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Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro]

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Kelly Martinez
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Sujet: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Jeu 22 Sep - 17:01


On le saura, je n'étais pas là de mon plein gré. Enfin non, dans les faits, personne ne le savait. Mon agent m'avait envoyée pour une année enseigner le jeu en cinéma dans cette école soi-disant hyper réputée afin que je renfloué mes caisses. Oui, être célèbre et extrêmement talentueuse ne conférait pas la richesse éternelle, et il fallait croire que je n'avais pas été assez économe... Mais comment l'être ? Je n'avais pas l'habitude de me priver de quoi que ce soit.
Être à Madrid loin de mon Los Angeles adoré ou de ma natale New York était un déchirement. Je m'ennuyais et il était difficile de trouver des soirées qui valaient le coup. Heureusement, j'avais eu le loisir de faire quelques rencontres fort plaisantes et divertissantes histoire de m'amuser un peu.

Ce matin-là, après une nuit des plus mouvementées, et pas à cause de cauchemars mais plutôt d'amusement en tout genre, mon téléphone sonna, ou plutôt le réveilla. Merde, mon agent.

- Allô... commençai-je d'une voix pâteuse.
"- Kelly... Ne me dis pas que t'as la gueule de bois le jour de la rentrée ?!
- Je te le dirai pas vu que c'est pas aujourd'hui...
-" Quel jour sommes-nous, Kelly ?

Un œil sur mon écran avec la date...

- Merde t'as raison !

Je raccrochai, n'ayant pas le temps de l'entendre me rappeler qu'il fallait que j'assure parce que j'avais besoin d'un salaire fixe.
Une bonne douche, une aspirine et me voilà dans le taxi. Ah que j'avais besoin d'une assistante... Pourquoi personne ne m'avait déjà préparé un café ? Je soupirai, mes lunettes de soleil sur le nez. Les températures étaient douces en Espagne, mais c'était loin d'être L.A.

Arrivée devant l'école, après avoir payé le taxi, je soupirai une nouvelle fois et entrai. J'étais en retard les couloirs étaient vides. Je m'aporochai de l'accueil avant de voir un type de dos. Sûrement un surveillant.

- Eh toi. Va me chercher un café s'il te plaît.

Horreur malheur... C'était le goujat de l'autre jour !


Dernière édition par Kelly Martinez le Jeu 22 Sep - 23:56, édité 2 fois
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Alejandro Wilson
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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Jeu 22 Sep - 23:48

Nous y sommes ! Les vacances s'achevaient paisiblement pour certains et de façon plus abrupte pour d'autres. Comme toujours, j’avais réglé mon réveil avec deux heures d’avance. Pour moi, il était juste primordial d’être présent à l’école avant les élèves afin d’installer mes affaires et d’ensuite prendre le temps de me poser avant la grande invasion. J’avais beau être ici depuis sept ans, je parvenais encore à me laisser surprendre ce flot presque ininterrompu de nouveaux visages et de nouvelles ambitions à canaliser.

Dès lors, il me fallait quitter non sans regret mon confortable lit king size pour m’approcher de mon semblant de dressing et y choisir une tenue. Puisqu’aujourd’hui était le premier jour, je pouvais opter pour quelque chose de plus habillé qu’à l’ordinaire, sans pour autant ressembler à un pingouin. « — Hum… » J’en étais réduit à me gratter le menton et mordre ma lèvre inférieure tant l’exercice me paraissait complexe. « — Eh puis merde ! » acheva de me décider à choisir un jean et une chemise blanche agrémentée d’un petit veston gris sans manches. Bref, j’avais choisi ma tenue habituelle, pas de quoi en faire tout un fromage.

La salle de bains fut ma seconde escale ; un arrêt très court, autant que le fut ma douche. La douche vite expédiée, je chassais du revers de la main, la buée ayant élu domicile sur la glace du miroir. Rasoir en main, je fus pris d’une courte hésitation avant de finalement opter pour le style « barbe de trois jours » que je maitrisais mieux que le bouc à n’en pas douter. Je me saisis ensuite du sacro-saint flacon d’after-shave non sans grimacer après avoir frôlé quelques zones sensibles. Puis vint le tour de la petite noisette de cire que j’appliquais méticuleusement sur mes cheveux poivre et sel. Frais comme un gardon et propre comme un sou neuf, je regagnais la cuisine.

D’un pas assuré, je me dirigeais vers la cafetière. Je n’étais pas peu fier de la machine, la royce roll pour tout adorateur de caféine qui se respecte. Laissant la magie faire son œuvre, je me découpais deux tranches de pain que je déposais presque avec légèreté dans le grille-pain. Je ne suis pas un adepte de l’abondance encore moins lorsqu’il est question de « petit-déj. » Je préfère me contenter de quelque chose de rapide à préparer, parce que je suis une brèle en cuisine et que d’autre part il me faut saisir cette excuse foireuse pour achever de me préparer.

Paré (ou presque) je retrouvais mon dressing pour en sortir ma paire fétiche d’Adidas et la veste noire de costume que j’avais en amont déposé sur une chaise près de mon vieux sac en bandoulière couleur Camel. Et c’est presque serein que je quittais mon appartement pour rejoindre mon véhicule et enfin prendre la route.

J’avais à présent plus d’une heure d’avance et pouvais de ce fait, profiter de la joie d’une conduite fluide. Il est vrai que pour jouir de cet état de grâce routier, il faut éviter certaines heures à Madrid ou avoir de la patience ; chose que je n’avais pas. Toujours est-il qu’il ne me fallut pas plus de vingt minutes pour retrouver le parking de l’école. Profitant de ma confortable avance, j’avais le luxe de me griller une petite cigarette en savourant ma petite quiétude matinale et le ciel pourvu de ses plus beaux atours. Quelques têtes familières parurent de-ci de-là. J’avais le droit à de timide « bonjour. » Je me surpris à sourire avant de tirer une dernière fois sur ma clope pour retrouver à mon tour l’intérieur du bâtiment.

Le grand hall était en pleine effervescence et grouillait de monde. J’imaginais déjà les premières années tous regroupées à la recherche de leur groupe et de leur salle. De jeunes brebis pas encore galeuses, que nous ne pouvions traumatiser au nom de la sacro-sainte semaine de tolérance. Soit ! Ils finiront bien par trouver leurs marques.

Je pris le temps d’aller saluer le concierge et les quelques membres du personnel d’entretien avant de regagner la salle des professeurs. L’odeur du café vint titiller mes narines. De toute évidence, quelqu’un avait pensé aux viennoiseries à en juger l'amoncellement de paquets sur la grande table. « — Salut tout le monde ! » lançais-je à la volée avant de retrouver mon casier pour y déposer mes affaires et prendre connaissance de mon emploi du temps. Manifestement, je commençais plus tard aujourd’hui.

Mon périple commença par un détour par ma salle que je pris le temps de ranger, surtout la petite scène sur laquelle les élèves étaient amenés à se produire. J’avais notamment accès au théâtre de l’école, qui permettait un peu plus de folie artistique. Mais pour l’heure, c’est bien dans ce royaume que je reprenais mes quartiers tandis qu’à l’extérieur, l’école prenait vie et accueillait de nouveaux arrivants et d’autres un peu moins frais.

Une heure plus tard et incapable de résister à l’appel du ventre, je retrouvais la salle des profs pour aller chiper une viennoiserie. Les couloirs étaient plus calmes et le grand escalier déserté. Je profitais de cet instant de quiétude pour descendre une à une les marches. Peut-être aurais-je le temps, avant mon premier cours, de m’en griller une deuxième cigarette. Et alors que je m’apprêtais à sortir joyeusement en passant près de l’accueil, une voix désagréablement familière m’obligea à me retourner. Car de toute évidence, c'est à moi que l'on semblait s'adresser.

« — Ah parce que nous en sommes au tutoiement maintenant ? » lançais-je perplexe. Qu’est-ce que cette starlette du dimanche faisait ici ? « — Sinon il y a un café bistro à quelques mètres. Je suis sûr qu’ils adoreront servir une boisson chaude à une pseudo vedette ».

Oui, c’était bien elle, la pimbêche avide de reconnaissance dans laquelle j’étais entré (bien malgré moi) après avoir quitté l’opéra où la compagnie de ma mère se produisait. Une flopée de mauvais souvenirs me revint alors en tête. Ce soir-là, en rentrant chez moi, j’avais presque failli et nul doute que ma séance prochaine aux A.A aura son utilité. Pour l’heure, un semblant d’échange s’engageait avec un dragon.



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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Ven 23 Sep - 12:10


Sincèrement, ma situation à l'instant présent n'était pas enviable. J'avais un mal de crâne carabiné, accentué par les foutues lumières bon marché de cette école qui serait ma prison pour l'année à venir, j'allais devoir me retrouver à enseigner... Moi ! Comment en étais-je arrivée là déjà ? Trop mal à la tête pour y penser. J'avais un boulot à faire aujourd'hui, il fallait que je le fasse même si je savais d'avance que ce ne serait ni amusant, ni gratifiant. De toute façon je n'avais pas le choix. Alors autant me dire que ej faisais une bonne action et qu'en plus je serais payée pour ça. Ah que les plateaux me manquaient. Bon et comme si la situation n'était pas assez merdique comme ça, il fallait que le malotru qui m'avait éhontément bousculées ans même s'excuser, se contentant de me hurler dessus, se trouvait dans l'école. Et même pas disposé à m'apporter un café en plus. Je le regardai de la tête aux pieds, un rictus de dégoût sur les lèvres. Je n'avais d'ordinaire pas trop de filtre mais dans mon état actuel, c'était pire. Vêtu comme un plouc, il était évident qu'il serait soit perdu et demandait son chemin à la demoiselle de l'accueil, où alors, pire, peut-être qu'il travaillait ici. Sans doute pour le ménage alors. Voilà que cet idiot s'offusquait du tutoiement que j'avais employé. Je roulais des yeux derrière mes lunettes de soleil. J'étais américaine, il n'y a pas de vouvoiement en anglais. Mais comme mon accent était parfait, comme le reste il était sans doute difficile pour un ignare comme lui de comprendre ce genre de chose.

- Je ne prendrai pas la peine de relever le fiel qui s'échappe de VOTRE personne, la jalousie est un bien vilain défaut, mais j'ai l'habitude près tout. Arrêtez d'importuner les honnêtes personnes qui travaillent, ajoutai-je en parlant de la personne de l'accueil.

J'avais aussi insisté sur le vouvoiement pour contenter ce débile profond, espérant qu'il fiche le camp de mon champ de vision, avant de me tourner vers la réceptionniste qui me regardait avec des yeux ronds. Sans doute n'avait elle pas été préparée à ma visite. J'ignorais ce que Silvia avait dit à son personnel.

- Dis-moi, chérie, tu peux m'indiquer où se trouve la salle de cours de cinéma et m'y apporter un café serré ? Tu serais un amour.

Je lui avais adressé mon plus beau sourire, ignorant totalement le goujat. La demoiselle se leva pour commencer à m'expliquer le chemin à emprunter.




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Alejandro Wilson
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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Ven 23 Sep - 23:55


Hypothétiquement, j’en étais à ma seconde clope. Bien que dans les faits, elle n’a pas encore quitté mon paquet. D’ici ce soir, ce dernier sera certainement délesté d’une voire deux cigarettes supplémentaires sans que je m’en offusque. Cependant, je savais que pour moi c’était trop et que l'impatience ne justifiait aucunement la fumette excessive. Pour dire vrai, cela découlait d'un évènement que je préférais taire pour ne pas lui donner trop d’importance malgré les SMS en cascade que ma mère continuait à m'envoyer à chacune de ses pauses. Elle voulait parler, moi pas. En attendant, tel un lion dans sa cage, je demeurais dans l'attente bien décidé à commencer ma journée de travail et ainsi me défaire de mes tourments.

Ce que j’ignorais, c’est qu’en franchissant l’escalier pour rejoindre l’accueil, j’offrais au destin (ou à la fatalité) une occasion en or pour me punir. Car oui, comment en aurait-il pu être autrement avec la présence de cette personne pourvu d’un ego si surdimensionné que même l’école semblait incapable de le contenir ? Et en plus, la voilà qui s’adressait à moi avec tellement de suffisance que j’en venais à être surpris qu’elle n’ait pas claqué des doigts en amont.

La raison m’incitait à ne rien dire pour ne faire aucun esclandre. Ne dit-on pas que l’ignorance est le meilleur des mépris ? Si seulement je n’étais pas aussi sanguin et irréfléchi, j’aurais contourné l’obstacle avec aisance. Au lieu de ça, je fonçais dans le tas, incapable de prendre ne serait-ce qu’une pincette face à l’indésirable toujours pourvu de ses lunettes de soleil malgré le fait qu’elle se trouve à l’intérieur d’un bâtiment.

De toute évidence, elle non plus n’était pas heureuse de me revoir. Tant mieux, car nous étions deux dans ce cas de figure, ce qui n’augurait rien de bon pour la suite de notre échange. Les bras croisés et la mâchoire serrée, j’avais décidé de lui laisser un temps de réponse ; une décision que je regrettais évidemment.

 — Là c’est vous qui importunez les honnêtes personnes qui travaillent.  Mon regard croisa celui de la jeune femme de l’accueil qui oscillait entre admirations et un sentiment de malaise sûrement dû à ma présence. La starlette, toujours cachée sous ses « ray ban » m’ignora à nouveau, préférant s’adresser à une personne qui, de toute évidence, l’avait reconnu.  La pauvre, d’ici demain elle ne saura plus où se mettre !  Cependant, je résistais mal à l’envie de me taire suite aux désidératas de la star qui exigeait sans chercher à se renseigner en amont.

— Ça va être compliqué de vous montrer la salle de cours pour le cinéma, puisqu’aux dernières nouvelles, cette matière n’existe pas. Bon sur ce, je vais vous laissez, j’ai mon premier cours dans moins d’une heure.  Le sourire (faux) sur les lèvres, je tournais les talons pour retrouver l’escalier. L’envie de fumer m’avait quitté et le besoin de retrouver ma classe se faisait plus que jamais ressentir. Peut-être était-ce aussi une façon pour moi de marquer mon territoire.



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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Mer 28 Sep - 23:34


À peine arrivée, j'en avais déjà marre de cette journée... Comment ce idiot du village pouvait travailler au même endroit que moi ? C'était aberrant, à croire que lneco Carmen Arranz, a présent dirigée par Silvia Jáuregui, n'était plus ce qu'elle était. Mon agent avait achevé de me convaincre de venir enseigner ici en me disant que c'était le fleuron de l'école d'arts en Espagne. Que cela ferait bien sur mon CV. Pour, moi c'était l'équivalence de donner mon temps à une œuvre caritative, sauf que je serais payée et donc ça m'aiderait de soi-disant, à me remettre à flots. J'avais de gros doutes sur la question mais faute de mieux...

La voix de cet énergumène me tapait sur le système et je me mis à masser mes temps en grimaçant alors qu'il reprenait la parole.

- Come on! Vous n'êtes pas obligé de parler pour ne rien dire...

C'était exaspérant un comportement pareil. D'ailleurs qu'est-ce qu'il fichait ici, lui ?
Je finis par m'adresse à la jeune femme civilisée de la réception en lui demandant donc mon café ainsi que mon chemin. Elle s'apprêtait à se lever quand l'autre débilo reprit la parole. Je roulai des yeux sous mes larges lunettes de soleil Chanel, avant de le regarder. Quel gâchis, être aussi sexy mais aussi con...

- En plus d'être impoli et arrogant, vous êtes ignorant. Cette matière existe, puisque des gens sont formés au cinéma. Sortez de votre grotte un peu. Ensuite, si Silvia Jáuregui m'a fait un contrat, c'est bien pour enseigner cette matière, alors mêlez-vous de ce qui vous regarde, vous serez mignon.

Je reportai mon attention sur la demoiselle qui nous regardait tour à tour, rougissant.

- J'espère que vous ne vous laissez pas marcher sur les pieds par ce genre de mecs, jeune fille.

Elle eut un petit rire silencieux en secouant la tête timidement.



Dernière édition par Kelly Martinez le Jeu 29 Sep - 20:21, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Jeu 29 Sep - 19:14


Ma journée aurait pu débuter sous les meilleurs auspices si mon chemin n’avait pas croisé celui de cette femme à l’égo surdimensionné. D’ailleurs, je me demande comment elle peut se mouvoir avec aisance, tant ses chevilles doivent être gonflées d'orgueil. Indubitablement, elle est tout ce que j’excrète de la profession. Actrice avec un grand « a » mais sans le talent. Quoique, je suis pris en flagrant délit de mauvaise foi, je le confesse. Évidemment, je n’ai pas encore eu « la chance » de la voir à l’œuvre et il me tarde d’avoir le cœur net et d’enterrer ma mauvaise foi au profit d’une critique constructive bien sûr. En attendant, je devais serrer les dents et ne rien laisser paraître. Mais c’est dur, putain de merde !

Les lunettes de soleil sont tellement épaisses qu’elles lui bouffent la moitié du visage. Au mieux, elle ressemble à ces divas qui n’ont qu’à claquer des doigts pour que l’on réponde à chacun de leur désidérata. Au pire, ses lunettes de grande facture ne sont qu’une excuse pour cacher les restes d’une soirée bien arrosée. J’aurais tendance à pencher pour cette alternative, si l’on ajoute les effluves d’alcool qui se mêlent à son parfum, rendant la conversation légèrement désagréable, surtout pour moi et mon passif.

— On forme les gens au cinéma maintenant ? Donc j’imagine que vous avez suivi le cursus d’une grande école.  C’était plus fort que moi, je ne pouvais m’empêcher d’être acerbe dans le propos et sarcastique dans l’attitude. Qu’est-ce qu’elle foutait ici ? Et comment une personne aussi censée que Silvia avait accepté de l'embaucher ? Il était évident qu’elle n'avait aucune notion pédagogique. Si tel était le cas, à n’en pas douter, jamais elle ne se serait ramenée avec une gueule de bois.

Voilà qu’à nouveau, elle minaudait, jouant de son prétendu statut de « star » afin d’obtenir ce qu’elle voulait.  Consternant !  Je devais partir, mettre de la distance, saisir un impératif ; bref me barrer au plus vite avant que l’impatience me pousse à être incorrect.

— Vous avez déjà enseigné, j’imagine ? Et ne vous en faites pas, je sais me montrer respectueux envers les personnes de l’administration tout comme avec mes collègues. Car, au cas où vous ne l’auriez pas compris, je bosse ici, j’enseigne pour être plus précis. Mais vous êtes tellement intelligente que vous l’avez sûrement compris n’est-ce pas ? 



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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Sam 1 Oct - 4:16


J'en étais rendue à me demander si j'avais déjà rencontré une personne aussi exaspérante que ce type. La réponse objective aurait sans doute été "oui", mais à la vérité, vu l'état dans lequel j'étais, la migraine lancinante augmentant de façon exponentielle à mesure que les secondes s'égrainaient, j'aurais bien volontiers hurlé que non, et ce que mec malpoli, goujat et irrespectueux était la personne la plus énervante du monde et qu'il méritait au pire une amende et au mieux la prison.

J'essayais désespérément de trouver du soutien auprès de la demoiselle de l'accueil, lui demandant mon chemin et un café, mais visiblement c'était plus fort que lui, il fallait qu'il ramène sa fraise. Je soufflai d'un air clairement agacé avant de reporter une nouvelle fois mon regard sur lui à travers mes salvatrice lunettes fumées qui atténuaient la lumière bien trop forte du hall d'entrée.

- Holly shit, vous ne pouvez pas vous en empêcher, pas vrai ? De la ramener, je veux dire. Pour votre gouverne, il s'agit d'une école des arts de la scène, on leur apprend tous les métiers d'artiste, donc le jeu d'acteur en fait partie.

Je ne pus retenir un petit rire quand il le demanda ma formation. La demoiselle de l'accueil, quant à elle, parut choquer qu'il ose me le demander. A vrai dire, je l'étais aussi.

- Vaguement, une petite école d'acting à New York, et puis finalement j'ai été formée sur le tas, dans un petit bled qui s'appelle Hollywood, vous connaissez ? Si va vous intéresse, vous pouvez trouver mon CV sur internet.

J'espérais qu'il aurait mieux à faire, comme son job, histoire de me lâcher les escarpins. J'allais lui demander s'il n'avait pas un balais ou un chariot à traîner quelque part pour nous laisser tranquilles mais encore une fois il reprit la parole sans y être invité. Je soupirai avant d'entendre une phrase qui me glaça le sang. Il travaillait ici... En tant qu'enseignant. Bouche bée, je le dévisageai, le regardant de bas en haut et de haut en bas.

- Are you kidding?!

J'étais si estomaquée que je n'avais pas pensé à traduire en espagnol. Ça, c'était le pompom! J'allais devoir me farcir cet énergumène toute l'année ? Pourvu que nous ne soyons pas obligés de se voir souvent.

- Et... Donc là, vois n'avez pas cours ? Non parce qu'au lieu de m'importuner, vous pourriez peut-être apprendre quelque chose à vos élèves. Puisque vous bossez ici.

"- Mademoiselle Martinez, est-ce que je vous montre la salle de cours de cinéma ?"

La demoiselle avait jugé opportun de nous interrompre, et elle avait raison. Sans doute avait-elle envie de m'aider à le défaire de ce sinistre personnage dont j'ignorais toujours le nom.



Dernière édition par Kelly Martinez le Ven 7 Oct - 10:48, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Dim 2 Oct - 1:32


En temps normal, j’étais patient. Quoique, c’est relatif ! Disons que je savais, outre mesure, me montrer pondéré pour ne pas m’afficher à la vue de tous. Bien que dans ma salle de classe, les choses diffèrent. En effet, je me plais à imaginer qu’il s’agit d’un lieu où les codes ne sont pas les mêmes et où je peux éventuellement ne pas être pondéré. Cela dit, en dehors de ma salle de classe, j’avais pris l’habitude de ne faire aucune vague histoire de ne pas donner du grain à moudre aux élèves et ainsi enrichir leurs potins. Mais de toute évidence, me voilà confronté à un spécimen capable de me faire sortir de mes gonds sans trop d’efforts.  Reste calme !  me répétais je tel un mantra alors que déjà je sentais l’exaspération me monter au nez.

 — Et vous, vous ne pouvez pas vous empêchez d’avoir le dernier mot n’est-ce pas ? Pour votre gouverne, je suis au courant que c’est une école d’arts de la scène ; encore heureux.  Je me retenais toutefois de douter de la nécessité d’inclure le cinéma dans nos enseignements. Mais l’envie était forte, autant que celle de la voir déguerpir aussi vite qu’elle était apparue. Même si je respectais Silvia, je ne pouvais m’empêcher de douter du bien-fondé de la présence d’une diva dans notre école. Qu’allait elle bien pouvoir enseigner à nos élèves, hormis la vanité ? Peut-être la gestion de l’ego, bien que je doute de ses capacités dans ce domaine. D’ailleurs, outre une pseudo-expérience, avait elle au moins un diplôme qui pourrait éventuellement justifier sa présence ici ?

 — Pourquoi vous riez ?  demandais-je surpris qu’elle se marre après que je lui ai demandé sa formation. Dès lors, il subsistait plusieurs alternatives justifiant ce rire presque forcé. Soit elle était bardée de diplômes (ce dont je doute) et s’apprêtait à me rabattre le caquet. Soit madame était dépourvue de formation et jouissait d’une prétendue expérience à même de justifier sa présence. Sans surprise, mon intuition me menait à penser que nous avions affaire à une starlette qui au mieux était en mal de reconnaissance.

 — Donc aucun diplôme, sauf si l’on considère qu’être actrice à Hollywood se suffit à compenser l’absence de formation théorique, ce sont je doute. Quant à votre CV, j’ai certainement mieux à faire que d’aller sur Wikipédia ou IMDB si toutefois vous y êtes recensé.  Je l’avoue, c’était petit, mais une façon pour moi de lui signifier que je connaissais (outre Wikipédia) un site apprécié des aficionados du septième art.

Cette conversation avait-elle un intérêt hormis celui de nous afficher ? D’ailleurs, pourquoi perdre mon temps en baliverne ? Du moins, c’est ce que je pensais avant de comprendre que la starlette n’était pas au fait de ma fonction ici. D’autre part, l’anglicisme employé me laissait à penser qu’elle ne me croyait pas.  — I'm not kidding, I'm completely serious about working here.  fis-je entendre aussitôt dans la langue de Shakespeare. Une façon pour moi de lui faire comprendre qu’à l’avenir elle ne pourrait pas se servir de l’anglais pour me dénigrer voire m’insulter.

 — Et non, pour l’instant je n’ai pas cours sinon quoi je ne serais pas là à vous importuner.  Mon sourire n’était pas franc, juste acerbe autant que les répliques que nous avions échangées jusqu'alors. Par chance, la « charmante » demoiselle de l’accueil semblait décidée à mettre un terme à la joute verbale dont elle demeurait jusqu’ici, simple spectatrice.

— C’est une bonne idée. Je crois que madame Martinez a besoin qu’on lui montre l’endroit où elle pourra faire un semblant de cours et peut-être accessoirement décuver.  Et c’est sur ma dernière réplique qu’enfin je me décidais à reprendre l’escalier pour m’en aller retrouver le confort et la quiétude de ma salle de classe.



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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Ven 7 Oct - 11:09


Il était toujours là, à parler pour ne rien dire et déblatérer -que Lavoisier me pardonne- sa science.
Cet individu à la politesse et au look tout autant discutables, me hérissait totalement. Voilà qu'il me demandait mes diplômes. On croyait rêver. Pour qui se prenait-il ? Celui que je prenais, tout au plus pour un homme à tout faire, ou au pire quelqu'un qui s'était perdu, osait la ramener sur ma légitimité à enseigner dans cette école... J'avais juste envie de lui balancer au visage, physiquement, chacun des prix que j'avais reçu et ce depuis plus de vingt-cinq ans. Et en plus il ne comprenait pas le second degré.

- Je ris parce que vous êtes ignorant, et que votre réflexion est bien loin de la vérité.

"- Elle a fait la La New York Film Academy !" s'empressa d'ajouter la demoiselle de l'accueil, qui semblait bien plus au fait de qui j'étais que ce sombre idiot qui avait enfin reconnu être un emmerdeur, même s'il avait juste avoué m'importuner.

J'attribuai un regard reconnaissant, malgré les lunettes de soleil, à la réceptionniste, avant de me tourner de nouveau vers lui, m'accoudant sur le comptoir. Aussi prestigieuse et mondialement connue que soit l'école dont j'étais sortie avec les félicitations unanimes du jury, se pouvait-il qu'un pécore dans son genre en ait entendu parler ?

- C'est toute la logique des ploucs dans votre genre ça : demander et après dire que vous avez mieux à faire. Cher monsieur, je n'ai rien à vous prouver. Vous n'êtes personne.

Malgré tout, ce "personne" parvenait à le surprendre. Il parlait un anglais parfait. Heureusement qu'il ne pouvait pas voir mon regard, cela m'aurait bien cassé les ovaires de lui donner la satisfaction de la surprise. Je le contentai d'esquisser un sourire en coin.

- Britannique... Cela explique bien des choses. Au moins vous avez l'honnêteté de reconnaître que vous m'importunez. C'est un premier pas. Le deuxième pourrait vous conduire... Je ne sais pas, très loin de moi, par exemple ? proposai-je avec ironie.

J'espérai qu'enfin il se barrerait et que je pourrais avoir un semblant de paix. Mais j'étais en retard, je ne connaissais pas les lieux et je devais aller donner cours à des... Quelle année déjà ? Soudain, la dernière réflexion du goujat le ramena à la dure réalité

- Quelle classe, vraiment.

Un soupir s'extirpa de ma bouche. Comment savait-il que javajs la gueule de bois? Ma migraine devait être palpable...
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Sujet: Re: Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro] Ven 7 Oct - 11:54


Voilà tout le problème avec les actrices, hollywoodiennes. Elle s’imagine que l’on peut tout leur passer et que leur « expérience » est tout aussi salutaire que des années d'études. Après, peut-être a-t-elle fait une voire deux années d’études (sait-on jamais.) Toujours est-il que je ne pouvais me résoudre à comprendre pourquoi elle était ici ; elle qui de toute évidence à en juger par son attitude, n’était pas du genre à suivre les règles ; la base quand tu enseignes. Et l’odeur d’alcool inexistante, car cachée par celle du dentifrice tout au mieux ou du bain de bouche. Puis avouons que les épaisses lunettes de soleil en intérieur ne trompaient personne encore moins un ancien alcoolique.

— Vous riez parce que je suis ignorant et qu’à fortiori ma réflexion est limitée.  J’étais dubitatif, malgré les apports informatifs de la jeune demoiselle qui nous observait non sans appréhension.  — La New York film academy rien que ça !  J’avais effectivement côtoyé certaines personnes émanant de cette « academy » lorsque j’étais à New York ; et je ne gardais pas un bon souvenir de ces rencontres faites dans le cadre de casting pour les pièces que je montais alors avec mon cher Tom. Mais pas le temps de s’attarder sur le passé et les regrets qui lui appartiennent.

Nous continuons dès lors à nous écharper « poliment » bien sûr. Le fait qu’elle me prenne pour un ignorant m’amusait plus que cela m’offusquait. En revanche, son attitude, que je définissais comme étant un brin provocatrice, commençait déjà à m’exaspérer. Comment pouvait-elle se tenir de la sorte à la vue de potentiels élèves ? Mais ce qui acheva de me faire perdre patience résidait dans un mot, un seul et pauvre mot qui me blessa plus que je ne l’aurais cru.

— Je préfère n’être personne que puer le superficiel et croire que tout m’ait dû parce que je suis une star d’Hollywood.  Et la voilà qui se mit à parler anglais loin de se douter qu’elle n’était visiblement pas la seule à maitriser la langue de Shakespeare.

— Quoi, vous avez aussi des aprioris sur les Anglais ? Laissez tomber, je vais m’énerver et vous n’en valez certainement pas la peine. Oui, je perdais de ma patience et l’envie d’échanger se muait dès lors en un semblant d’aversion profonde qui me mener, je l’avoue, aux confins de la goujaterie. Quoique, il y avait du vrai dans mes paroles. N’avait-elle pas la tête dans le cul ? Soit, je n’en avais rien à foutre, pour l’heure je préférais regagner ma salle de classe et me focaliser sur des choses plus importantes ; en l’occurrence, préparer mon cours.




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Ah c'était aujourd'hui ? [Ft Alejandro]

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