t'iras prendre une douche, ça te fera du bien.

J'attendais ses indications pour le mixeur et m'affairais à terminer la soupe. Je sortis deux bols avec deux cuillères. Il n'y avait plus qu'à servir.

- J'espère que tu as faim.

Je servis un premier bol de velouté et le lui apportai avec une cuillère à soupe. Je revins avec le second et du sel et poivre.

- Si tu as besoin d'assaisonner.

J'esperais que c'était mangeable car cela faisait une éternité que je n'avais pas cuisiné... Mais comme j'avais suivi à la lettre la recette, en toute logique ça devait être gerable. Je fus rassurée à ce sujet en goûtant la première cuillerée. Mais peut-être que pour Alej c'était différent. J'attendais son verdict, il avait assez de franc-parler pour me dire si c'était dégueulasse et s'il ne voulait plus jamais que j'approche sa cuisine.

- Comment tu te sens ? Ça a dû te faire du bien de dormir un peu.



Dernière édition par Kelly Martinez le Dim 4 Déc - 1:03, édité 1 fois
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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Dim 4 Déc - 0:21


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C’était presque surréel, assez pour que j’en vienne à me frotter les yeux pour dissiper le moindre doute. Kelly était toujours là, confortablement installée dans le salon, casque sur les oreilles, avec un synthé qui n’était certainement pas à moi. Elle avait aussi pris possession de la cuisine. Et à en juger pour l’odeur, c’était appétissant, malgré le fait qu’il ne s’agisse que d’une soupe.

Adossé contre le mur, je l’observais sans rien dire. Elle était tellement dans sa bulle qu’elle n’avait pas remarqué ma présence ; une chance, car je pouvais l’observer sans être inquiété et sans la voir avec cette satanée carapace qui m’empêchait ; je le pense, de la voir sous son vrai visage. Là, elle ne trichait pas et de toute évidence à en juger par les quelques écrits qui noircissaient sa feuille, elle était inspirée. Malheureusement pour moi je fus vite repéré.

« — Désolé, je ne savais pas que je pouvais faire cet effet. À ce que je vois, tu as trouvé un synthé et le casque qui va avec. C’est chouette ! » Je m’approchais prudemment tout en prenant le temps de m’étirer un peu après avoir longuement bâillé. « — Je crois que ça va mieux si l’on omet les courbatures évidemment. Et toi ? À ce que je vois, tu n’as pas chômé. » Je désignais du regard la cuisine et la marmite dans laquelle la préparation mijotait depuis de longues minutes à en juger par l’agréable odeur qui s’en dégageait.

« — Bon, point positif, je n’ai pas encore perdu mon odorat, ce qui me laisse supposer que le goût est encore là. Je vais donc pouvoir goûter la soupe du covidé. » Elle n’avait pas terminé la préparation et me demanda presque aussitôt où se trouvait le mixeur plongeant. L’espace d’un instant ; et parce que je ne voulais pas être traité comme un assisté, je songeais à m’en aller le récupérer, avant de me raviser. « — Il est dans le placard juste au-dessus de la hotte. Ainsi, je m’en vais m’asseoir conformément à vos ordres, madame. » J’inclinais légèrement la tête en faisant un semblant de révérence pour ensuite rejoindre la table et prendre place sans la quitter du regard.

« — Et quand tu dis que la douche me fera du bien, tu parles pour moi ou pour toi ? Je pus tant que ça ? » tentais-je sur le ton de la plaisanterie tandis qu’elle regagnait la cuisine pour parfaire la préparation de sa soupe. Elle s’en sortait à merveille en plus de prendre ses aises ; moi je restais là à sourire, me demandant ce que je pourrais lui préparer à mon tour pour au moins la nourrir décemment. Le tintement des bols me ramena malgré tout à la réalité. L’odeur était encore plus exquise à présent et je ne boudais pas mon plaisir de me faire servir et d’être en aussi bonne compagnie.

« — Si j’ai faim ? Non à peine. En tout cas merci de t’être donné du mal pour préparer quelque chose. J’apprécie l’acte, reste à savoir si je vais apprécier le contenu. » Avec précaution, je trempais mes lèvres dans le breuvage que je trouvais assez fade ; peut-être trop, si bien que je ne pus résister à l’appel de l’assaisonnement. Je retentais donc l’expérience, mais rien n’y faisait, je ne sentais rien.

« — Holy shit ! J’aurais tellement voulu pouvoir te donner un avis sur cette soupe, mais j’en serais bien incapable puisque je ne sens rien au niveau du goût. Ca avait l’air bon pourtant et tu t’es donné du mal pour préparer tout ça. Je suis confus. Excuse-moi ! » Ma gorge commençait à me gratter, m’obligeant à tousser pour que cela cesse ; main sur la bouche évidemment. J’étais désemparé et pour Kelly et pour ce sens que je chérissais tant.

« — Bon bah puisque je ne sens rien, on va pouvoir manger végan toute la semaine j’ai l’impression ! »



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Kelly Martinez
Kelly Martinez
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Sujet: Re: Carpe diem [ft Alejandro Wilson] Dim 4 Déc - 2:52


Carpe diem


Alejandro m'avait surprise en train d'achever de composer une chanson... Depuis combien de temps était-il là ? Je me sentais un peu prise au dépourvu, je n'aimais pas cela, mais tant pis, il fallait rebondir. Je l'engageai donc à prendre place pour se restaurer un peu avec une bonne soupe chaude faite maison avec des légumes pour faire le plein de vitamines.

- Oh ça? Ouais, j'ai trouvé un magasin de musique en ville et ils livraient. J'ai ou l'avoir en deux heures. Ça vaut pas un bon piano à queue mais pour quelques jours ça ira.

Le pauvre avait encore des courbatures, mais au moins il ne semblait plus avoir de fièvre. Je m'attelai à mixer la soupe pour en faire un velouté et lui conseillai une douche. Sa réponse teintée d'humour comme toujours le tira un sourire.

- Je n'ai pas été jusqu'à te renifler mais disons que, en tout logique, une nuit de fièvre à dû bien te faire transpirer, et ça va délasser tes muscles courbaturés en plus. Tu te sentiras bien mieux.

J'esperais que manger lui ferait du bien, mais en l'observant goûter, saler, poivrer et regouter, je compris que quelque chose n'allait pas. Pourtant, moi je la trouvais pas mal cette soupe.

- Oh non, t'as perdu le goût, répéta-je après lui. Mais arrête, tu ne vas pas t'excuser pour ça. C'est ce motherfucker de covid qui devroat s'excuser. J'ai pas cuisiné depuis des années. J'étais plutôt fière de moi... Mais tu devrais manger quand même, un plein de vitamines devrait te faire du bien.

Sa dernière phrase me tira un haussement de sourcil.

- Le gros cliché de l'omnivore qui pense que tout ce qui est vegan est insipide. Je mets ça sur le compte de la maladie aussi, ajoutai-je avec un clin d'œil.

Le repas continua tranquillement malgré le pauvre Alej et son sens du goût envolé pour le moment.

- Si ça peut te rassurer, je l'ai attrapé il y a quelques mois, j'avais perdu le goût et l'odorat, mais ça a fini par revenir. Le goût en premier, heureusement. C'est juste un peu pénible les quelques jours ou semaines que ça dure.

D'ailleurs, j'imagine que c'est pour cela que le virus qu'Alejandro avait contracté avait laissée tranquille malgré nos échanges de fluides corporels, je devais être immunisée, tout simplement.
Une fois que les bols furent vidés, j'entrepris de débarrasser en les rapportant à la cuisine. Je déposaiboe tout dans l'évier.

- Allez, file à la salle de bain, je m'occupe de ranger. T'habitue pas trop hein, je suis loin d'être une fée du logis. Mais vu que c'est ton premier jour de covidé, je veux bien faire un petit effort.

Pendant qu'il s'éclipsait, je lavai les bols et les couverts. Il restait encore de la soupe que je transvidai dans un plat Tupperware avant de la mettre au réfrigérateur. Je ne p'us m'empêcher de soupirer. Vivement qu'il revienne. Je me surprenais à vouloir sa compagnie, la rechercher, même.

Quand il sortit de al salle de bain, j'y allai à mon tour pour le brosser les dents avant de le rejoindre.

- Alors, on fait quoi? T'es d'attaque pour un peu de musique ?

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