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The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej]

corps professoral.
Kelly Martinez
Kelly Martinez
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Sujet: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Dim 11 Déc - 3:30


The love you gave me, Nothing else can save me, S.O.S.


Le confinement terminé, Alejandro m'avait ramenée à mon hôtel et était rentré immédiatement. Toujours sérieux, il me dit remarquer qu'il fallait préparer notre retour à l'école. Nous avions été absents tout une semaine et il nous faudrait reprendre pour terminer cette semaine avant les vacances. Deux jours. J'avais complètement oublié les vacances scolaires. Il fallait dire que cette petite pause dans le temps chez Alejandro, même s'il s'était agi au départ d,un enlèvement transformé en confinement puisqu'il s'était avéré qu'il avait le covid, m'avait fait du bien. Nous ne pensions à rien, enfin moi du moins. Nous passions nos journées à faire l'amour, de la musique, manger, regarder des films... Bref cela s'apparentait à des vacances. Aussi, me retrouver soudain à mon hôtel, toute seule, m'avait fait bizarre. Mais la soirée avait finalement passé tranquillement, j'avais pris un bon bain moussant et je ne m'étais pas fait prier pour aller dormir.
Le lendemain, je m'étais rendue à l'école des arts de la scène comme prévu. Les autres professeurs, nos collègues, avaient été gentils avec nous, ils n'avaient pas posé trop de questions et nous avions pu regagner nos salles. Je n'avais pas eu tellement l'occasion de parler en privé à Alejandro, cela m'avait d'ailleurs fait bizarre après tout une semaine à être collés l'un à l'autre. Et je devais reconnaître qu'il me manquait. C'était bizarre.

Hello. Tu fais quoi ce week-end ?

Je m'étais résolue à lui envoyer un SMS en ce vendredi soir des vacances. Les élèves avaient rapidement déserté des salles de cours et même les dortoirs pour la plupart. Pour ma part, j'avais donné quelques devoirs à chacune des classes. J'avais décidé de faire un tour par le piano de la salle de Beltran en attendant la réponse de mon collègue du théâtre. J'aurais bien aimé qu'il me rejoigne et qu'on aille faire un tour, quitte à ce qu'il vienne passer la nuit avec moi. Je m'étais un peu trop habituée à dormir dans la chaleur de ses bras, sans vraiment m'en rendre compte. J'étais loin de me douter que le destin l'avait emporté plus au nord.
En recevant la réponse, je compris qu'il avait mieux à faire et qu'il ne serait pas disponible avant un moment, je décidai donc de rentrer. L'air était frais dehors mais supportable et les décorations de Noël avaient fleuri un peu partout. C'était agréable au regard. Arrivée dans ma suite, je déposai mon sac et était en train de retirer mes chaussures quand je sentis mon téléphone vibrer. Je pensais d'abord avoir des nouvelles d'Alejandro à Londres, mais c'était l'une de mes amies de Los Angeles qui m'envoyait un nouvel article.

- What the hell ?!

Le titre citait mon nom et celui de mon ex... Visiblement ce fils de chien n'avait rien trouvé de mieux à faire que de raconter des salades sur moi, profitant de mon absence à Los Angeles. J'étais verte de rage. Ce connard en profitait aussi pour mettre en avant son nouveau mariage avec une jeune actrice de vingt ans sa cadette... Quel enfoiré. Aussitôt, j'appelai mon agent qui daigna enfin me répondre.

- Tu peux pas laisser passer ça, il faut faire quelque chose !...

La discussion s'enchaîna sur son incapacité à gérer les dires des autres avant d'arriver sur ma présence à Madrid qui, pour moi, ruinait mes chances de tourner de nouveau à Hollywood rapidement. Ce fut là que la nouvelle tomba comme un couperet.

- TROIS ANS ? TU TE FOUS DE MOI ? ... NON J'ARRÊTERAI PAS DE CRIER !

Mais je n'entendais plus rien après cela... Trois ans... J'étais obligée de travailler trois ans à Madrid dans cette école, tel était le contrat qui avait été convenu entre Silvia et mon agent. Les bras m'en tombaient... Et je n'avais pas le choix visiblement.
J'étais en larmes depuis quinze bonne minutes, mon téléphone au sol, moi dans le fauteuil, tous deux tombés là tel quel. J'étais incapable de me reprendre. Par réflexe, je voulus contacter Alejandro, mais je tombai sur sa messagerie. Il était sans doute dans l'avion. Ou peut-être plus de batterie, aucune idée. Je me dirigeai alors vers le mini bar. La seule option que j'entrevoyais étais de me saouler jusqu'à tout oublier.



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Alejandro Wilson
Alejandro Wilson
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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Dim 11 Déc - 19:11


The love you gave me, Nothing else can save me, S.O.S.


La vie reprenait son cours ; une façon pour moi de mettre en exergue ce retour brutal à la réalité. Je ne me serais pas attendu à éprouver tant d’amertume à l’idée de reprendre le travail. Pourtant j’aimais ça. Avec le temps, je pensais enfin avoir trouvé ma vocation. Mais je compris après coup, que ce n’était pas le retour à l’école à proprement dit qui ne m’enchantais guère, mais bel et bien la séparation avec Kelly. Désormais, je me retrouvais à nouveau seul dans l’appartement, rongé par un silence vertigineux qui me renvoyait en pleine phase ma solitude, qui d’ordinaire ne me dérangeait pas le moins du monde. Force est de constater qu'elle me manquait déjà, assez pour que j'en vienne à regretter de ne pas avoir accepté son invitation. Pauvre de moi !

Par chance, la reprise que je redoutais tant me permit de me focaliser sur autre chose que cette parenthèse enchantée. J’avais des cours à donner et un retard à rattraper, le reste n’avait aucune importance. Bien sûr, je ne pouvais me résoudre à ne pas laisser trainer le regard lorsque je passais près de la salle où Kelly dispensait ses cours. Ou quand nous nous croisions en salle des profs. Avait-elle repris ses mauvaises habitudes ? Voyait-elle d’autres personnes ? J’en conviens, je suis trop intrusif. Après tout, nous ne sommes pas un couple, alors elle fait ce qu’elle veut. Il fallait que je me reprenne, c’était un impératif auquel je ne pouvais déroger au risque de faire n’importe quoi. Il me fallait donc accepter que tout cela ne fût qu’une passade, une petite aventure certes agréable, mais pas appelée à durer. Car si tel était le cas, Kelly me l’aurait fait savoir.

La semaine bien entamée, je me rendis compte que le week-end à venir signerait l’avènement des vacances de Noël. Cette pensée éveilla en moi bon nombre de sentiments contradictoires. Étais-je heureux ? Noël ne représentait pas grand-chose pour moi, si ce n’est une fête familiale à laquelle j’aurai préféré déroger. J’aimais ma mère et sa famille, j’avais même la chance d’avoir encore ma grand-mère. Mais à mesure que le temps passait et que mon célibat demeurait, je sentais bien le regard des oncles et tantes peser sur moi et le jugement, ce qui rendait ces moments familiaux pénibles. Cependant, cette année, je m’étais décidé à ne rien faire. Du moins, ça, c’était avant de recevoir un curieux appel.

Elle s’appelait Anna et jusqu’alors je n’avais pas eu le plaisir de la rencontrer, elle qui se prétendait être l’épouse de mon père depuis des années.  Génial, ce pauvre type a effectivement bien refait sa vie !  Aussitôt, la colère avait repris le dessus jusqu’à ce que ma « belle-mère » m’annonce que mon père était mal en point et à l’hôpital qui plus est. Elle avait aussi pris soin de contacter ma mère pour la prévenir puisque de toute évidence, il avait demandé à la voir. Nous voilà donc partis comme des voleurs, le vendredi après ma séance chez les A.A. Dans l’avion, je pensais à Kelly et au fait que j’aurai dû la prévenir que je risquais de m’absenter pendant plusieurs jours. Je m’étais résolu à le faire une fois arriver, mais j’étais loin de me douter que je n’aurais pas le temps pour ça. En effet, à peine avions-nous atterri que déjà nous étions assaillis par quelques journalistes qui, de toute évidence, savaient pour notre arrivée sur le sol britannique.

« Avez-vous un mot à dire concernant l’affaire Wilson ? » lança un premier tocard du « Sun » suivi par d’autres qui tentaient d’avoir notre réaction. « Allez-vous témoigner ? » Mon regard fusilla le semblant de journaliste qui venait de s’adresser à moi avant qu’une femme ne vienne à notre rescousse. C’était donc « elle » cette Anna qui nous avait fait déplacer jusqu’ici. À vue d’œil, elle devait bien avoir vingt ans de moins (si ce n’est plus) que mon père. J’étais à peine surpris et le regard que j’avais échangé avec ma mère en disait long sur mon ressenti. Elle nous avait donc « sauvé » de l’attroupement journalistique qui me parut un brin suspect. J’étais loin de me douter que l’affaire avait pris tellement d’ampleur que les faits et gestes d’Anna, de sa famille et de mon géniteur, étaient scrutés. Les surprises venant par pair, nous découvrîmes avec ma mère que mon géniteur n’était pas à l’hôpital et semblait plutôt bien se porter.

J’étais en colère d’avoir été abusé de la sorte. Je me sentais comme pris dans un étau et je voyais bien que ma mère se sentait elle aussi désabusée par la situation. Il était là, face à nous, à parler de famille, alors que jusqu’à présent, il nous avait plutôt bien ignorés. J’appris également que j’avais un demi-frère, un adolescent pas plus âgé que la plupart de mes élèves. J’avais l’impression d’être dans un autre monde ; un de ceux dans lesquels vous ne vous sentez pas à votre place.

« — Donc ta femme ici présente nous a fait venir pour rien. » Je tâchais de rester courtois malgré la rancœur et la colère. Mais lui semblait dans ses petits souliers. Il nous expliqua le plus naturellement du monde qu’il avait besoin de nous plus que jamais, ce qui m'enragea davantage.

« — Je vais être clair avec toi. Si je suis ici, c’est uniquement pour accompagner ma mère qui était inquiète pour toi. » Mon regard se posa aussitôt sur la dénommée Anna. « — Vous devriez songer à l’acting. Vous étiez brillante dans le rôle de la veuve à venir. » Une réflexion qui me valut un poing sur la table et le regard noir qui allait avec. De toute évidence, je venais d’offusquer ce vieil enfoiré qui reprit la parole avant que je ne la lui coupe à nouveau.

« — Non, tu n’as rien à exiger de nous. Ni toi ni ton semblant de famille. Et tu pourras toujours rétorquer que tu n’as aucun compte à nous rendre. Grand bien te fasse. Mais tu n’as strictement rien à exiger de Paloma ou de moi. Donc j’imagine que tu nous as fait venir ici pour une bonne raison. Je me trompe ? » J’aurais préféré me tromper plutôt que d’avoir vu juste. Évidemment qu’il avait quelque chose derrière la tête et il ne se priva point de faire entendre sa doléance.

« — Donc tu veux qu’on témoigne en ta faveur ? Et que suis-je censé dire ? Que tu es un père exemplaire, quelqu’un de respectueux qui est tout bonnement incapable de faire ce qu’on lui reprocha via le mot-clic #balancetonporc ? » Il acquiesça à chacun de mes dires, ce qui me confortait dans mes certitudes. « — Si tu me demandes ça, c’est que tout est vrai. Tu veux qu’on mente et qu’on te serve de caution. Tu en as violé combien ? » Ma mère, autant que la femme de ce sinistre personnage, était choquée, mais je n’en avais que faire. « — Non, tu es trop respectable c’est ça ? Ose me dire que tu n’as rien fait ! »

« Tu ne sais pas de quoi tu parles Alejandro. Ce ne sont que des ragots de bas étages. Ces filles, je les ai aidés, je leur ai alloué du temps. Et voilà donc comment j’en suis remercié ? »

« — Donc tu ne nies pas. Et ne pas me dire que je joue sur les mots. Si tu veux mon avis, tu devrais donner les noms de tes petits camarades, qui comme toi, pensent que tout leur ai dû. Je ne vais pas témoigner en ta faveur et je n’en ai rien à foutre de ta famille autant que toi tu en as eu à foutre de la nôtre. Sur ce, au revoir. »

Et j’ai claqué la porte, sans me retourner. Malgré la dureté de mes propos, je me sentais libre à présent. Du moins, c’est l’impression que j’avais avant que ma mère me retrouve à l’hôtel. Elle était dévastée comme jamais. De toute évidence, elle ne savait rien de l’existence de cette famille. Et même si elle était au courant des rumeurs et diverses calomnies entourant monsieur Wilson, jusqu’alors, elle nourrissait le secret espoir que tout ne soit que des racontars.

« — Tu sais quoi ? On va les oublier et profiter de quelques jours ici à Londres. Maman, tu n’as pas à te sentir coupable. »

Les heures passèrent puis bien malgré moi, je vis le sms que Kelly m’avait envoyé alors que nous étions encore dans l’avion. Et dans cette même continuité désagréable, je vis qu’elle avait cherché à m’appeler.

« — Je dois passer un appel. Tu peux commander sans moi ? » Enfilant mon manteau jusqu’au col et mes gants, je sortis dehors avant d’enfin me résoudre à appeler Kelly.


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Kelly Martinez
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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Dim 11 Déc - 21:13


The love you gave me, Nothing else can save me, S.O.S.


Depuis que j'avais raccroché avec mon agent, ou plutôt ce traitre, j'avais eu l'impression que le temps était passé à une vitesse atrocement lente, me torturant de la pire des façons. J'avais L,impression d'être prise dans une spirale infernale qui me faisait tourner et tomber à vive allure, sans aucun espoir d'en sortir, jamais. J'avais envie de mourir, je ne supportais pas ce que devenait ma vie et si en plus je devais agoniser trois années ici, loin de chez moi, sans même avoir l'assurance qu'un jour je retrouverais ma normalité, autant abréger mes souffrainces tout de suite. J'avais voulu appeler Alejandro mais étant tombée sur son répondeur, j'avais préféré ne pas laisser de message. J'avais tout simplement opté pour le choix de vider mon mini-bar, mais ceci n'étant pas suffisant pour me faire tout oublier, j'avais appelé un type rencontré lors de ma première semaine à Madrid, dans une boîte plutôt branchée. Ce Tiago dansait comme un dieu, baisait presque aussi bien et avait toutes sortes de cam'.

- Viens et ramène tout ce que t'as, lui avais-je demandé.

La soirée s'était poursuivie sous l'emprise de substances illicites diverses et variées, et pour dire la vérité, j'avais vraiment la tête à l'envers, mais malgré cela, je songeais à Alejandro. Il me manquait, je voulais qu'il soit là. Je le réalisai quand je demandai au type avec moi de me jouer de la guitare. Évidemment, il n'en avait pas, ce n'était pas Alej... Je soupirai.

- Je veux faire de la musique, je descends au piano.

- Il est plus de minuit... me fit-il remarquer.

- Et alors ? Je m'en tape. Barre-toi.

- Mais on n'a même pas...

- Tire-toi !le coupai-je en me levant, titubant vers la porte pour gagner l'ascenseur.

Heureusement, le hall d'entrée était désert, hormi un réceptionniste qui semblait s'ennuyer ferme. Je me dirigeai vers le piano tout aussi esseulé que moi, qui se trouvait dans un coin de la réception, et commençai à jouer. Après quelques minutes, le réceptionniste vint me parler. Je ne compris rien et me contentai de lui demander une margarita.

Il devait être 2 heures du matin quand j'arrêtais enfin de pianoter avec acharnement sur les touches blanches et noires de l'instrument, constatant la présence des trois verres vides posés dessus. Si Alejandro me voyait, il serait sans doute en colère. Cette pensée me fit monter de nouvelles larmes. Je repartis rapidement - tout est relatif - vers l'ascenseur où les perles salées émanant de mes yeux dévalèrent mes joues tandis que je cherchais mon souffle alors que je repensais à la question qu'Alejandro m'avait posée quand nous étions tous les deux enlacés dans son lit voilà presque une semaine. Comment j'allais ? Mal. Vraiment mal. J'en prenais la pleine mesure à présent et cette réalité me dévastait.

J'arrivais, épuisée, dans ma chambre et constatant l'heure sur mon téléphone, et aussi le peu de batterie qu'il avait encore, ce n'était pas le moment d'appeler Alej. J'eus tout juste le temps de mettre l'appareil à charger avant de m'écrouler sur mon lit.

Je dormis jusqu'à plus de midi et ce fut la migraine qui me réveilla. La bouche pâteuse, je me levai, les yeux plissés, pour me rendre jusqu'à la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage et en boire une gorgée aussi. J'avais une mine affreuse, mon maquillage de la veille avait tout coulé, me faisant resembler à une affreuse peinture de Picasso ou encore le Cri d'Edvard Munch. Cette sensation de vide me rattrapa. Il fallait que je fasse quelque chose. Je décidai de prendre d'abord une douche pour essayer de retrouver une forme humanoïde, puis, emmitouflée dans un peignoir blanc aux armoiries de l'hôtel, j'allais dans la chambre récupérer mon téléphone. Il était tard, c'était déjà l'après-midi. Je préférais ne pas déranger Alejandro et je ne voulais pas non plus qu'il décèle de trop mon état au son de ma voix, que je sentais bloquée au fond de ma gorge.

Salut. J'espère que ton séjour à Londres se passe bien.

Non c'est merdique...

J'effaçai pour recommencer.

Hi ! Profite bien de Londres et si tu t'ennuies en rentrant, fais-moi signe. Tu me manques.

Non putain c'est débile.

Mais mon doigt ripa et au lieu d'effacer, j'envoyai le message.

Holy shit noooo !

Je soupirai et reposai le téléphone. Il fallait que je fasse quelque chose pour m'occuper... Je décidai de profiter de la piscine. Nager me ferait du bien. Mais avant, il fallait que je mange quelque chose, la tête me tournait et mon dernier repas remontait à vingt-quatre heures auparavant. Le room service me monta un plateau de fruits. Je n'avais pas grand appétit mais mon estomac me faisait mal à force d'être vide alors j'optai pour une banane et une pomme. Cette dernière me fit penser à Alejandro qui m'avait dit que c'était l'un de ses fruits préférés. Un léger sourire nostalgique étira mes lèvres tandis qu'une larme roula.

Un samedi en début d'après-midi, la piscine couverte et chauffée de l'hôtel était désertée, ce qui me permit d'être seule et tranquille à barbotter dans l'eau, me demandant ce que je fichais là. Aprés une douche, je remontais dans ma chambre, cherchant quoi faire. Mon téléphone clignotait, j'espérais des nouvelles d'Alejandro, mais ma déception ne se fit que plus grande quand je m'aperçus que ce n'était pas lui, mais ma soeur qui "espérait que je n'étais pas trop démollie par les propos de mon ex" et qui m'envoyait le lien de l'article, au cas où je ne l'avais pas lu.

- Go fuck yourself, bitch !

J'aurais tant voulu être au chaud dans les bras rassurants d'Alejandro. Je réalisai aussi que chaque fois qu'une mauvaise nouvelle me tombait dessus, je voulais boire outre mesure. Avait-il raison ? Étais-je comme lui quand il était à New York ? Je n'avais pas besoin de me coller en plus de tout mes ennuis, une dépendance à l'alcool... Je voulais penser à autre chose mais j'avais l'impression que la seule chose dont j'avais envie et besoin, c'était de m'enfiler verre sur verre. Je me décidai à appeler Alejandro.

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Alejandro Wilson
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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Dim 11 Déc - 23:36


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Je ne m’étais pas démonté ni dans l’attitude ni dans les paroles. Le temps des faux semblants était révolu depuis bien longtemps. Et malgré le fait que mon père m’ait extirpé de l’entrave new-yorkaise des années auparavant, je ne lui devais rien, encore moins un faux témoignage. Quelle indignité ! Je le revois, ici à son bureau en me regardant de haut alors que je venais de lui faire savoir qu’il était tout bonnement hors de question que je témoigne en sa faveur. Je n’avais rien ajouté de plus en claquant la porte de sa somptueuse demeure dans les beaux quartiers d'Hammersmith. Et alors que je m’avançais dans la rue, mon portable se mit à vibrer et qu’elle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’il s’agissait de Kelly ! Ses derniers mots me surprirent davantage autant qu’ils m’inquiétèrent légèrement. Mais je n’eus pas le loisir d’épiloguer, car ma mère venait de me rattraper en me faisant savoir que la femme de mon géniteur nous avait appelés un taxi.

Le trajet fut long par le silence. Ma mère ne laissait rien paraître. Moi, j’étais acculé, mais il me fallait tenir le coup au moins pour ma mère. Je n’osais imaginer ce qu’elle ressentait à présent. Et même si elle aussi se jouait des apparences, je devinais bien sa détresse. Nous regagnâmes donc l’hôtel et ce n'est qu’une fois dans l’ascenseur qu’elle fendit l’armure m’incitant à la réconforter avec le peu d’inspiration que j’avais sur le moment. L’idée du séjour londonien me parut dès lors la meilleure des alternatives.

« — On va se faire  un bon restaurant. Ça te va ? Puis on ira marcher un peu pour contempler les décorations de Noël. » Elle acquiesça, ce qui, pour moi, représentait une petite victoire. Nous quittâmes à nouveau l’hôtel pour nous rendre dans un restaurant pas très loin. L’ambiance était chaleureuse, autant que la musique irlandaise résonnant aux quatre coins de la salle. Portable en main, je pris le temps de lire le message de Kelly.

« On dirait que quelque chose te tracasse. Ou peut-être quelqu’un »

« — Ca t’ennuie pas que… »

« Va donc l’appeler. Je ne bouge pas ! »

Reconnaissant, je quittais sans attendre la salle pour regagner l’extérieur et alors que je cherchais à appeler ma belle américaine, son numéro apparut sur l’écran, me signalant que j’avais un appel entrant. Aussitôt, je pris une grande inspiration avant d’enfin décrocher.

« — Alors comme ça je te manque ! »


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Kelly Martinez
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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 0:19


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Je m'étais résolue à l'appeler finalement. Je m'étais un peu calmée et l'heure était décente. Néanmoins, mon cœur battait la chamade, je savais que rien n'allait, que j'avais besoin d'aide, ou que l'on m'aide... Que Lui m'aide. Alors j'avais cherché son numéro dans mon téléphone portable et avait appuyé sur le bouton vert. A peine une sonnerie retentit avant que la belle voix d'Alejandro ne résonne. Mon cœur manqua un battement.

- Salut... Je... Euh... Oui... répondis-je avec un ricanement idiot.

Mon cœur battait encore plus fort et plus vite, je ne savais par où commencer ni quoi dire.

- Ça va toi ?

Je songeais à ce que j'avais lu sur le net puis les propos de ma sœur et enfin cette conversation avec mon agent, et là je suis je ne pus m'empêcher de fondre en larmes.

- Je suis désolée, Alejandro... Je... Je me sens perdue... Tu rentres bientôt ? Quand... Quand tu rentreras, tu... Tu crois que tu pourrais... Venir me voir ?

Je le sentais stupide, complètement idiote, et faible aussi. J'appelais à l'aide comme une gamine apeurée, c'était ridicule vu de l'extérieur.

- J'ai besoin de tes conseils...

Je ne savais que dire d'autre. J'essayais de me calmer et d'arrêter de pleurer, pour commencer.

- Mon agent... Il m'a dit qu'il avait signé un contrat de trois ans avec l'école... Je suis obligée de rester ici trois ans... C'est sûr que ma carrière est morte... Je ne sais plus quoi faire... Je sais que tu me trouves pathétique, mais ici j'ai personne de confiance à qui parler, tu es le seul.

Mon dieu, je m'enfonçais dans le pathétique. Qu'allait-il me répondre ? J'avais presque aussi peur de sa réaction que d'autres articles visant à me descendre en flèche. J'étais là, le cœur battant fort, attendant les mots de cet homme que j'estimais d'une façon particulière, sans encore vouloir m'avouer ce que je ressentais, ce que j'avais peur de ressentir.

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Alejandro Wilson
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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 0:56


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Je ne me souvenais pas à quel point les hivers pouvaient être rudes à Londres. Ce n’est qu’une fois dehors que je pris la mesure de mon oubli. Ainsi, je pris le temps de fermer ma veste jusqu’au cou avant de souffler sur mes mains et de reprendre mon cellulaire. Mais alors que je m’apprêtais à contacter ma belle Américaine, je me surpris à voir son prénom apparaître ce qui m’incita à répondre en tâchant de paraître le plus décontracté possible malgré la situation et le froid extérieur.

« — Tu m’as l’air bien incertaine. » Son ricanement trahissait sa gêne. Quelque chose n’allait pas, j’en étais certain à présent, mais je préférais lui être agréable pour ne pas la braquer. J’étais à mille lieues de me douter de ce qui se passait alors je repris la parole l’air de rien pour répondre à sa question et alimenter notre conversation.

« — Si ça va ? On va dire que j’ai connu mieux. Et toi, comment te sens-tu ? Tu as une petite voix. » Le silence résonna de l’autre côté de l’émetteur, ce qui m’inquiéta un peu plus. « — Kelly, ça va ? » Des sanglots résonnèrent presque aussitôt. « — Hey ma belle, tu n’as pas à t’excuser. Qu’est-ce qui se passe ? » Mes craintes étaient bel et bien fondées ; j’aurais préféré me tromper cette fois. Et que dire de l’impuissance que je ressentais à ce moment-là ?

« — Je vais bientôt rentrer. Je n’avais pas l’intention de m’éterniser de toute façon. D’ailleurs, dès que j’arrive, je passe te voir. Est-ce que tu veux me parler en attendant ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi te sens-tu perdue ? » Le froid ne me lâchait pas et m’obligeait à faire du sur-place pour que je ne demeure pas immobile.

« — Je suis là, je t’écoute ! De quels conseils as-tu besoin ? »

Elle prit une grande inspiration, tandis que je m’adossais contre le mur du restaurant en observant la rue et son agitation. Puis ma belle actrice osa se lancer et m’expliqua ce qui n’allait pas et comment elle en était arrivée à un tel état de désespoir.

« — Hey ! Non, je t’interdis de dire que ta carrière est morte. Et non, je ne te trouve pas pathétique. Déjà pour commencer, ton agent est un putain de trou du cul. Il aurait dû te dire la vérité. Au moins, tu aurais su à quoi t’en tenir. Écoute, je sais que dit comme ça, c’est bien peu de choses, mais je suis là et je ne vais pas te lâcher. Tu sais quoi ? Je vais accepter la proposition que le théâtre national de Madrid m’a faite. Je vais mettre en scène une pièce et tu vas jouer. Tu vas bruler les planches et je vais tout faire pour que tous les projecteurs soient braqués sur toi. Mais avant, il faut que tu te reprennes. Tu comprends ? Tu ne dois pas te laisser entrainer dans cette spirale de déchéance. Le cas échéant, tu donneras raison à tous tes détracteurs. »




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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 1:52


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J'avais enfin eu le courage de l'appeler cela m'avait pris plusieurs heures mais j'étais dans un tel état de désespoir que j'avais ce besoin d'entendre la voix d'Alejandro. J'avais réalisé que ces jours passés chez lui m'avaient fait me rendre à l'évidence que sa présence m'apaisait.

Le son de sa voix avait retenti. Il avait lu mon stupide SMS mais sembla plutôt s'en amuser sans se moquer. J'avais quand même eu la politesse de lui demander comment il allait, mais j'avais tant besoin de son aide que j'avais commencer à pleurer. Je culpabilisais car son séjour n'avait pas l'air de se passer sous les meilleurs auspices.

- Je suis désolée pour toi... avais-je quand même réussi à articuler.

Puis, je commençais, à sa demande, à expliquer un peu ce qui se passait. J'avais la certitude que cette fois j'étais finie, que ma carrière et même ma vie se termineraient ici, dans cette ville et ce pays qui m'étaient étrangers, où je ne me sentais pas chez moi. Jamais je ne retrouverais ma vie et le métier que j'aimais, et cela creusait en moi un gouffre de désespoir qui m'entraînait en son fond dans une chute sans fin.

Mais telle la lumière au bout du tunnel, Alejandro me montrait que tout espoir n'était pas perdu. Déjà il promettait qu'il rentrerait bientôt et qu'il viendrait me voir. Puis il me par-là du théâtre national de Madrid et de la pièce qu'on lui avait offert de mettre en scène. Cela me semblait trop beau pour être vrai. Alej me mit en garde contre une spirale de déchéance. J'avais si mal à la tête, j'avais du mal à réfléchir.

- Je ne sais pas quoi faire... On dirait que tout ça m'achève petit à petit, je souffre tellement moralement que ça devient physique... Je sais même plus quoi faire de mes journées... Qu'est-ce que je dois faire Alejandro ?

Je me sentais vide, sans le moindre but...

- Je voudrais remonter le temps, hoquetai-je.

La semaine passée, figée dans le temps, j'étais bien à ce moment-là. Ou remonter plus loin, du temps de ma gloire et des plateaux hollywoodiens...


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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 2:28


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Même si de prime abord, je m’étais senti flatté qu’elle m’écrive et laisse entendre que je lui manquais, la conversation que nous avions à présent me faisait de la peine. Kelly allait mal et ne cherchait plus à s’en cacher. Et moi, à des centaines de kilomètres, dans le froid d’une rue de Londres, je me sentais si impuissant, conscient que mes paroles n'allaient peut-être pas suffire ce soir.

« — Ne soit pas désolée ma belle. » Je préférais ne pas rentrer dans les détails pour ne pas focaliser la conversation sur ma petite personne. La seule qui comptait, c’était elle. Et même si je commençais à me peler le cul, pour rien au monde, je ne voulais la laisser.

Ainsi son agent, que je ne me gênais pas à insulter copieusement, c’était bien gardé de lui dire qu’il lui avait obtenu un contrat de trois ans. La période était courte pour le commun des mortels, mais certainement pas pour une actrice. Ce qui m’amenait à me questionner sur cet agent. Voulait-il l’aider ou ne cherchait-il pas à se débarrasser d’elle d’une quelconque façon ?

« — Désolé, mais je ne peux pas m’empêché de me dire que ton agent est un trou du cul. » Et alors que je m’apprêtais à faire entendre tout un tas d’insultes fleuries, quelque chose d’autre sortit de ma bouche ; une belle promesse, celle de remonter sur scène. Bien sûr, cela n’avait rien de comparable aux grands plateaux de tournage hollywoodiens, mais au moins cette alternative lui permettrait de pratiquer son art.

Puis les belles promesses firent place aux conseils de l’ancien addict au fait de la déchéance et des périodes qui l’accompagne. « — Déjà commence par arrêter de te dénigrer ma belle. Et il ne faut pas se focaliser sur le passé. Ce qui est fait est fait. Alors non, pas de machine à remonter le temps. Bon, tu sais quoi ? Je vais rentrer. On n’avait pas prévu de s’éterniser ici avec ma mère. Ne fais pas de bêtises d’accord. J’entends par là, par d’orgie, pas de drogue, pas d’alcool. Et si ça ne va pas, prends ton synthé et ton carnet pour écrire. Ne te réfugie pas derrière des substances pour fuir la réalité. Utilise les mots pour dire ce que tu ressens. Je sais, mes conseils sont bateaux et je me sens con, de ne pas être là avec toi. J’aimerais te prendre dans mes bras, juste ça. Toi aussi tu me manques, tu sais. »




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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 2:58


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Si je me sentais, à ce moment précis, la dernière des merdes, la voix d'Alejandro me remontait un oeu le moral, et je ne pensais pas ça juste parce qu'il traitait mon agent de trou du cul, ce qui parvint miraculeusement à me faire esquisser un sourire.

- Mais le fait qu'il ne trouve que ça pour moi, d'enseigner l'art au lieu de le pratiquer, ça veut bien dire que plus personne ne croit en moi à Los Angeles...

Ces mots prononcés par ma propre personne le donnèrent l'impression que je me poignardais moi-même en plein cœur. Mais c'était ce que je pensais.
Entendre Alej dire qu'il allait rentrer me rassurait, même si je me sentais égoïste de le faire sans doute écourter son séjour. Il evoqua sa mère, peut-être avaient-ils prévu des petites vacances tous les deux ? J'avais soudain honte... Qui étais-je pour priver un fils et sa mère de passer du temps ensemble, parce que moi je traversais une crise ?

- Oh mais... Tu es avec ta mère ? Alejandro, je ne savais pas... Je m'en veux de te déranger comme ça...

Quelle égoïste je faisais... Je n'eus pas le temps de m'excuser une énième fois qu'il me prodigua quelques conseils. En somme, je devais arrêter mes conneries. Et cela me paraissait impossible. Ce constat m'étonna, mais il fallait dire que je ne m'étais jamais posé réellement la question. Je sentis les larmes me monter aux yeux.

- ça me semble si difficile... Je sais pas si je vais y arriver... Oh Alej... T'as sûrement raison, j'ai passé trop de temps à résoudre mes problèmes avec de l'alcool ou de la drogue que maintenant c'est devenu normal.

Je soupirai. Comment allais-je faire pour m'en sortir ?

- Moi aussi j'aimerais que tu sois là pour me prendre dans tes bras... Tu voudrais pas réattraper le covid ?

Bien sûr, je ne lui souhaitais pas d'être malade, mais plutôt de revenir à ces doux moments où j'étais nichée tout contre lui, sentant son souffle chaud dans mon cou tandis que ses bras m'enlaissaient. Je crois que ce moment se rapprochait du bonheur.

- J'ai oublié le synthé chez toi. Mais.. 'y a un piano à la réception de l' hôtel.




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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 12:37


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Son agent était à n’en pas douter ; en plus d’être incompétent, un trou du cul finit. D’ailleurs, il m’inspirait tellement dans cette voie, que j’aurais aisément pu le conspuer à n’en plus finir. Mais ça n’était pas la solution et même si sur l’instant, cela faisait sourire Kelly, ça n’allait pas l’aider. Je devais donc me remobiliser et trouver les bons arguments pour qu’elle cesse de se rabaisser de la sorte.

« — Non ! Le fait qu’il n’ait que ça à te proposer, prouve juste à quel point il est incompétent. Il n’a pas voulu se faire chier, voilà tout. Si je peux me permettre, tu devrais changer d’agent. Défendre l’intérêt des stars que tu gères, c’est la base. Et croire en elles, c’est la fondation même du job. Ce naze ne te mérite pas, c’est même certain. »

Mais je voyais bien, malgré les efforts, que mes paroles n’étaient pas suffisantes. Elle continuait à s’enfoncer et semblait bien incapable de se projeter. Que pouvais-je faire de plus si ce n’est abréger mon séjour londonien ? Mon regard se posa aussitôt sur l’enseigne du restaurant. Il était fort probable que l’on doive écourter notre visite, car si je voulais avoir un vol, c’était maintenant ou jamais. Je fis donc entendre à Kelly, que j’étais prêt à rentrer, ce qui sembla la mettre terriblement mal à l’aise. « — Oui, je suis avec elle. Mais tu peux me croire, nous ne sommes pas à Londres pour jouer les touristes. De ce fait, je peux t’assurer que tu ne me déranges pas du tout, au contraire. » Effectivement, je crois que son appel ; bien que désespéré, tombait à point nommé.

Dès lors, je profitais d’avoir toute son attention, pour lui prodiguer quelques conseils. De toute évidence, elle semblait accepter son état et les problèmes qu’il engendrait. Je ne criais pas victoire, loin de là. Cependant, je pouvais enfin l’aider comme il se doit. J’étais donc en partie soulagé.

« — Oui c’est difficile, mais ce sont les épreuves qui nous forgent et nous rendent plus fort. Puis tu n’es pas toute seule, je suis là, je vais t’aider à t’en sortir, à aller de l’avant. » Oui, j’étais bien décidé à l’aider si elle acceptait la main que je venais de lui tendre.

« — Tu veux que je rattrape à nouveau le covid ? » tentais-je le sourire aux lèvres alors qu’elle venait de me faire savoir qu’elle aimerait que je sois là pour la prendre dans mes bras. J’en arrivais à trouver ça chou, sauf la partie où elle me souhaitait d’avoir à nouveau le covid. « — Tu sais, pas besoin que je choppe cette merde pour être avec toi. Tu pourrais… » Allais-je vraiment lui proposer cette alternative alors que nous nous connaissions depuis deux mois à peine ? « … — Tu sais j’ai de la place pour deux chez moi. Et puis je suis un bon coloc et je fais de bons pancakes végans. » Oui, je venais bel et bien de lui proposer une collocation. « — Et puis tu as déjà ton synthé sur place donc il ne restait pas grand-chose à déplacer non ? » La légèreté était à nouveau de rigueur et me faisait oublier que j’étais littéralement en train de me peler le derrière.

« — Ecoute, je vais faire de mon mieux pour rentrer rapidement. Et dès que suis sur le sol espagnol, je te fais signe. Ca te va ? »


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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 13:47


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Le fait d'entendre Alejandro insulter mon agent était bizarre. Quelque part, ça me faisait sourire parce que je le sentais vraiment trahie après ce qu'il m'avait annoncé, mais d'un autre côté, je songeai que c'était grâce à lui que j'avais obtenu les plus beaux rôles de ma vie, ceux qui m'avaient valu de nombreuses récompenses aussi.

- Pourtant, je peux te dire que si ma carrière a était ainsi, c'est grâce à lui.

Alej avait-il raison ? Ne croyait-il plus en moi ? Cette possibilité me transperça le cœur. Changer d'agent ? Mais il était le meilleur... Si lui ne me trouvait pas de contrat, personne ne le pouvait.

Puis, j'avais réalisé que je dérangeais probablement Alejandro puisqu'il était à Londres avec sa mère. Quelle idiote je faisais. Mais il sembla me dire que non. Était-ce de la politesse, ou de la gentillesse ? Et puis voilà qu'il assurait qu'il allait m'aider. J'étais tellement touchée et émue même par cette simple phrase. J'avais l'impression que jamais personne ne s'était montré aussi prévenant à mon égard. Peut-être aussi n'avais-je jamais eu autant besoin d'aide, tout simplement. Je détestais d'ailleurs cette sensation.

Et après, tout sembla devenir irréel. Comme une conne, je venais de lui dire très bêtement que j'aimerais qu'il ait de nouveau le covid... Pour quelqu'un qui se targuait d'écrire quelques chanson, j'employais bien mal mes mots soudain...

- Oui... Non ! Enfin je veux pas que tu sois malade...

Grand dieu, je me sentais encore plus idiote. Et soudain, alors qu'il me parka du synthé que je lui rappelais avoir oublié chez lui, Alej me proposa carrément de venir chez lui,en colocation. J'étais littéralement sur le cul. Bouche bée, j'étais incapable de répondre à ça, mais heureusement, il enchaîna sur le fait qu'il allait faire de son mieux pour rentrer vite et qu'il me préviendrait.

- Oui, ça me va, répondis-je d'une petite voix. Merci, ça me touche tu sais. À plus tard.

Ce plus tard, je n'avais aucune idée de quand il serait. Mais ils nous fallut raccrocher. J'étais là, paumée, assise sur mon lit en peignoir. Ma chambre était bordélique à souhait. Il fallait que je sorte prendre l'air. J'enfilai rapidement un jeans, un pull et une veste ainsi qu'une paire de bottines pour aller faire un tour pendant qu'une femme de chambre passerait remettre un peu d'ordre. Le soleil m'eblouissait tellement malgré que l'après-midi soit bien entamé, mais heureusement j'avais toujours une paire de lunettes dans mon sac. Ça et un rouge à lèvres, la base. Sauf que ce jour-là, je n'étais pas encline à mettre du maquillage. Après quelques pas dehors, mon téléphone se mit à sonner. Mais ce n'était pas Alejandro.

- Maman ? Qu'est-ce que tu veux ?

Cela faisait des mois que nous ne nous étions pas parlées. Mes parents avaient cette fâcheuse tendance à défendre ma sœur sur tout, et comme nous nous détestions, j'avais du mal à rester calme avec eux.

- Je vois... C'est elle qui vous a dit ça ?... Où je suis et ce que je fais ? Mais ça ne vous regarde pas !... Je sais que c'est bientôt Noël mais je serai pas là... Mais parce que je suis à l'étranger !... Arrête de poser des questions, je peux pas te le dire... C'est ça un super projet secret... Non j'ai pas l'air enthousiaste parce que tu me poses un milliard de questions... Bien sûr que c'est faux arrêtez de l'écouter cette bitch ! Oui je suis insultante, tu sais que ça m'énerve quand tu fais ça... C'est ça bonnes fêtes. Bisous à papa. .

Je raccrochai, me sentant encore plus vide. J'adorais mes parents, mais chaque fois que ma sœur était au milieu, ça finissait mal. Ils prenaient toujours sa défense et ça avait le don de me mettre hors de moi. Il fallait que je retourne dans la suite. Je ne voulais pas qu'on me reconnaisse. Pour la première fois de ma vie, j'avais honte d'être qui j'étais. Je ne voulais pas qu'on puisse me demander ce que je fichais à Madrid. Je ne pouvais ma spretebdre être en vacances à l'année, et je ne voulais surtout pas dire la vérité. Passant par la réception, je laissai des instructions.

- Quand Mr Wilson passera, donnez-lui une clé svp. Merci.

Au moins cette fois, ce ne serait pas un accident.
Je remontai dans ma suite qui avait été faite. Quelle efficacité, j'en étais chaque fois surprise. Je voulus le faire un café avec la machine à expresso. J'insérais une capsule t ouvrit le frigo pour prendre une bouteille d'eau. Pendant que le café coulait, je ne me rendis même pas compte que j'avais ajouté dans la tasse du rhum. J'étais si énervée par la courte conversation avec ma mère que j'avalais le contenu de la tasse d'une traite, faisant fi de la brûlure dans ma gorge. Je retirai mes lunettes mais le soleil me brûlait encore les yeux, alors j'allai fermer les rideaux. Je voulais qu'il fasse nuit. Je tournai en rond comme un lion en cage. Je ne savais pas quoi faire. Plus je marchais et plus je cogitais, plus je cogitais et plus mes pensées et idées étaient embrouillées. J'aurais dû me focaliser sur le fait qu'Alej allait venir, mais quand ? Quand serait-il là ? Et qu'allait-il bien pouvoir faire ? Il n'était pas magicien après tout. Il fallait que je dorme. Au moins le temps passerait et j'arrêterais de penser à tout ce merdier qu'était ma vie. J'allais dans la salle de bain à la recherche de somnifères. J 'en avalais trois avec le contenu de la première bouteille à portée de main, puis j'allai m' allonger.

- C'est long... marmonnai-je en me tournant dans tous les sens. Allez, dors !

Finalement, peu à peu, le sommeil me happa enfin.

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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 20:29


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« — Et moi je peux te dire qu’il ne t’offre pas l’aide dont tu as besoin et encore moins le soutien nécessaire. Donc oui, je réitère le fait que c’est un trop du cul de première. Mais il y a quand même un peu de positif dans ce marasme infernal. On s’est rencontré. » Aussitôt, je me sentis con de dire quelque chose d’aussi niais. Notre rencontre était certainement la dernière des choses à laquelle Kelly pensait à présent.  Abrutis ! Elle va mal et toi tu lui sors ça !» Si je pouvais me frapper sans avoir l’air d’un demeuré, je l’aurais fait. En attendant, je maintenais mon cellulaire contre l’oreille, priant je ne sais qui pour ne pas avoir offusqué ma belle Américaine avec ma mièvrerie.

« — Je t’assure que tu ne nous déranges pas. Et j’en aurais des trucs à te raconter. » Je me rendais compte par le biais de cette réplique que je n’avais quasiment jamais évoqué mon géniteur et ce que j’éprouvais à son égard. Alors qu’elle s’était risquée à évoquer furtivement sa sœur et cette détestation presque maladive qui l'animait. « — Je crois que niveau famille dysfonctionnelle, je suis pas mal. Mais je n’en dirais pas plus, sinon quoi je n’aurais rien à te raconter de croustillant à mon retour. »

Je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour qu’elle se sente un peu mieux. Et il était évident que mon humour était le bienvenu en de telles circonstances. « — Avoue, tu as adoré jouer les infirmières avec moi. » Un silence s’instaura entre nous avant que je ne reprenne la parole pour me livrer ; en bon et due forme, à une démonstration d’inconscience. La pente était glissante et chaque pas me semblait le dernier. Ainsi, je venais de lui proposer, sans détour, une colocation. A nouveau, je me laissais aller à m’imaginer me frapper encore et encore pour avoir fait cette proposition. Ce n’est pas que je ne voulais pas ; bien au contraire, mais ce n’était pas le bon moment. Alors pour pallier à cette proposition hasardeuse, je repris un semblant de sérieux en lui faisant savoir que j’allais faire de mon mieux pour rentrer prochainement et que je la préviendrais dès mon arrivée.

« — Eh puis comme ça, tu pourras te préparer pour échapper à un potentiel kidnapping. » L’humour faisait son grand retour alors qu’au bout du fil, elle me faisait entendre ; la voix étreinte par l’émotion, que ça la touchait. « — Je fais vite. Je t’embrasse. » Ce sont sur ces derniers mots que notre conversation prit fin et que j’entrepris de rejoindre ma mère à l’intérieur du restaurant.

« Alors ? As-tu pu avoir la personne que tu souhaitais appeler ? »

« — Maman, je crois qu’on va devoir plier bagage plus vite que prévu. Je sais que je t’ai proposé un petit séjour rien que nous deux. »

« J’ai vu passer quelques saloperies sur Kelly Martinez. Apparemment, son ex-mari a la langue bien pendue. »

« — Depuis quand tu lis les tabloïds ? » demandais-je un brin surpris de savoir que ma mère se prêtait à la lecture de tels torchons.

« Disons que je me renseigne. C’était elle que tu cherchais à appeler n’est-ce pas ? »

« — Ce n’est pas facile pour elle. Son agent a sciemment omis de lui dire qu’il lui a fait signer un contrat de trois ans à l’école. Et elle a l’impression que sa vie, sa carrière partent en lambeaux. Elle se perd et ça me brise le cœur de la voir ainsi. »

« Elle rentre pour les fêtes ? »

« — Je n’en ai aucune idée. Pourquoi ? »

« Invite -là ! Et viens avec elle chez ta grand-mère. Il y aura tout le monde. Et puis ça fait longtemps que tu n’es pas venu. »

« — Tu sais très bien que ce n’est pas mon truc. Je suis toujours mal à l’aise avec leurs questions. »

« Ils s’inquiètent tous pour toi. Tu es un quadragénaire avancé et tu n’as ni femme ni enfants. Tu sais comment est la mentalité là-bas. Mais tu manques à tout le monde. Alors, fais un effort et si ta belle actrice ne rentre pas pour les fêtes, viens avec elle. »

L’idée était au moins aussi incongrue que ma proposition de colocation, mais je n’excluais pas d’y réfléchir durant le vol. Et c’est ainsi que nous prime le premier taxi pour regagner l’aéroport d’Heathrow. La chance étant de notre côté, nous pûmes trouver un vol sans escale d’à peine deux heures trente.

Et nous voilà en terres espagnoles. Fixant le cadran de ma montre, je pus m’enquérir de l’heure d’arrivée, 19 h ; ce qui me sembla relativement tôt. Ma mère me serra dans ses bras en me priant de l’appeler pour me faire savoir que j’étais bien rentré. Puis elle disparut à bord du premier taxi. Portable en main, je ne résistais que très mal à l’envie d’être à Kelly.

    Je suis arrivé. Je récupère ma voiture et je passe te voir.


En deux temps, trois mouvements, je posais mon fessier derrière le volant, ravi de retrouver le bon côté pour conduire. Puis je ne me fis pas prier pour prendre la route, direction l’hôtel de mademoiselle Martinez qui ne m’avait toujours pas répondu. J’étais inquiet, assez pour tenter de l’appeler ; en vain, puisque personne ne décrochait. « — Kelly qu’est-ce que tu fous ? » La pédale d’accélération fut fortement sollicitée, me faisant gagner quelques précieuses minutes.

Mon cœur cognait avec force tant l’incertitude m’ébranlait. Elle ne répondait pas alors que j’achevais de garer mon véhicule. Puis, d’un pas décidé je regagnais l’intérieur de l’hôtel luxueux où je fus presque aussitôt interpelé par le réceptionniste qui me fit savoir que mademoiselle Martinez avait demandé à ce qu’on me confie une clé. J’eus à peine le temps de le remercier, car déjà je prenais la direction de l’ascenseur pour regagner le bon étage. Clé en main, je pus sans mal pénétrer la chambre.

« — Kelly ?! Kelly, je suis là ! » Je la cherchais du regard tout en observant les lieux qui à ma grande surprise, étaient parfaitement rangés. « — Kelly ? » réitérais-je avec de m’approcher de la chambre.


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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 22:16


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Alejandro était si gentil et patient avec moi, il faisait de son mieux pour me remonter le moral et même me faire sourire. Je me sentais si bien quand il était là, on était à mille lieues des ressentis de nos premiers échanges. Pour preuve, je me sentais mal et il était la première personne à qui j'avais pensé pour passer un coup de fil. Même mes amis de Los Angeles n'étaient pas en priorité. Il fallait dire que peu prenaient de mes nouvelles, hormis pour essayer de savoir ce que je faisais. Et comme je ne voulais pas dire la vérité, j'évitais soigneusement le sujet. J'imagine que ne pas être dans la confidence les dérangeait. Par contre on ne se privait pas de me rappeler que telle ou telle actrice de l'agence avait un premier rôle dans un long métrage ou j'en série...

Alej me promettait de me raconter son séjour à Londres. J'avais hâte, cela me permettrait de focaliser mon attention sur autre chose que ma pathétique existence qui en rimait plus à rien. Mais en attendant son retour, le temps me paraissait atrocement long. Si bien qu'un coup de fil désagréable plus tard, j'avais décidé de dormir jusqu'à son arrivée. Aussi avais-je englouti, parés un Irish Coffee improvisé, trois cachets de somnifère.

Mon sommeil de plomb m'avait plongée dans des rêves plutôt terrifiants. Un conférence de presse qui tournait mal avec des questions oppressantes, un casting au cours duquel je ne parvenais pas à sortir le texte et où l'équipe de production me rabaissait copieusement, mes parents qui me ressortaient de vieux dossiers en me traitant de menteuse et appuyant la version de ma sœur. Ce n'était pas un sommeil apaisé et réparateur. Puis, au loin, j'entendis la voix d'Alejandro. Elle me semblait si loin cette voix... Je réalisai que je dormais, je voulais me réveiller pour le retrouver, mais mes paupières me paraissaient trop lourdes. J'aurais voulu lui répondre, l'appeler le serrer dans mes bras, mais mon corps était de marbre, impossible de bouger. En plus j'avais froid, si froid... Pourquoi ne m'étais-je pas endormie sous la couette ?

Alejandro...
Dans mon rêve je l'appelais, je criais son prénom, mais même là, ma voix refusait de sortir. Un sentiment de désespoir m'assaillit. Allait-il m'abandonner ? Alors que je n'aspirais qu'à une chose en ce moment, être dans ses bras ? Dans la chaleur et la douceur de ses étreintes, avec un sentiment de sécurité... Oui c'était ça que je voulais, être avec lui. Je n'avais plus le sens des réalité, tout tournait dans tous les sens dans cet univers onirique dans lequel j'étais plongée. Alejandro me retrouverait-il ?

Soudain, je me sentis happée hors de tout ce monde. Le froid devint plus intense. Je parvenais à bouger un peu les paupières mais pas encore à les ouvrir.

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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Lun 12 Déc - 23:47


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Durant le trajet qui me séparait de l’hôtel, il m’était difficile de ne pas me poser un nombre incalculable de questions qui me menaient à penser que Kelly avait commis l’irréparable et que j’avais échoué à la sauver. Si tel était cas, j’en aurais le cœur brisé. Non, je ne devais donner aucun crédit à cette hypothèse morbide. Je devais la retrouver au plus vite, et tant pis si pour se faire je grillais un voire plusieurs feux rouges. Était-ce si important comparé à la vie d’une personne qui vous ait cher ?

Lorsqu’enfin je vis paraître au loin, l’imposante tour de l’hôtel, je ressentis un léger soulagement qui ne dura qu’un court instant. J’avais un pressentiment, un de ceux qui vous obligent à accélérer le pas. Mais de toute évidence, j’étais destiné à être ralenti. Le réceptionniste venait en effet de me confier une clé conformément à ce qui lui avait été demandé. Si vraiment Kelly avait commis l’irréparable, elle m’aurait épargné ce triste spectacle, du moins, je crois. Je n’étais plus sûr de rien, pas même lorsque je franchis les portes de l’ascenseur pour regagner le couloir.

Une fois devant la porte, muni de ma clé, je pris une grande inspiration en priant qui voudrait m’entendre, pour qu’il ne se soit rien passé de dramatique. Puis me voilà à l’intérieur de la suite. Tout était si calme et bien rangé, trop pour que cela ne paraisse pas suspect. Je l’appelais donc à plusieurs reprises, mais personne ne semblait répondre à mon appel. « — Kelly ! Réponds-moi au moins ! » Je n’en menais pas large en avançant vers la chambre qui semblait plongée dans l’obscurité. Elle dormait, c’était évident. Aidé de mon portable, j’avançais jusqu’au lit avec prudence. Elle était là, allongée et emmitouflée dans sa couverture. Je pris son pouls en apposant deux doigts sur son poignet.

« — Kelly, je suis là. S’il te plaît, réponds-moi pour m’éviter de me faire quelques cheveux blancs. Eh puis tu n’as pas le droit de me faire un faux plan, alors que j’ai pris le premier avion rien que pour toi. »


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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Mar 13 Déc - 0:42


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Je ne comprenais pas trop ce qui m'arrivait pas j'oscillais entre la réalité et le cauchemar. J'essayais par tous les moyens de me réveiller mais j'étais comme engluée dans le sommeil, comme si j'avais un boulet de cent tonnes enchaîné à chaque cheville. Mais je sentais la présence d'Alej, j'entendais sa voix, et j'étais sûre que ce n'était pas sans mon rêve, et qu'il ne me laisserait pas. Je voulais le rejoindre, s'il était là, je savais que tout irait mieux. Je songeais à ce confinement avec lui, qui m'avait paru enchanteur au final puisque nous ne nous étions pas ennuyés ni étrippés, et que j'avais vraiment réalisé combien être auprès de lui me rassurait... Et me plaisait. Ce sentiment me faisait peur car je m'attachais à sa personne. C'était stupide de ma part car je ne croyais plus aux sentiments amoureux d'une part, et j'etais vouée à quitter le pays d'autre part. Oui mais dans trois ans... Quelle horreur, vivre loin de Los Angeles pendant si longtemps... Cela me paraissait inconcevable. Et pourtant la perspective de savoir Alejandro avec moi, prêt à me soutenir colel il l'avait dit, me donnait la force de lutter pour me réveiller. Sa voix se faisait un peu plus claire, et si ouvrir les yeux me paraissait encore difficile, mes esprit était réveillé.

- Alejandro ?... Tu es vraiment là alors ...

J'esquissai un sourire en l' entendant dire qu'il avait pris le premier avion rien que pour moi. Adorable.

- Merci... Tu pouvais prendre ton temps, j'aurais dormi un peu plus.

Malgré les yeux fermés, la tête me tournait. Sans doute l'effet d'être réveillée alors que j'aurais dû dormir avec tout ce que je m'étais enfilé.

- J'ai froid... Tu peux me serrer dans tes bras ?

Pourquoi faisait-il aussi froid ?

- J'arrive pas à ouvrir les yeux... Je suis trop fatiguée. Tu veux bien rester ? J'aime mieux quand tu es là.

Même s'il m'était difficile de l'admettre, j'avais passé mes meilleures nuits depuis longtemps en étant enlacée dans ses bras.

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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Mar 13 Déc - 23:50


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Mes doigts se posèrent donc sur le poignet que je venais de saisir non sans craindre le pire. J’étais tellement anxieux que je n’avais même pas constaté que la couverture bougeait et que de ce fait, elle respirait encore. Malgré tout, je pus sentir un pouls et ainsi me défaire de cette chape de plomb invisible, mais ô combien lourde qui me faisait redouter le pire chaque seconde. Malgré tout, je ne pouvais me résoudre à penser que tout était réglé par ma seule présence. Alors, je tentais avec douceur de sortir mon interlocutrice de son sommeil.

« — Oui c’est bien moi. J’ai cru comprendre que je te manquais. » Je jouais la carte de l’humour pour ne pas l’accabler davantage. Elle semblait confuse, assez pour que j’en vienne à me demander si elle n’avait pas pris quelque chose pour s’aider à dormir. « — Si j’avais su que tu dormais comme une souche, je n’aurais pas insisté. » Je faisais montre de légèreté, car je n’avais pas mieux en stock. Puis, de toute évidence, elle n’était pas en état de tenir une conversation. Et alors que j’allais me relever pour la laisser tranquille, elle m’incita à rester pour la prendre dans ses bras. Comment refuser ?

« — D’accord ! » Je me délestais donc de ma veste et de mes chaussures pour contourner le lit non sans mal et ainsi prendre place à ses côtés. Aussitôt, mes bras l’entourèrent. Je me sentais à ma place et rassuré qu’elle n’ait pas commis l’irréparable.

« — Je n’ai plus l’intention de partir maintenant ! » J’esquissais un léger sourire, avant de m’installer un peu plus confortablement. Morphée pouvait venir me chercher, j’étais fin prêt. Quelques minutes s’écoulèrent, dix, peut-être vingt avant que je me sente partir. Je redoutais les cauchemars après tout ce que je m’étais pris en pleine poire. Mais à ma grande surprise, il ne se passa rien de tel. Je dormais tout simplement, en tenant dans mes bras celle pour qui j’étais littéralement prêt à tout quitter au moindre coup de fil.



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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Mer 14 Déc - 0:55


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Il était bel et bien là, île tait revenu d'Angleterre pour moi parce que j'allais mal et que j'avais besoin de lui. Cet homme me paraissait soudain être exceptionnel, et j'avais le sentiment de ne pas mériter tout ceci de sa part. Mais je n'étais pas en état de philosopher. J'étais simplement heureuse qu'il soit là, et rassurée surtout. Entendre le son de sa voix, même de façon intermittente ou lointaine me suffisait à me sentir apaiser. Je lui avais demandé de rester auprès de moi et il avait accepté. Sentir la chaleur de son corps contre le mien acheva de me rassurer, et je me rendormis assez rapidement. Le reste de ma nuit, sans doute grâce à lui, si fit sans cauchemar.

Je m'éveillais doucement, sentant ses bras autour de moi. Je me retournai lentement pour ne pas le réveiller. J'eus le loisir de le regarder dormir. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Il était bien là, je n'avais pas rêvé. Il avait tenu sa promesse et était revenu. Je sentis mon cœur se serrer en songeant qu'à cause de moi, il avait écourté son week-end avec sa mère. Pour qui allais- je passer auprès de cette dernière, à la priver de la présence de son fils parce que je chouinais comme une gamine ? Mais je n'eus pas le temps d'y réfléchir trop longtemps, je le vis ouvrir les yeux à son tour. Ses yeux, un tel bleu donnait envie de s'y noyer. Je l'aurais bien voulu d'ailleurs. J'esquissai un petit sourire.

- Salut, commençai-je dans un murmure.

Je sortis une main de sous la couverture pour la poser sur sa joue avec douceur.

- Merci d'être revenu.

Je lui devais au moins ça, des remerciements. Je me sentais bête à présent. Cela faisait deux fois qu'il rappliquait suite à un appel de moi dans tous mes états, même si le premier n'était pas pour lui.

- Est-ce que tu crois que je peux te kidnapper moi aussi ?

Mon estomac se mit alors à gargouiller. Je mourais littéralement de faim à vrai dire.



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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Mer 14 Déc - 17:20


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Ces dernières heures furent tellement riches en émotion, qu’à présent je parvenais à m’abandonner sans mal aux bras de Morphée. Alors que les miens étaient sollicités par une créature non moins charmante. Tout plaquer pour Kelly était une évidence, une de celle pour laquelle vous n’avez pas besoin de cogiter avant le grand saut. Et le fait qu’elle me choisisse comme homme de confiance m’incitait à penser que je devais redoubler d’efforts pour être à ses côtés et la soutenir du mieux que je pouvais. Alors, qu’est-ce qu’un vol Londres-Madrid, comparer au désespoir d’une femme ayant pris conscience du mal qui la ronge ?

Elle était en vie et j’étais à peu près certain qu’elle n’avait commis aucune bêtise susceptible de mettre à mal sa survie. Mais son état quasi léthargique me laissait à penser qu’elle avait ingurgité un ou deux somnifères ; ce qui m’incita à rapidement la rejoindre dans le lit pour la serrer dans mes bras. Cela me semblait si naturel, assez pour ne plus m’ébranler. Et c’est ainsi qu’immédiatement mes paupières devinrent trop lourdes pour que je résiste. « — Bonne nuit ! » lançais-je dans un murmure presque inaudible avant de sombrer.

« — Hum… » grommelais-je en sentant un léger mouvement qui m’incita à ouvrir les yeux. Il faisait jour et de toute évidence une charmante demoiselle profitait de la visibilité grandissante, pour m’observer. « — Salut » répondis-je à sa suite. Sa main douce et chaude vint alors se poser sur ma joue. Jamais encore ; je crois, elle avait fait preuve d’autant de douceur à mon égard. Et je dois bien reconnaître que ça me touchait assez pour me laisser presque pantois.

« — La bouffe anglaise était dégueulasse de toute façon. » Une façon pour moi d’atténuer la situation et de faire en sorte qu’elle ne se sente pas coupable de m’avoir « soustrait » à ma mère comme elle devait sûrement le penser. « — Tu sais que tu peux compter sur moi hein ? » Qu’est-ce qui était en train de nous arriver ? Je peinais à reconnaître la Kelly Martinez que j’avais tamponnée deux mois auparavant. A présent, les certitudes s’étaient envolées et sa carapace n’avait plus lieu d’être. J’avais l’impression de la voir pour de vrai, sans phares et je me sentais honoré qu’elle ait assez confiance pour ainsi se montrer.

« — Donc tu veux me kidnapper ? Je pense que c’est négociable au moins jusqu’au 23 décembre. Après c’est moi qui vais te kidnapper. Figure-toi que ma mère a décidé de t’inviter à venir passer Noël avec nous. Sauf bien sûr si tu as quelque chose de prévu pour les fêtes de fin d’année. » Et alors que je me lançais, l’estomac de la comédienne chère à mon cœur se mit à gargouiller et à n’en pas douter, le mien n’allait pas tarder à le rejoindre.

« — On devrait demander au room-service de nous monter quelque chose non ? J’avoue que je n’ai rien avalé depuis mon départ de Londres. »


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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Mer 14 Déc - 18:52


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Enfin il ouvrait les yeux. J'avais l'impression d'y voir un rayon de soleil tant la simple vue de ses iris azurées me rendait heureuse. Aussitôt, un sourire, bien que léger mais qui avait le mérite d'exister, se dessina sur mes lèvres en même temps que je le saluais. Il me répondit et je posais ma nain sur sa joue. La légèreté dont il fit preuve en évoquant la bouffe anglaise me rassura, il ne semblait pas être en colère. Et l'entendre dire que je pouvais compter sur lui me réchauffa le coeur.

- Je crois que tu l'as prouvé encore une fois.

Je proposais, avec légèreté à mon tour, de le kidnapper moi aussi. Sa réponse me satisfit, jusqu'au moment où il évoqua Noël et sa mère qui voulait m'inviter. Mon visage se figea et je me redressai.

- Oh... Elle veut m'assassiner ? Elle doit me détester, déjà que je lui ai ouvert la porte de chez toi en nuisette, et en plus tu l'as quittée ce week-end à cause de moi...

Je soupirai.

- Non, j'ai rien de prévu, je compte pas rentrer, mes parents passent Noël avec ma soeur et j'ai aucune envie de la voir, ni de les voir ensemble.

J'étais déjà assez déprimer comme ça alors si c'était pour m'en prendre plein la poire, ce n'était pas la peine. Et les gargouillis de mon estomac vinrent se mêler à la conversation, si bien qu'Alejandro proposa que nous commandions un petit déjeuner. Je me tournai pour attraper le téléphone sur le chevet et le lui tendre.

- Tiens, commande ce que tu veux.

Je réalisai que j'étais toute habillée.

- Oh... Je me suis endormie habillée. Je vais prendre une douche et me changer. Si tu veux tu peux me rejoindre quand tu auras passé ta commande. Tu veux bien demander du café ?

Je me levai, un peu chancelante. Je n'avais aucune idée de comment aborder cette journée. Je ne savais même plus quel jour nous étions. Dimanche, mon téléphone portable me le confirma en un regard. Je le reposai sur le chevet avant de me diriger vers la salle de bain. J'avais une mine à faire peur et cela n'aidait pas mon moral. Je fis couler l'eau dans la douche le temps de me déshabiller, puis j'y entrai. L'eau chaude me fit du bien. Je pris une grande inspiration. Je devais essayer de faire un effort et ne pas sombrer devant Alejandro. Il avait été si gentil de venir hier soir, je voulais lui être agréable, même si je n'avais le coeur à rien depuis la veille.

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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Jeu 15 Déc - 0:00


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Mes yeux, ouverts depuis peu, peinaient à se détacher d’elle. Malgré le désespoir qui la rongeait, je ne pouvais m’empêcher d’espérer et plus encore, de lui redonner le sourire. « — Je suis prêt à te le prouver autant de fois qu’il le faudra. » J’étais sincère dans chacun de mes mots et je voulais le lui faire savoir. Elle pouvait compter sur moi et s’il fallait devenir son roc, j’étais prêt à changer d’état aujourd’hui même.

Après cet agréable réveil, la demoiselle me proposa un kidnapping en bonne et due forme. Ce à quoi je ne pus m’opposer à condition d’être libéré pour les fêtes de Noël, car ma mère nous avait invités à la grande surprise de Kelly qui se redressa presque aussitôt.

« — Je ne crois pas que l’homicide volontaire soit au programme. Quoique, te faire affronter ma famille, c’est presque de la torture. Ou alors elle a décelé quelque chose. » Ma main sortit de sous la couverture et vint se poser sur la sienne pour en caresser délicatement le dos. « — Elle a compris que je tenais à toi. Et elle trouve que ton ex-mari est indélicat. Donc crois-moi, il n’est absolument pas question d’une mise à mort. Et puis, ça sera l’occasion pour toi de te changer les idées puisque tu n’as rien prévu. Laisse-donc ma famille être la tienne l’espace d’une soirée. »

Ma famille n’était pas parfaite, loin de là. Cependant, le côté maternel rattrapait le coup. Et puis, je crois que nous avions tous les deux besoin de nous vider la tête. Alors, pourquoi ne pas accepter l’invitation ? « — Tu auras peut-être le droit à une initiation au flamenco qui sait ? » Oui, je sortais l’artillerie lourde pour la convaincre. Ajoutons à cela, quelques sourires charmeurs, pour ne pas ménager mes efforts.

Les gargouillis de son estomac, rejoint par le mien, m’incitèrent à mettre de côté les festivités de Noël à venir, pour me focaliser sur quelque chose de plus trivial, la bouffe. Moi aussi je mourrais de faim et la perspective d’un bon petit déjeuner me faisait déjà saliver. Ainsi, je pris le téléphone tendu par Kelly qui m’invitait à commander avant de m’inviter à la rejoindre sous la douche si le cœur m’en disait. Évidement, que j’avais bien l’intention de la rejoindre. Ni une ni deux, le room service fut notifié de ma doléance. J’avais demandé la totale pour être sûr de combler toutes les faims. Avec une option sur le café évidemment. Puis je regagnais la salle de bains où je ne me fis pas prier pour me déshabiller et rejoindre ma princesse, sous la douche. Mes bras l’encerclèrent à nouveau avant que ma bouche ne se pose délicatement sur son cou.

« — La commande est passée. » Puis je l’incitais à me faire face pour mieux capturer ses lèvres que je n’avais pas eu le loisir de sentir contre les miennes depuis bien trop longtemps. « — Ça va ? » demandais-je ensuite en m’écartant légèrement.


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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Jeu 15 Déc - 0:37


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Avait-on déjà été aussi prévenant avec moi que l'était Alejandro ? Je n'en avais pas le souvenir, peut-être bien que oui ou que non mais toujours était-il qu'en ce moment, je le sentais extrêmement chanceuse, à tel point que j'avais l'impression de ne pas en mériter autant. Alej semblait se mettre en quatre pour moi, il avait pris le premier avion depuis Londres pour revenir auprès de moi, délaissant sa propre mère... Je n'étais pas à la hauteur.

- Merci, répondis-je alors qu'il disais qu'il était prêt à le montrer encore et encore.

J'avais été extrêmement surprise par l'invitation de sa mère. Après tout je ne l'avais croisée qu'une fois et c'était plutôt embarrassant... Et je redoutais qu'elle ne s'imagine des choses. Ce qu'Alej me confirma. Il disait qu'elle avait décelé quelque chose ? Qu'il tenait à moi. Je sentis mon cœur se serrer. Je n'en méritais pas tant et je ne voulais pas lui faire de mal ni de la peine. À vrai dire, cela me mettait terriblement mal à l'aise.

- Ça vend du rêve dit comme ça. Heureusement, l'initiation au flamenco remonte tout ça.

Il évoqua alors mon abruti d'ex-mari. Je ne p'us m'empêcher de soupirer. Quand je pensais à tout son baratin à celui-là, en plus c'était lui qui avait insisté pour qu'on se marie, tout ça pour se taper des minettes à la moindre occasion... Bon je m'étais copieusement vengée, il est vrai, mais j'avais vraiment perdu foi en la simple idée des relations de couple. Ça finissait toujours mal, non ?

- Ah. Ta mère est tombée sur les derniers articles... Alors pour résumer, il dit que c'est normal qu'on n'entende plus parler de moi parce que je suis banale, loin d'être plus douée qu'une autre et qu'on m'a assez vue partout et ce grâce à lui en plus. Ce qui est faux, bordel, il a fait une seule foutue trilogie avec moi, les autres productions c'était pas lui ! C'est dégueulasse de salir mon travail comme ça. J'ai bossé dur et j'ai l'impression que...

Je me rendis compte que j'étais en train de m'énerver pour rien, et fus interrompue par les grognements d'un ventre aux abois. J'avais donné le téléphone de la chambre à Alej et m'étais rendue dans la douche. L'eau coulait sur mpo depuis quelques minutes quand il me rejoignit. Sentir sa bouche dans mon cou me fit frissonner. C'était agréable et cela me ramena à quelque chose de plus doux que mes sordides pensées. Puis, ses mains me firent le2 tourner vers lui.

- Ouais.. Désolée pour tout à l'heure. Pour Noël, je sais pas trop... Ça me gêne un peu de débarquer dans ta famille, et puis je veux pas qu'on me voit dans cet état. Je veux pas ternir encore plus mon image, tu comprends ?

Malgré tout, une petite voix me poussait à accepter et qu'il avait raison que ce serait bien pour moi. S'il insistait, je n'aurais pas la force de refuser. Passer du temps avec lui me semblait être la meilleure chose que je puisse faire, alors pourquoi me priver d'une soirée supplémentaire ?

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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Jeu 15 Déc - 16:13


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Je n’étais décidément plus assez naïf pour croire que tout s’était arrangé et que cette invitation surprise qui émanait de ma mère, faisait plaisir à Kelly. Son visage s’était crispé l’espace d’un court instant et même si elle faisait de l’humour pour minimiser la chose, je voyais bien qu’elle était mal à l’aise. Mais je ne préférais rien dire, de peur de polluer ce moment fort agréable. Cependant, à ma grande surprise, elle était encline à s’exprimer, plus encore sur son ex-mari et sa langue bien pendue.

« — Tu n’es pas obligé d’en parler si ça te gêne », commençais-je avant qu’elle aille plus loin. Je ne voulais pas qu’elle se sente obligée soit juste par politesse ou par rapport au fait que j’ai écourté mon voyage. En bref, je ne voulais pas qu’elle se sente redevable. Mais de toute évidence, elle avait, comme qui dirait, besoin de vider son sac.

« — C’est bien le discours d’un gars qui a le seum comme disent les jeunes. Et puis si vraiment tu étais banale, tu n’aurais pas percé à Hollywood et eus tous ces prix. En fait, tu lui donnes de l’importance en réagissant de la sorte. Les gens finiront bien par comprendre qu’il n’a rien d’autre que de la rancœur et qu’il semble bien amer. Tu ne lui dois rien alors laisse-le dire de la merde si ça lui chante. Ne laisse personne douter de toi. Tu vas remonter la pente et ils se sentiront tous cons d’avoir autant déblatéré sur toi. »

Elle rejoignit ensuite la salle de bains et me laissa libre de commander tout ce que je voulais auprès du room-service ; grossière erreur. Je ne me fis pas prier en exigeant la totale avant de me résoudre à rejoindre la jeune femme sous la douche pour un petit moment de douceur.

L’eau coulait déjà depuis quelques minutes lorsqu’enfin je pénétrais à l’intérieur de l’imposante cabine. Très rapidement, je retrouvais ma place derrière Kelly pour mieux entourer sa taille de mes bras et parer son cou de quelques baisers avant de l’inciter à se tourner pour que nous puissions nous faire face.

« — Hey arrête de t’excuser ! » Et je compris très vite que la suite allait peut-être me semblait moins agréable. « — Et moi ça me gêne de te savoir seule pendant noël. Personne ne va te juger, encore moins les membres de ma famille. Tu vas voir, ça va te faire du bien. Attention, je vais te faire le regard suppliant et là nul doute que tu seras incapable de résister. »



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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Jeu 15 Déc - 19:01


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Je me sentais un peu bête d'avoir pesté comme ça que ces articles qui fleurissaient sur la toile à mon propos. Après tout, n'était-ce pas le lot de toute personne célèbre ? J'en avais l'habitude pourtant, mais on aurait dit que là, ces derniers temps, je n'arrivais plus à encaisser. Je ne m'en rendais pas compte, mais insidieusement, la déprime avait eu raison de mes défenses.

Arrivée sous la douche, le flottement s'effaça quand Alejandro me rejoignit. Sentir ses mains chaudes autour de moi me fit du bien. Puis, nos bouches s'étaient retrouvées et j'avais l'impression de respirer à nouveau. Comment faisait-il pour m'apaiser par sa simple présence ?
Le sujet de l'invitation pour Noël revint à mon initiative. Je lui fis part très honnêtement de ce que je ressentais vis-à-vis de cela. Mais comment résister à son regard ?

- Bon... Ok. Ils seront combien ? Qu'est-ce que je ramène ? Comment je m'habille ?

Des questions qui me semblaient essentielles pour essayer de ne pas faire ou dire de connerie. C'était pour moi quelque chose de délicat de débarquer dans un repas de famille. Je redoutais un peu cela, les gens étaient tous différents certes, mais je ne savais a quoi m'attendre.

- Tu es sûr que ta mère et toi vous ne faites pas ça par pitié ?

J'avais mes bras autour de lui aussi, incapable de détacher mon regard du sien.

- tu as prévu quoi aujourd'hui ? On pourrait aller faire du shopping pour trouver un cadeau à ta mère ? Faut que tu m'aides, je ne la connais pas.

Et je ne viendrais pas chez elle les mains vides. Bon, je devais reconnaître que finalement, cette invitation m'avait un peu sortie de ma léthargie et ma morosité. J'avais quelque chose à quoi penser à court terme.

- Ta mère va vraiment nous faire danser le flamenco ?

En réalité, j'aimais beaucoup danser, aussi j'étais curieuse de savoir si c'était vrai.


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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Ven 16 Déc - 0:17


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La douche semblait salvatrice à bien des égards. Pour moi, elle m’évitait de dégager une odeur pestilentielle susceptible de faire fuir Kelly. Et pour elle, je crois que cela détendait son corps et soulageait ses muscles et tout ce que je ne pouvais voir ; en l’occurrence ce qui se trouvait dans cette charmante tête. Malgré tout, il me restait à la convaincre de venir fêter Noël avec la famille de ma mère. Pour se faire, j’avais sorti l’artillerie lourde, mon regard de cocker. Et de toute évidence, j’avais fait mouche à ma plus grande joie. Mais je restais pondéré, histoire de ne pas avoir la victoire facile.

« — C’est un ok que j’accepte ! Pour ce qui est du nombre, je ne sais pas trop. Ma mère a deux sœurs, qui ont chacune des enfants, qui ont eux-mêmes des enfants. On sera un peu plus d’une dizaine en théorie. » Oui, je n’étais sûr de rien et je craignais que cette incertitude ait raison des bonnes résolutions de Kelly. « — Pour la faire courte, une de mes tantes est genre multi-divorcée. Donc il est fort probable que depuis la dernière fois que je l’ai vu, elle se soit trouvé un nouveau Jules. Pour ce qui est de ce que tu ramènes. Eh bien, je crois que l’on va se donner le temps de la réflexion. Parce qu’en théorie, je serais bien tenté de te dire que tu n’as rien à prendre. Mais commençant à te connaitre, je doute que tu acceptes de te rendre chez ma mère, les mains vides. Et enfin le dernier point, le plus crucial de tous, la tenue. Je crois qu’une robe de grand couturier ça risque de faire un peu trop prout-prout. Mais ça n’engage que moi. » Cependant, n’étant pas un spécialiste en matière de tenue et encore moins de tapis rouge et d’élégance, il était fort peu probable que mon avis soit utile en de telles circonstances.

« — Ne te prends pas la tête. On sera entre nous. Je vais même sortir le pull moche de Noël pour l’occasion. Tu vois le niveau de style ! » Mais je voyais bien qu’elle continuait à faire turbiner ses méninges. Pire, elle pensait que j’avais pitié d’elle, tout comme ma mère. « — Je crois que tu n’es pas le genre de personne qui suscite de la pitié. En fait, je me suis dit qu’arriver au bras d’une actrice célèbre serait du plus bel effet. » L’humour encore et toujours, mais au moins je pouvais me targuer de dédramatiser la situation en usant à nouveau de lui sans modération aucune.

« — Je n’avais pas prévu d’aller faire du shopping. En fait, pour être honnête, je n’avais rien prévu du tout sauf faire une douche avec toi et éventuellement prendre un super petit-déjeuner. Donc, je veux bien vous accompagner mademoiselle pour trouver le cadeau idéal à cette chère Paloma qui, avec un ou deux verres dans le nez, donne des leçons gratos de flamenco. En vrai, elle ne peut pas s’empêcher de danser et profite de la moindre occasion pour claquer des pieds sur le sol. Mes tantes aussi pratiquent, donc tu ne risques pas de t’ennuyer. » Je me surpris à l’embrasser à nouveau avant de me laver. Puis nous quittâmes la salle de bains en peignoir, alors qu’au même moment, l’on frappait à notre porte.

« — Je vais ouvrir si tu veux ! »




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Sujet: Re: The love you gave me Nothing else can save me, S.O.S. [Ft Alej] Ven 16 Déc - 3:10


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Pour une raison que je ne m'expliquais pas, j'avais cédé et accepté l'invitation de la mère d'Alejandro. Je serais donc présente pour le réveillon de Noël chez la mère de mon charmant collègue sexy avec qui je me plaisais de plus en plus à passer du temps. Aussitôt je me sentis mal. Pourquoi avais-je accepté ? Il me décrivit l'ampleur de sa famille et j'en avais presque le tournis.

- Waow... Ça en fait du monde...

Puis il répondit une à une à mes questions sans vraiment m'aider.

- Toi, tu ramènes quoi ?

J'esquissai une petite moue quand il sembla dire que je ne devrais pas porter de haute couture.

- Je ne vais pas venir à un dîner de Noël en jeans quand même.

J'avais emporté quelques tenues chic, je songeais déjà une une robe qui serait parfaite pour l'occasion. Je ne pus m'empêcher de glousser quand Alej evoqua un pull moche de Noël.

- Je ne savais pas que cette mode débile avait traversé l'atlantique. Mais toi, ajoutai-je en glissant mes mains sur son torse, tout te va comme un gant.

Il tenta d'amoindrir mon impression de susciter la pitié et sa réflexion me tira une nouvelle moue.

- Si tu le dis. On verra si quelqu'un se souvient de moi dans ta famille.

Tout en nous lavant, nous évoquâmes le programme de la journée et je me mis en tête de trouver quelque chose oiur chacun des membres de sa famille. Et Alejandro piqua m'a curiosité avec sa mère et tantes qui aimaient tant danser. J'avais hâte de voir cela. Au sortir de la douche, alors que nous étions emmitouflés dans les doux peignoirs en éponge de l'hôtel, le room-service toqua à la porte. Alej se proposa d'aller ouvrir.

- Oui si tu veux.

La faim le tiraillait tellement que je commençais à avoir la tête qui tournait. Je m'installai sur l'un des fauteuils face à la table en bois en attendant que mon cher Alej revienne avec le petit déjeuner.

- Je meurs d'envie d'un café.

Je te dis mes mains vers la tasse, m'apercevant qu'elles tremblaient.

- Je crois que je suis en hypoglycémie.

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