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Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson]

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Alejandro Wilson
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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Lun 7 Nov - 15:47


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel


Douce chaleur qui apaise les corps endoloris par l’effort. Si la formulation sonnait bien dans ma tête, la réalité mit un terme à mon élan lyrique ; et pour cause, je devais dès lors partager le sauna avec Kelly, une perspective moins affriolante que son bikini. Je m’étais donc préparé à un énième affrontement verbal, mais rien ne se passa ainsi. À mon grand étonnement, quelque chose avait changé, comme si Le Cid avait exorcisé notre hostilité l’un envers l’autre. Et c’est d’ailleurs cette même pièce qui fut à l’origine d’un semblant de conversation que je me surpris à apprécier. Preuve en est que les miracles existent et qu’ils n’ont pas lieu qu’à Noël.

« — Je n’ai pas la prétention d’être un spécialiste. Mais disons que c’est une œuvre qui ressort très souvent dans les études théâtrales. » Je profitais du fait qu’elle ferme les yeux pour l’observer presque dans le détail. Il fallait bien lui reconnaître une plastique parfaite ; une de celle qui fait tourner des têtes. Je profitais également de cette accalmie, pour mettre mon égo de côté et ainsi lui présenter des excuses quant à mon comportement exécrable ; chose dont je n’étais pas très fier à présent. Mais avant les explications, je ne pouvais omettre de répondre à son interrogation concernant l’hypothétique piège que j’avais pu lui tendre en la faisant venir dans ma classe. Ma franchise me fit rire tant je ne m’attendais pas à mettre les pas dans le plat. Puis vint le temps des justifications qui sortirent Kelly de sa méditation, m’obligeant à croiser son regard à nouveau et donc à ne pas me dégonfler quant aux propos que je venais de tenir.

« — Bien sûr, ça expliquerait beaucoup de choses. C’est la chaleur qui me fait perdre la tête à tel point que j’en suis réduit à te présenter des excuses et te faire des compliments sur ton jeu. » La légèreté était de mise, j’étais à l’aise et je tentais de faire un peu d’humour pour dissiper le moindre trouble. Cependant, en cas d’incompréhension, je me devais de faire preuve de clarté dans mes propos, si d’infortune elle n’était pas à même de comprendre le second degré. Et l’air suspicieux qui paraissait sur son visage tenté à me faire entendre raison. « — Il se pourrait aussi que cela ne soit aucunement un stratagème ou le fait d’une grande chaleur. Mes excuses sont sincères, tu vas donc devoir les accepter et avec plaisir qui plus est. » Mais alors que je me rependais en excuses, elle parut mal se sentir et se leva presque aussitôt avant de sortir sans demander son reste.

« — Euh ok. Moi qui pensais bien faire en présentant mes excuses. »

Dès lors, je me retrouvais seul dans la cabine, incapable de comprendre ce qui venait de se passer. Devais-je me lever à mon tour pour la rattraper, histoire de m’enquérir de sa situation ? Peut-être était-il préférable que je laisse courir au risque de raviver les tensions entre nous. Au moins, j’avais le sauna rien que pour moi. Mais c’était une maigre consolation que je préférais céder une dizaine de minutes plus tard. Je pris donc la direction des douches prévues à cet effet. L’air me parut si froid, mais c’était agréable surtout pour se remettre les idées en place. Apaisé, j’enfilais mon peignoir pour rejoindre l’ascenseur et l’étage où se trouvait ma chambre et accessoirement celle de Kelly devant laquelle je devais passer pour rejoindre la mienne.

Face à ma porte, badge en main, j’hésitais encore à me retourner pour venir toquer à la porte de Kelly. Mais la raison fut plus forte et me contraint à entrer dans ma chambre sans attendre. Me délaissant de mon peignoir, je fouillais à présent mon sac pour récupérer un semblant de pyjama avant de rejoindre la salle de bains pour une dernière douche toute en profondeur cette fois. Puis propre comme un sou neuf, j’enfilais mon bas de pyjama et ressortais de la salle de bain pour venir fermer les rideaux et retrouver mon lit sur lequel se trouvait mes cours. Au moins, avec cet amas de feuilles, j’avais de quoi m’occuper l’esprit pour ce soir. Mais avant de se lancer corps et âme, il me fallait un petit quelque chose pour combler mon appétit. Je pris donc cinq minutes pour contacter le room service afin de leur demander de me faire montrer un repas. Et en attendant, il me fallait reprendre la lecture de mes notes. Mais de toute évidence, j’étais incapable de rester concentré. On se demande pourquoi d’ailleurs.










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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Lun 7 Nov - 19:47


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel


Je me surprenais à trouver la conversation plaisante, bien que je me méfiais encore un peu. Après tout depuis que nous nous connaissions, nos discussions n'avaient jamais été teintées de bienveillance. Mais étonnamment, cette fois, Alejandro paraissait sincère, et échanger brièvement sur le Cid, mais surtout de l'entendre s'excuser et reconnaître mon talent d'actrice me parut un tel miracle que j'en étais encore étonnée. Mais il ne tarda pas à confirmer la sincérité de son propos. Je souris en hochant la tête avant de quitter les lieux. La chaleur et l'humidité excessives m'avaient enveloppée depuis trop longtemps, je sentais que mon corps n'en pouvait plus. Je quittai donc la cabine de bois.

À présent rendue dans ma chambre, après avoir retiré mon maillot suite à une nouvelle bonne douche, je m'allongeai sur mon lit. Mon corps nu savourait l'air frais de l'air climatisé, tandis que mes pensées vagabondaient un peu trop jusqu'à Alejandro et son corps admirablement bien dessiné, jusqu'à ce que mon estomac se rappelle à mon bon souvenir. Je ne me sentais pas l'envie de descendre au restaurant de l'hôtel, alors je pris le combiné pour atteindre la réception et commander un plat de légumes à la vapeur. En attendant, j'allais ouvrir une bouteille de Chardonnay qui se trouvait dans le frigo de mon mini bar. J'eus le temps d'en descendre deux verres avant que l'on ne toque à ma porte avec la traditionnelle annonce "room service". J'eus comme l'impression d'un écho, je le demandai alors si c'était l'effet des deux verres de vin et la première gorgée du troisième que je venais de m'enfiler. J'eus ma réponse quand, après avoir enfilé mon peignoir pour être descente, j'ouvris la porte, découvrant le groom avec son chariot pour moi, accompagné de son collègue poste devant la porten en face de la mienne. Cette situation m'amusa brièvement avant que la porte d'en face ne s'ouvre. J'étais en train de donner un billet de vingt euros en guise de pourboire au valet qui partit au bout du couloir, me laissant voir mon voisin d'en face qui n'était autre que ce cher Alejandro, vêtu uniquement d'un bas de pyjama. Mon dieu que son corps me paraissait appétissant, bien plus que mon plat qui m'attendait.

- Oh... Salut... Décidément, laissai-je échapper avec un sourire idiot. Je vais vraiment penser que tu me suis, ajoutai-je sans aucune animosité.


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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Lun 7 Nov - 23:23


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Voilà que dehors il pleuvait. C’était suffisamment rare pour le remarquer. En observant les désidératas de mère Nature, un léger sourire prit vie sur mon visage et je ne pus résister à l’envie d’écarter le rideau et d’entrouvrir légèrement la fenêtre. Il n’y a-t-il rien de plus agréable que le bruit de la pluie à la nuit tombée ? Cela me rappelait les nuits où pris d’insomnie, je me postais devant la fenêtre du petit studio que je partageais avec Tom. J’observais les gouttes de pluie glissées le long de la vitre avant de saisir mon crayon et d’écrire tout un tas de choses. Et si la nostalgie me semblait douce, lorsque je songeais à l’ensemble du tableau, cette période me ramenait au pire. Ce qui m’incita à refermer ma fenêtre et remettre le rideau en place. Je n’étais pas fier de la personne que j’étais à cette époque, bien que prolifique dans la création. Mais à quel prix ? J’avais tout bonnement vendu mon âme au diable pour rester dans la lumière. Finalement, les ténèbres avaient eu raison de moi en emportant le seul capable de me sauver.

Poussant un long soupire, je reportais mon attention sur mes cours avant de me décider à commander quelque chose via le room-service. Ma sociabilité étant ce qu’elle est, je ne voulais pas trainer ma carcasse jusqu’au restaurant de l’hôtel, sans doute bondé à cette heure. Je préférais dès lors me faire livrer tout en tâchant de chasser les quelques idées noires qui entravaient mon esprit. Et en digne bourreau de travail que j’étais, le choix des cours pour exorciser ma nostalgie, fut la seule alternative qui se présenta à moi en attendant l’arrivée du repas. C’est donc armé de mon fidèle stabilo rouge que je commençais à cercler quelques passages avant de reprendre ma lecture. J’étais tellement absorbé que je ne me rendis pas compte que l’on venait de sonner. Enfin si, mais seulement au bout de la deuxième fois.

« — J’arrive ! » lançais-je en quittant mon lit dans la précipitation et en omettant d’enfiler un t-shirt. Portefeuille en main, j’ouvris la porte. « — Bonsoir ! » J’avais opté pour un basique steak avec quelques légumes (les frites, ça compte ?) et pour des raisons évidentes, une bouteille de San Pellegrino au citron. « — Voilà pour vous ! » lâchais-je en offrant un petit pourboire au groom. Quelle ne fut pas « ma surprise » lorsqu’une voix familière résonna dans le couloir !

« — Hey salut ! Je me plais à dire que le hasard fait bien les choses ! » Je remarquais le plateau face à elle. « — Room service ? Tu n’avais pas envie que l’on te reconnaisse au restaurant de l’hôtel, j’imagine ? J’étais en train de bosser mes cours. » Elle était en peignoir, donc je l’imaginais mal en faire de même. « — On devrait peut-être diner ensemble pour enterrer la hache de guerre ? Si ça peut te convaincre, je ne suis pas semblable à Joe Goldberg dans You. »




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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mar 8 Nov - 0:02


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel

La pluie s'était mise à tomber et cela me déprimait. J'aimais beaucoup Los Angeles pour cela, il ne pleuvait que très rarement. Et vu mon humeur du moment, île tzit clair que cette soirée ne me paraîtrait pas plaisante, d'où l'ouverture d'une bonne bouteille de blanc. Il me faudrait au moins ça pour passer la nuit jusqu'au lendemain.

Quelle ne fut pas ma surprise en allant chercher ma commande à la porte, de constater que le client qui occupait la suite d'en face était Alejandro. A son tour il gratifia son groom d'un pourboire avant que nous ne nous retrouvâmes tous deux face à face, seulement séparés par les petits chariots supportant nos plats.

- Le hasard, oui... répéta-je d'un air faussement dubitatif avant d'ajouter un sourire et un clin d'œil. Non c'est pas ça, j'avais juste la flemme de descendre. Je suis rarement embêtée dans les restaurant des hôtels. Et toi ?

Pour une raison que j'ignorais, son idée me plut... Peut-être que je voulais profiter encore un peu de cette vision que m'offrait son corps à demi nu.

- OK oui, un peu de compagnie ne fera pas de mal. Entre si tu veux.

Je pris le chariot que je fis rouler jusqu'à la table de ma suite attendant qu'il fasse de même. Je ne l'avais pas entendu me suivre, le vin commençant légèrement à m'étourdir, doublé du trouble que provoquait en mou la vision de ce corps d'athlète, je me retournai et me cognai littéralement contre son buste. Là, je sentis le souffle le manquer. Je ne savais que faire, je le regardai, bouche bée comme un poisson sorti de l'eau durant une seconde qui parut durer une éternité.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mar 8 Nov - 0:46


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On dit que le hasard fait bien les choses. Ai-je le droit à un joker ? Non pas que je doute de cet adage populaire ; quoique. J’ai du mal à savoir si cette fois, il a bien fait les choses ou non. Parce que je me retrouvais donc face à la chambre de Kelly. Et de toute évidence, elle aussi avait opté pour le room service à en juger par le plateau-repas qui lui faisait face. Nous étions donc là, dans le couloir, chacun face au chariot sur lequel trônait un semblant de repas. Si le hasard fait bien les choses, il aurait au moins pu rendre ça un peu plus glamour.

« — Je sens que tu es dubitative, je me trompe ? Je t’assure que je ne te stalke pas. Si tu veux, tu peux vérifier ma suite. Il n’y a aucune photo de toi épinglée au mur. » Étais-je en train de faire de l’humour ? Si tel était le cas, ce n’était sûrement pas concluant. Mince alors et dire que je pensais me reconvertir dans le stand-up. C’est mal embarqué !

« — Ah, je vois. Moi aussi j’avais la flemme de descendre. Et moi de même, je suis rarement embêté. Il arrive parfois qu’on me demande un petit autographe sur un coin de nappe ou un selfie de mauvaise qualité. Mais sinon ça va. » L’humour était encore au rendez-vous et j’étais à présent suffisamment à l’aise pour enterrer la hache de guerre et lui proposer de partager notre dîner ; ce qu’elle accepta. « — De la compagnie ne fait jamais de mal. » Ok, je ne valide pas cette réplique, au mieux elle est pourrie ; au pire à double sens. Toujours est-il qu’elle m’invita dans sa suite. J’aurais préféré la mienne, mais soit. J’entrepris donc de pousser mon chariot jusque dans sa chambre. Je m’apprêtais ensuite à faire demi-tour, pour retrouver mes quartiers et un hypothétique t-shirt pour plus de décence. Mais à nouveau, le hasard se joua de moi. Kelly venait en effet de me rentrer dedans.

« — Oula, il va peut-être falloir penser aux lunettes non ? » Elle demeurait immobile, le regard presque dans le vide et la bouche entrouverte. « — Ça va ? Je reviens, je vais récupérer un pull. » Et je ne me fis pas prier pour tourner les talons et bondir dans le couloir afin de retrouver ma chambre et le premier habit à portée de main ; un t-shirt des plus basiques que j’enfilais sans attendre avant de revenir sur mes pas.

« — Ce n’est pas tous les jours qu’il pleut à Madrid. » Mon regard se posa alors sur la bouteille de Chardonnay bien entamée, ce qui me permit de mieux appréhender la précédente réaction de Kelly. « Encore une bouteille d’alcool, décidément ! » Cette vision me mettait évidemment légèrement mal à l’aise du fait de mon passif.

« — Alors ? Tu as commandé quoi de bon ? »


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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mar 8 Nov - 14:18


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel

Le fait qu'il me trouve dubitative face à son hypothétique statut de stalkeur m'amusa, cela voulait dire qu'une fois encore il trouvait que je jouais bien. Quant à la suite xje le demandais si c'était vrai ou s'il plaisantait. Jouissait-il d'une petite célébrité locale voire même nationale ? Aucune idée. J'irais sans doute faire quelques recherches à présent que ma curiosité était piquée. Je ne voulais pas non plus lui donner trop tôt satisfaction. Mais passons.

Le voilà à présent dans ma suite, le torse à l'air, il sentait bon le gel douche, et je devais reconnaître que son odeur commençait à bien me plaire. Je venais de me retourner et percuter justement ce buste d'éphèbe, avant de le regarder l'espace d'une seconde tel un lapin pris dans les phares de la voiture prête à l'écraser sur la route. Je me repris en reculant d'un pas et fis mine de rire à sa plaisanterie.

- Oh euh... Ne te sens pas obligé...

Pour le pull... Trop tard, il avait déjà traversé le couloir. Dommage. Un peu déçue, je me dis que je devrais peut-être couper la climatisation... Pour l'encourager à revenir à son vêtement initial : juste le bas. J'appuyai sur le bouton de la commande pour ne laisser que la ventilation et couper le froid. J'allai ensuite vider dans mon gosier ce qu'il restait du verre de Chardonnay déjà servi. Lui ne buvait pas il me semblait. Je sortis une bouteille d'eau du frigo et la rapportai a la table où je déposai mon assiette couverte d'une cloche.
Voilà qu'il revenait.

- Tu avais froid ?

Je m'installai sur le canapé quof ai sait face à la table basse en bois sculpté.

- Tout comme à Los Angeles. C'est pour ça que j'adore cette ville. Je déteste la pluie, je trouve ça déprimant.

Je l'invitai du regard à prendre place. Je pris mon assiette en retirant la cloche de métal que je reposai sur le plateau et attrapai la fourchette, me tournant vers lui pour lui faire face.

- Un assortiment de légumes.

Mon assiette était colorée, c'était agréable à regarder, et j'aurais avec ça un plein de vitamines.

- Et toi ?

Je plantai ma fourchette dans un fleuron de brocoli avant de lancer un "bon appétit" en français, mal prononcé.

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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mar 8 Nov - 15:02


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Sa présence me troublait plus que je ne l’aurais cru. Elle avait beau être la même personne, j’avais cependant l’impression de la découvrir sous un jour nouveau. Et il fallait bien reconnaître que sans l’agacement qu’elle suscitait d’ordinaire, elle était un tant soit peu intéressante ; assez pour m’inciter à partager un semblant de dîner avec elle. Nous avions donc choisi sa suite, que j’avais déjà eu le loisir de visiter. Mais à peine à l’intérieur, je me sentis un tantinet mal à l’aise, plus encore lorsqu’elle me rentra dedans. Était-elle en train de jouer la comédie pour se jouer de moi ou se pourrait-il qu’elle soit vraiment troublée ? Je n’en savais rien, mais je préférais retourner sur mes pas pour récupérer un tant soit peu de décence dans l'habit.

« — Si j’insiste. Des convenances sont à respecter dans ce genre d’endroit. » Passé ma justification en carton, je ne me fis pas prier pour regagner ma chambre et enfiler en quatrième vitesse le premier t-shirt à portée de main. Et me voilà en terre inconnue, mais un peu moins gêné cette fois. Quoique, la bouteille de Chardonnay était encore en vue et le verre de Kelly à nouveau plein. Garde tes réflexions pour toi !  Il aurait été idiot de relancer les hostilités avec une simple réflexion.

« — Je préfère manger avec un t-shirt. Mais dis-moi, tu as coupé la clim ? » L’avait-elle fait exprès ? Si tel était le cas, pourquoi avoir fait ça ? Se pourrait-il que la vue de mon torse ait été appréciable au point de m’inciter à me défaire de mon haut ? Si tel était le cas, je me sentais flatté, bien que je préfère ne rien laisser paraître pour ne pas lui faire entendre raison et répondre au moindre de ses désidératas.

À mon tour (et pour ne pas rester debout les bras ballants) je pris place sur le fauteuil qui faisait face au canapé. De toute évidence, ma réflexion sur la pluie éveilla en elle quelques sentiments désagréables qu'il était bien difficile de feindre. « — Eh bien moi j’adore la pluie. Je trouve ça apaisant et inspirant quelques fois. Mais chacun son truc. » Oui et ça m’évitait de pondre tout un monologue sur mon affection pour la pluie. Dès lors, je m’autorisais à déclocher mon plat tout en observant ce qui se trouvait dans l’assiette de Kelly, à savoir un assortiment de légumes.

« — Wow, ça donne envie, surtout le brocoli. Moi j’ai opté pour de la viande et des frites ; ce qui en théorie est un légume. » Voilà qu’à mon tour, je plantais ma fourchette dans l’un des aliments à disposition tout en me servant un verre de San Pelligrino. Le silence s’immisçait alors entre nous, comme si soudainement nous étions incapables de savoir quoi dire pour ne serait-ce que meublé.

« — Donc… » commençais-je. « — J’ai fait des recherches sur toi histoire de combler mon inculture. J’avoue que le Cid m’a donné à réfléchir. Et donc, j’ai découvert que tu avais toute une flopée de prix, prestigieux de surcroit, et une sacrée carrière outre-Atlantique. Je suis donc bien obligé d’admettre que je t’ai effectivement sous-estimé. Alors je me suis dit qu’on devrait repartir de zéro et que je devais commencer par te présenter des excuses pour la fois où je t’ai bousculé. On va dire que ce n’était pas un bon jour, mais ça n’excuse pas le fait que j’ai été insultant et exécrable au possible. Et je confirme qu'il n'y a aucun piège, les excuses sont bien réelles. »





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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mar 8 Nov - 17:07


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Des convenances à respecter dans ce genre d'endroit ? N'importe quoi, nous étions dans l'espace privé d'une chambre d'hôtel, et personnellement je ne me privais pas pour y déambuler à poil puisque personne ne pouvait me voir. Il revint, de mon côté j'avais achevé mon troisième verre de vin mais j'avais délaissé la bouteille puisque oui ne buvait pas. De toute façon j'étais déjà un peu éméchée, je me sentais un peu flotter et défaite de tout ce qui m'alourdissait. La perspective de discuter avec Alejandro me changeait les idées aussi. En espérant que l'animosité ne revienne pas.

Il s'installa à son tour et je souris à sa remarque.

- Je pensais que tu avais froid. Moi j'ai un peu froid, et l'air trop froid n'est pas bon pour la voix.

Je fus étonnée d'entendre qu'il aimait la pluie. Mais ses raisons semblaient valables. Enfin nous n'étions sans doute pas le même type de personnes.

- Inspirant ? Est-ce que tu écris ? Des pièces ?

Moi ça ne m'inspirait rien de bon... Au mieux une envie de pisser, au pire un bon gros coup de blues.
Je souris face à sa remarque sur le repas. Une vraie réflexion de mec.

- J'aime beaucoup de brocoli, c'est une bonne source de vitamine C notamment, de protéines aussi. Je pensais que tu me dirais de forcer sur les carottes pour me rendre plus aimable, dis-je avec humour avant de croquer dans mon brocolis, et d'ensuite piquer dans une carotte.

De son côté, il avait pris un vrai plat de gare, steak et frites. Cela ne m'inspirait aucune envie. De toute façon, je préférais le regarder lui. Avait-il toujours été sexy comme ça ? Même une fourchette à la main en train de manger des frites, je le trouvais désirable. Qu'est-ce qui m'arrivait ?
Je sortis de ma contemplation silencieuse quand il reprit la parole pour parler des recherches qu'il avait faites sur moi. Sourire aux lèvres, je mangeai la carotte avant de piquer dans une courgette.

- Tu as eu un peu de lecture alors.

J'étais plutôt fière de ce que j'avais accompli, de ma carrière et des prix reçus. J'avais travaillé dur pour en arriver là, prenant des cours depuis mon plus jeune âge, étant toujours sérieuse dans l'apprentissage de eps rôles et le travail des émotions. Je déplorais alors la chute de ma carrière en ce moment, cela me touchait et m'atteignait énormément moralement. J'étais néanmoins touchée que mon auparavant désagréable collègue reconnaisse ses torts. Je lui souris en reposant ma fourchette.

- Là tu as l'air beaucoup plus sympa, effectivement. Merci de reconnaître tes torts et de t'excuser. J'accepte donc tes excuses. Et... Je t'en dois aussi. J'ai pas été sympa avec toi, et tu es loin d'être moins désirable qu'un cactus. Alors désolée d'avoir sous-entendu ça.

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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mar 8 Nov - 19:30


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Jamais je n’aurais cru imaginer passer du temps avec elle et de mon plein gré. Force est de constater à présent que l’instant était agréable et que derrière ses grands airs, Kelly était une femme aussi intrigante qu’intéressante. À n’en pas douter, elle avait déjà vécu mille vies et le nombre de récompenses en sa possession laissait à penser qu’elle (ou son agent) avait le nez creux pour trouver les bons projets. Cependant, malgré le prestige, il me fallait reconnaître que le cinéma et tout ce qui gravite autour représentaient pour moi un milieu superficiel et enclin à bon nombre de dérives. Le « star system », comme on dit, avait emporté quelques amis, pas assez fort pour supporter le poids de toute une industrie. En attendant et parce que nous partagions un moment agréable, je préférais laisser mes aprioris derrière moi.

« — Non, je n’avais pas froid, mais ne pas porter de t-shirt me paraissait incongru. En tout cas, heureusement que je n’ai pas opté pour un pull. » Un trait d’humour qui nous amena par la suite à évoquer la pluie. « — Pourquoi ne suis-je pas surpris ? En bonne Californienne que tu es, il est évident que la pluie ne fait pas partie du paysage. » Moi, à demi anglais, je m’y étais accommodé depuis le plus jeune âge. « — Oui, inspirant. Tu sais, du verbe inspirer, qui suscite l’inspiration », tentais-je en me moquant avec bienveillance cette fois. « — Il y a quelques années, j’écrivais effectivement. J’aurais pu virer dramaturge d’ailleurs. Mais me voilà prof de théâtre. » Je restais vague, comme à chaque fois que j’évoquais mon passé new-yorkais ; preuve en est que je n’étais toujours pas parvenu à tourner la page, même des années après. « — Et toi, est-ce que tu écris ? Je sais que certains comédiens de théâtre aiment tenir un journal, c'est une façon pour eux de se vider la tête. »

Puis nous voilà à observer ce que nous avions dans nos assiettes respectives. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la mienne me faisait saliver, alors que celle de Kelly me donnait très clairement envie de détourner le regard ; du moins, j’aurais pu si elle ne m’avait pas souri de la sorte avant de me parler de carottes. « — Non, je ne me permettrais pas de te dire de forcer sur les carottes. J’aurai pu, il y a quelques jours, mais là je suis forcé de reconnaître que ça va niveau amabilité. D’ailleurs, on en est presque à fumer le calumet de la paix non ? »

À mon tour, je croquais avidement l’un des aliments présents en nombre dans mon assiette. La frite était délicieuse, assez pour y retourner. Et que dire de cette viande cuite à la perfection, offrant à mes papilles un aller simple pour le paradis ? J’étais tellement affairé à engloutir mon repas, que je n’avais même pas remarqué le regard de ma charmante voisine de tablée sur ma personne ; un regard sous l’égide du silence, avant que ce dernier ne soit brisé par mes propres soins.

« — Ta fiche Wikipédia est assez fournie, je dois le reconnaître. Il y avait également pas mal d’articles people, mais ce n’est pas le genre de lecture que j’affectionne. On va dire que la prose est tout sauf poétique, plus encore lorsqu’on compare le nombre de partenaires que tu as à un changement de petite culotte en soie. On sent bien que l’inspiration n’était pas au rendez-vous ce jour-là. » Je ne pouvais m’empêcher de sourire avec légèreté, bien que le fait de savoir qu’elle collectionne les amants ne me rassure pas. Pourquoi ? J’étais incapable de me l’expliquer, sauf peut-être si cela était dû au fait que je n’étais visiblement pas insensible aux charmes de Kelly Martinez ; un charme accru par le petit monologue qu’elle venait de faire entendre à la suite des excuses précédemment formulées.

« — Ah, mais je suis sympa dans la vraie vie. Le cas échéant, je ne me serais pas donné la peine de reconnaître mes erreurs et de te présenter des excuses par la même occasion. Et wow, ai-je bien entendu ? J’ai le droit à des excuses de Kelly Martinez qui en plus trouve que je suis plus désirable qu’un cactus. C’est un très beau compliment, assez pour que je me sente ému. Et ça t’évitera d’avoir un bouquet de cactus livré par mes soins. Je te dis ça, parce que j’y avais pensé. Et j’avoue que c’est un tantinet puéril. Donc maintenant que tout va bien, j’ai le droit de te poser quelques questions ? Du style, pourquoi avoir choisi Madrid et notre établissement, qui bien que vénérable, n’est pas dans ton standing, j’imagine ? »


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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mar 8 Nov - 20:34


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Il était là, face à moi, défait de toute animosité, et je devais reconnaître que plus je le regardais et plus je le trouvais attirant. Sans doute le fait qu'il se montre enfin gentil, doublé d'une plastique à tomber.

- Je ne laisse jamais la clim bien longtemps de toute façon, comme je t'ai dit, c'est pas bon pour la voix.

Je souris en l'entendent me qualifier de californienne.

- Californienne d'adoption. Je suis née à New York. Mais en effet, de l'autre côté du globe près du Pacifique, il ne pleut pas souvent, même si ça arrive bien sûr. J'y peux rien j'aime le soleil, je suis une fille du sud. Mon père est d'origine mexicaine.

Il se moqua de moi en le donnant la conjugaison du verbe inspirer. Je secouai la tête avec un petit sourire.

- si tu fais un métier qui te plaît et dans lequel tu t'épanouis, fais tout pour continuer. Mais si th aiems écrire des pièces, peut-être que tu pourrais en proposer aux élèves, une création originale ça pourrait être funny. de mon côté non, en fin j'ai écrit des chansons il y a quelques années, mais c'est tout. Je n'aurais pas le bagage pour écrire un film. C'est très différent comme métier, scénariste.

Je souris avec nostalgie en pensant à cette période. J'avais sorti un album voilà quelques années. Il avait bien fonctionné mais je n'avais pas pu faire de tournée ni même de concerts à cause d'un gros contrat pour le cinéma. Un blockbuster qui avait aussi très bien fonctionné. Après, je n'avais plus pu me consacrer à la musique qui était mon autre passion.

- En effet, on peut dire qu'on enterré la haché de guerre. C'était drôle de te rembarrer mais j'imagine qu'à long terme ce serait devenu chiant.

J'allais prendre une nouvelle bouchée de légume quand je l'entendis évoquer ma page Wikipedia sur laquelle des articles people étaient présent et disaient de moi qje ej changeaitms de partenaire commende culotte en soie. Bouche bée, je reposai ma fourchette.

- Y a vraiment écrit ça sur Wikipedia ?! Holly shit! lachai-je avant d'éclater de rire. C'est pas très délicat, ce journaliste aurait dû faire comme toi et regarder la pluie tomber avant d'écrire ça.

En réalité, cela m'amusait. Peut-être était-ce parce que je passais un bon moment qui me faisait oublier mes tracas. Jusqu'à ce qu'il me demande pourquoi j'étais ici à Madrid. Devais-je dire la vérité ? Sûrement pas.

- Eh bien, disons que je fais une petite pause, j'ai besoin de me recentrer un peu, et mon agent, qui a des contact en Espagne, a trouvé ce poste. Je me suis dit que voir autre chose dans un autre pays pourrait être chouette.

J'étais convaincante bien que très loin d'être convaincue moi-même.

- C'était ça où faire de l'humanitaire, mais je me dis que mon expérience aurait plus d'utilité auprès d'aspirants artistes. Mais je dois reconnaître que j'ai un peu le mal du pays, et que mon métier me manque.

Cette dernière partie était des plus sincères.

- Et toi, ça fait longtemps que tu enseignes ? Pourquoi avoir choisi cette carrière ?



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mer 9 Nov - 0:16


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Nous nous confrontions donc, mais sans animosité désormais et je devais bien reconnaître que vu sous ce prisme, Kelly me semblait bien plus intéressante. C’était comme si à l’abri des regards, elle laissait paraître une infime part d’elle dont je me pensais le spectateur privilégié. Peut-être l’étais-je ? Après tout, étant médiatisée, je présupposais que l’envie de se préserver fasse partie du package. Pour l’heure, je me refusais à creuser davantage pour glaner quelques informations telle une fouine à l’affut d’un scoop. Je pars du principe qu’une curiosité mal placée n'apporte rien. De ce fait, si d’aventure elle voulait me parler de chose plus intime, libre à elle de le faire. Le cas échéant, je ne m’en offusquerai pas. En attendant, je me contentais de ce qu'elle consentait à faire entendre lors de notre échange.

« — Ah oui effectivement, j’avais lu que tu étais native de New York. J’y ai bossé pendant quelques années. » Je me rendais compte, après coup, que je venais d’évoquer cette ville dans laquelle j’avais en partie réalisé mes rêves avant que les déboires ne coulent mes ambitions. Dès lors, il me fallait rebondir au plus vite, pour m’éviter le piège des questions. « — Évidemment que lorsqu’on se trouve près du Pacifique, les températures sont plus que clémentes. Donc un père mexicain ? J’imagine que c’est pour ça que tu parles presque à la perfection l’espagnol ? » Me voilà réduit à la taquiner à nouveau. Il est vrai que même si l’on percevait un léger accent, son espagnol était impeccable ; pour preuve, nous nous comprenions admirablement.

« — J’aime enseigner, rassure-toi ! Mais voilà bien des années que je ne me suis pas cassé les dents à écrire ne serait-ce qu’un monologue. Peut-être qu’un jour, je tenterai quelque chose en cours, quand l’inspiration reviendra. En attendant Corneille, Cervantès, Brecht et Tchekov sont mes valeurs sûres pour tenter d’apprendre quelque chose à ces gosses. » Lorsqu’elle se mit à me parler des chansons qu’elle avait écrites, je ne pus m’empêcher de sourire, l’imaginant griffonner quelques notes sur un cahier. « — Ecrire c’est écrire ; qu’importe que cela soit de la poésie, du théâtre ou une chanson. Ça nous fait donc potentiellement un point commun, non ? C’est tellement incroyable qu’il faut le fêter. » En guise de toast, je dus me contenter de mon verre de « San Pe » pour des raisons évidentes que je ne pouvais me résoudre à évoquer pour l'instant.

Puis me voilà rendu à avouer m’être lancé dans quelques recherches pour taire mon ignorance au sujet de cette célèbre actrice nommée Kelly Martinez et qui, par un heureux hasard, me faisait face. « — Attends ! Pour le coup de la petite culotte en soie, ce n’était pas sur Wikipédia. Je suis tombé vraiment par hasard sur un article de TMZ. D’ailleurs, vu la qualité médiocre du papier, l’appeler “article” serait insultant pour la profession journalistique. Et pas sûr qu’en regardant la pluie tomber, cette personne eut été à même de pondre quelque chose de correct si ce n’est un étron digne de ses lecteurs. »

Cette fois, je me lâchais enfin, me laissant aller à un trait d’humour digne de mes origines britanniques, que je ne rejetais point à l’inverse de celui à qui je les devais. Preuve en est que la soirée se passait bien, je me permettais d’être un peu plus intrusif dans mon questionnement. Il est vrai que je me posais bon nombre de questions sur Kelly à commencer par sa présence ici, à Madrid. « — Tu sais qu’en aidant des apprentis artistes, tu t’inscris dans une quête qui ne sera pas de tout repos ? Non parce que pour certains, c’est mal barré. » Je faisais preuve d’humour pour ne pas laisser paraître le fait que j’étais dubitatif sur sa justification. Si vraiment elle voulait faire une pause, peut-être aurait-il été plus judicieux de couper les ponts (ne serait-ce que pour un instant) avec le monde artistique ; c’est ce que moi j’aurais fait pour mieux me recentrer.

« — Je suis désolé pour le mal du pays. » Je me mordais la lèvre inférieure, hésitante à continuer ma réplique. Devais-je être sincère et répondre à ses questions sans chercher à travestir la réalité ? Apparemment oui, puisque déjà je me lançais.

« — J’enseigne à l’école depuis pratiquement huit ans. On va dire que je n’ai pas choisi cette carrière, c’est elle qui s’est imposée à moi. J’ai pas mal bourlingué avant de devoir monsieur Wilson. J’ai fait des études de théâtre à Londres à la Royal Shakespeare Academy. Un destin tout tracé m’attendait. C’était ou la mise en scène, ou le jeu, ou la perspective de devenir un théoricien de renom pour perpétuer un nom. En vrai, je m’emmerdais donc je suis revenu à Madrid à la grande joie de ma mère. Elle est assez connue ici, c’est une grande chorégraphe. Enfin bref, je me suis tourné vers la mise en scène et la dramaturgie. J’ai passé une licence et je suis parti sur ton continent. Je suis resté quelques années à New York. J’ai écrit quelques trucs avec mon meilleur ami. On s’est fait un nom à Broadway. J'ai même eu la chance de travailler avec Jonathan Larson sur Rent. J'ai aussi travaillé sur quelques pièces pour des compagnies un peu underground. Une sacrée époque ! Et je suis retourné à Madrid fin de l’histoire. » Une histoire que j’avais tronçonnée de toutes parts pour ne pas avoir à évoquer le pire ; preuve que même après toutes ces années, je demeurais incapable de raconter toute mon histoire sans me sentir honteux d’être tombé si bas, après être monté si haut.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mer 9 Nov - 4:53


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J'étais impressionnée, sans le montrer bien sûr, car Alejandro avait réellement fait des recherches sur moi. Cela faisait longtemps que je ne vérifiais plus ce qui se postait sur internet, et force était de constater que les magazines n'étaient pas les seuls à rapporter en amplifiant chaque détail. Au début de ma carrière, dans ma jeunesse, cela m'énervait, me faisait peur... Mais avec le temps, j'avais appris à en prendre mon parti. Je fus surprise d'entendre qu'Alej avait vécu à New York. Je le regardais avec curiosité, attendant la suite de cette histoire, qui ne vint pas. À la place, il parla de mon espagnol presque parfait.

- Presque ? rétorquai-je avec un sourire ironique.

C'était intéressant d'entendre qu'il avait écrit. Il semblait néanmoins passionné par son métier d'enseignant, une chose que je ne comprenais pas, mais après tout, tout le monde avait des centres d'intérêt différents. J'eus un petit rire lorsqu'il proposa de porter un toast pour fêter le fait que nous ayons un point commun. Posant mon assiégée sur la table basse, je me levai pour retourner chercher mon verre posé sur le mini bar, et le remplit à la moitié de ce qui restait de Chardonnay avant de revenir, levant mon verre.

- Au premier point commun de Kelly et Alejandro.

Je délestai le verre d'une gorgée avant de le reposer et d ème rasseoir.

- J'aime beaucoup ta façon de décrire les journaux à scandal.

C'était gentil de sa part de ne pas y prêter foi, même s'il y avait un peu de vrai dans els allégations qu'il avait lues sur le net. Sa question quant à ma présence ici me ramena à la réalité de ma vie, une réalité actuelle qui ne me plaisair pas du tout. J' avais enjolivé la vérité pour ne pas passer pour une garce. Sa réponse me fit rire.

- C'est vrai que pour certains, il aurait mieux valu tenter des études différentes. On verra bien où j'en suis à la fin de l'année. De toute façon ce n'est qu'un an.

J'ignorais que mon agent m'avait menti et qu'il me faudrait au moins trois années de travail ici pour me refaire. Sauf si j'avais un contrat dans une grosse production. Ça ajouté au mal du pays que j'évoquais me ramena à mon coup de blues actuel. Heureusement, Alejandro me parla de son parcours que je trouvais relativement impressionnant. Je hochais lentement la tête.

- Waow , c'est impressionnant. Et donc tu es britannique ? C'est pour ça que tu n'ecorches pas trop la langue de Shakespeare ?

Je ponctuai ma phrase d'un clin d'œil avant de reprendre.

- En vérité, c'est un sacré CV que tu as là. Broadway, carrément? J'avais été voir Rent, j'avais adoré. J'imagine que tu mérites des félicitations alors. Ce que tu fais aujourd'hui est très loin de tout ça. Est-ce que ça te manque ?

Quelque part, j'en venais à me demander si mon heure de gloire était passée et que, comme mon collègue ultra sexy, j'allais finir enseignante à vie. Ma curiosité etait piquée et je el dis que j' irais sans doute faire aussi quelques recherches.

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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mer 9 Nov - 15:38


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Un souffle nouveau s’emparait de nous et me laissait à penser que plus aucune confrontation ne serait de mise entre nous ; ce qui n’était pas plus mal après des jours et jours passés à jouter verbalement, presque sans espoir de paix. Et sous cet angle, je devais bien reconnaître à quel point il était agréable d’échanger avec Kelly et plus encore, de passer du temps en sa compagnie. Je me surpris même à lâcher quelques brides sur ma vie passée, sans trop entrer dans les détails pour l’instant. Et à force d’échanger, nous nous rendîmes compte que nous avions un point commun, l’écriture. Nous voilà réduits à porter un toast à cette découverte qui attisait dès lors ma curiosité ; assez pour que je m’imagine à nouveau faire quelques recherches en sortant de cette chambre.

Pour célébrer cette découverte, mon interlocutrice s’en alla récupérer son verre. Et les voilà qui s’entrechoquèrent. Et comme le voulait la tradition, nos regards se croisèrent avant que la conversation ne reprenne et qu’elle ne délaisse son verre d’une gorgée de Chardonnay ; et à en juger par la bouteille, ça n’était pas le premier verre qu’elle se servait. Hier encore, elle avait un verre en main ; si bien que j’en étais à me demander si cela ne cachait pas quelque chose de plus profond que la simple envie de se désaltérer.

« — Avoue que ce que tu préfères réside dans le fait que j’ai réussi à placer le mot “étron” pour définir ce travail pseudo-journalistique ? Ce qui m'amène à penser que j’ai peut-être raté une vocation de critique. » Mais pour dire vrai, je n’accordais que très peu d’importance à ce genre de magazine, bien que certains de mes élèves en soient friands. Je soupçonnais même certains d’entre eux de prendre pour exemple les quelques influenceurs du dimanche ayant le droit à leur petite page de gloire. Mais passons, sinon quoi je risque de jouer les vieux cons, ce à quoi je n’aspirais pas au risque d’être assimilé à celui à qui je devais la vie, qui pour le coin, était un vieux con.

Je me permis donc de demander à ma nouvelle collègue, ce qui l’avait poussée à venir jusqu’ici. Sa réponse était consensuelle, un peu trop à mon goût. Mais je préférais faire comme si, pour m’éviter le moindre incident diplomatique ; notre bonne entente étant encore trop fragile.

« — Je mentirais si je disais que tout le monde est doué dans cette école. Mais je pense qu’on doit avant tout bien les guider et éventuellement leur faire découvrir des métiers dont ils ne soupçonnaient pas l’existence. Je pense sincèrement que tu peux leur apprendre des choses utiles pour le coup, même en un an. » Je me surpris à trouver dommage qu’elle ne reste pas un peu plus. Mais ayant des engagements (j’imagine), il était évident qu’elle ne pouvait se permettre d’être absence plus longtemps.

Et me voilà pris à mon propre jeu. Moi qui ne supportais que très mal de parler de moi et encore plus de mon passé, je venais de me prêter au jeu en acceptant de raconter mon histoire dans les grandes lignes et en omettant sciemment quelques détails dans mon parcours. Malgré tout, je la sentais réellement impressionnée par mes faits d’armes.

« — On ne peut rien te cacher. Effectivement, j’ai des origines britanniques ce qui me permet de ne pas trop écorcher la langue de Shakespeare et donc de te comprendre quand tu optes pour la VO. Mais pour en revenir à mon CV, disons que j’ai roulé ma bosse. D’ailleurs, je suis ravi que tu connaisses Rent. C’était une fierté pour moi d'avoir bossé sur cette œuvre. Et c’est avec joie que j’accepte les félicitations. » La légèreté était de mise, même si je songeais à cette époque, qui me rappelait également de bien vilaines choses. Je ne pouvais nier, malgré tout, avoir vécu à Broadway, les plus belles années de ma vie d’auteur et de metteur en scène.

« — Certains metteurs en scène peuvent se targuer d’être de bons pédagogues. Donc finalement, je ne suis pas loin de mon métier premier. Après oui, parfois avoir toute cette émulsion autour d’un projet me manque. Mais c’est une autre vie pour moi. Et enseigner est vraiment devenu une passion qui m’a peut-être sauvé la vie. Donc le manque est moindre comparé à ce que j’ai gagné ici à Madrid. »


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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mer 9 Nov - 17:34


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L'accalmie était de mise, et cela faisait du bien. Je le surprenais à apprécier la présence de celui que je qualifiais hier encore de goujat, tant son comportement à mon égard était exécrable. Je n'avais jamais été confrontée à un tel niveau d'animosité, ou du moins plus depuis l'école...
Fort heureusement, tout s'arrangeait. J'étais plutôt chanceuse, les autres professeurs étaient sympa. Je m'entendais bien avec le prof de chant avec qui, un soir de semaine, nous avions profité de sa salle pour faire un peu de musique. Une autre collègue m'était fort agréable aussi pour d'autres raisons. Bref, malgré l'ennui profond qui se dégageait de cette situation, j'essayais un tant soit peu de trouver du réconfort où je le pouvais. Me voilà ce soir à plaisanter avec Alejandro sur les mauvais articles qui pouvaient se faire sur moi.

- J'avoue que tu as bien plus de style. On en revient à l'écriture, peut-être que tu devrais t'y remettre. Qui sait t'ont ce que tu as à raconter et les histoires à faire vivre.

L'école, sujet principal de notre discussion puisque c'était notre lieu de travail. Par tous les dieux du cinéma, que faisais-je là ? Avais-je atteint le point de non-retour, ma carrière était-elle finie ? J'avais le cœur brisé rien de d'imaginer cette option.

- Je peux leur parler des différents postes sur un plateau de tournage, mais il me semble que je dois leur enseigner le jeu face caméra. Je peux toujours en glisser un mot, c'est vrai, dis-je en faisant mine de réfléchir.

J'en appris beaucoup, ce soir-là, sur Alejandro, et il s'avérait bien plus intéressant que ce qu'il laissait paraître, du moins cette facette de lui qu'il m'avait laissée entrevoir.

- Une comédie musicale à Broadway, c'est quand même une sacrée ligne sur un CV. New York me manque parfois. Mais pas la météo. Quant à tes origines, j'ai reconnu ton accent quand tu m'as parlé anglais. J'ai toujours trouvé ça sexy l'accent British.

D'ailleurs, je repris la suite de la conversation en anglais. Nos deux langues natales plus ou moins. Un autre point commun ? Ce n'était pas si important, nous nous comprenions. Je dis surprise d'entendre un détail cependant.

- Ça t'a sauvé la vie, carrément ? C'est une métaphore ? Ou... Y a eu quelque chose de grave ? Oh t'es pas obligé d'en parler si c'est perso.

J'avais toujours été curieuse mais peut-être que c'était trop. Je n'avais pas repris mon assiette, je le dévorais dès yeux, lui. La pluie de dehors me revint aux oreilles mais le contempler lui me permettait de l'oublier.

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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Jeu 10 Nov - 0:50


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J’étais donc là, à partager un repas avec celle que je maudissais encore quelques jours plutôt. Je devais bien reconnaître que la situation était agréable, aussi bien ce qu’il y avait dans l’assiette, que la personne à qui je tenais compagnie. Mais cela allait-il durer ? Avec tout ce que nous nous étions envoyé en pleine poire, je peinais à croire que nous étions capables désormais de nous exprimer sans aucune animosité. Et qu’en serait-il de l’école ? Allions-nous continuer à nous étriper verbalement ? Ou pouvons dès lors jouir d'une relation apaisée ? J’étais tenté de lui poser la question, avant de me raviser. Peut-être était-ce encore un peu trop tôt.

Je me laissais donc charmer par la quiétude de cet échange et par la personne qui permettait ça. Eh puis, ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit des compliments d’une personne adulée du grand public. « — Ça veut dire que j’ai un style. C’est flatteur ! Autant que le fait que tu considères que je devrais me remettre à écrire. » Ce qu’elle ignorait, c’est que j’avais en ma possession tout un journal noirci de notes qui datait de l’époque de mon sevrage. Écrire faisait alors partie intégrante du processus de guérison. Et même si je m’étais interdit d’écrire depuis mon extraction de New York, j’avais joué le jeu jusqu’à atteindre ma première année de sobriété avant de délaisser cette activité. Finalement, peut-être avait-elle raison en m’incitant à reprendre l’écriture. Cela pourrait m’ouvrir de nouvelles perspectives. « — Raconter des histoires à faire vivre. C’est joliment dit. Une âme de poète vit en toi l’Américaine. »

Si l’écriture avait une place particulière dans mon cœur, je sentais bien que le métier d’actrice en avait tout autant dans le sien. Et même si elle tâchait de ne rien laisser paraître, je n’étais pas dupe. « — Non, je pense que toi, tu dois parler de ce que tu aimes, à savoir ton métier d’actrice. J’ai bien vu, la lueur dans ton regard quand tu jouais. Je doute fort que tu sois pourvu de cette même exaltation si tu étais amené à parler de cadreur ou que sais-je encore. Ça se voit que tu ne vis que pour ça. Je me disais que ça pourrait être intéressant que tu viennes occasionnellement jouer dans mon cours. On pourrait essayer de voir en amont, des notions de jeu et tenter des choses. Moi, tu l’as vu, je ne suis pas acteur, je joue avec ce que j’ai, mais le fait que tu viennes de temps en temps, ça pourrait les booster. Qu’est-ce que tu en dis ? » J’espérais vraiment l’entendre dire « oui » sinon quoi, j’aurais l’air d’un con.

Les choses se faisant, je me livrais peu à peu, sans trop rentrer dans les détails, de peur de mettre à mal mes défenses et ce semblant de jardin secret que je m’évertuais à entretenir depuis des années. « — Il faudra donc que je pense à mettre à jour mon CV pour y ajouter la pratique de l’anglais avec en option l’accent britannique sexy. Ça devrait faire fureur non ? » Ce qui m’incita à lui répondre dans la langue de Shakespeare, qui j’en suis sur lui faisait du bien. « — Je sais à quel point être loin de son pays n’est pas toujours facile. J’ai eu beau avoir apprécié New York, l’Espagne continuait à me manquer. J’imagine que c’est pareil pour toi. » Je continuais donc à me répandre sur ma vie passée et le pourquoi du comment je m’étais retrouvé à enseigner à des apprentis artistes. Malheureusement pour moi, j’en avais trop dit et faire semblant de ne pas entendre la question qui venait de m’être posée n’était pas la solution, ni congédier Kelly pour avoir laissé sa curiosité prendre le pas sur la bienséance.

« — Je commence à fatiguer. Je crois que je vais devoir t’abandonner. » J’avais choisi la pire des solutions, la fuite. N’y tenant plus, je me levais du fauteuil que j’occupais jusqu’alors. « — C’était chouette comme échange et agréable de te parler. » J’esquissais un léger sourire avant de récupérer mon plateau et de l’entrainer vers la porte. « — Passe une bonne soirée. À demain. » Puis sans rien ajouter, je sortais et regagnais le couloir puis ma chambre.

« — Putain quel con ! » Le visage dans les mains, je me laissais glisser le long du mur avant de m’assoir par terre et de soupirer longuement. « — Espèce de Dráma queen ! » lâchais-je amer. J’aurai pu faire mieux, tellement mieux.



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