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Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson]

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Kelly Martinez
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Sujet: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mar 1 Nov - 1:02

Ma première semaine de travail dans l'école des arts de la scène de Carmen Arranz serait achevée. La plupart des collègues était sympa, après tout, le plus souvent tout le monde l'était avec moi. Sauf un irréductible. Le malotru qui avait bousculée dans la rue à peine quelques jours après mon arrivée, en réalité la seule personne avec qui ça s'était mal passé jusqu'à présent. Et ce type, répondant au nom d'Alejandro Wilson, était l'un des prof de l'école, donc un collègue. Chaque fois que je le croisais, j'avais l'impression que c'était la guerre. Il ne pouvait s'empêcher de tout faire pour me faire sentir que ma place n'était pas là. Mais que croyait-il ? Que j'opérais un changement de carrière ? Je n'étais pas là de mon plein gré ! Mais ce détail, je devais le garder pour moi, et prendre mon mal en patience. Une année, une seule année scolaire. Voilà les mots de mon agent. Suffisamment pour me renflouer un peu. Avoir un salaire fixe pendant dix mois allait me permettre de sortir le bec de l'eau et reprendre ma vie en espérant avoir de nouveaux contrats à mon retour à Los Angeles. Il le fallait.

Comme si je n'avais pas suffisamment vu sa tronche d'impertinent toute la semaine, voilà que je l'avais revu hier, samedi, à la salle de sport juste à côté de l'hôtel. Moi qui pensais que c'était une bonne idée de m'y remettre, voilà que je m'étais inscrite dans la même salle que lui. S'il y avait un dieu, il était bien injuste avec moi.

Cette nouvelle rencontre s'était d'ailleurs soldée par un petit défi sportif, que j'avais remporté puisqu'il avait trouvé l'excuse d'un appel téléphonique pour déclarer forfait en s'enfuyant, de mauvaise humeur. Je l'avais regardé faire avec un sourire en coin. Ce type me sortait par les yeux... Bien que ces derniers aient été attirés par le fessier du malotru lorsqu'il avait quitté la salle.

De mon côté, je ne m'étais pas privée pour faire de nouvelles connaissances. D'ailleurs, en ce dimanche matin, c'était dans les bras du prof de yoga que je m'étais réveillée. Bon je lui avais ensuite demandé de foutre le camp parce que j'aimais malgré tout ma tranquillité. Alors qu'il rassemblait ses fringues, j'étais partie prendre une bonne douche loin de me douter que d'ici quelques minutes, une nouvelle rencontre déplaisante allait se produire.
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Alejandro Wilson
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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mer 2 Nov - 0:57


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel


Une semaine venait de s’écouler depuis le D day pour les élèves. Et si l’excitation et les frissons de la nouveauté furent de rigueur la semaine passée, pour moi un enchainement d’emmerdes était à déplorer. À commencer par ce putain de dégât des eaux. C’est bien beau de vouloir faire des travaux, mais quand on n’a aucune compétence dans ce domaine, on s’abstient. Toujours est-il que je m’étais retrouvé à squatter ma salle de classe. Et autant vous dire que les coussins sont tout sauf confortables. Mais comme de toute évidence les emmerdes viennent par pair, je devais ajouter à ma liste, les appels incessants de celle à qui je devais la vie ; une vie devenue un enfer par la force des choses et à coup de révélations scabreuses sur mon géniteur. Et enfin, le clou du spectacle, l’arrivée d’une star dans notre cher et vénérable établissement. Enfin, « star » s’est vite dit. À mon sens, elle n’était rien de plus qu’une emmerdeuse bouffie d’orgueil et incapable de transmettre quoique ce soit aux élèves, si ce n’est des complexes. Et comme si ce n’était pas assez, nous nous étions croisés dans le seul endroit où je pensais avoir la paix, la salle de sport. Une confrontation sans violence s’en était suivie autour d’un tapis de course. Rien de bien exaltant, juste la perspective pour elle, d’accroitre son ego et de se donner en spectacle évidemment.  


Si la trivialité est de mise dans le langage, laissez-moi vous dire que je ne peux la saquer et même en faisant le minimum syndical en matière d’efforts, j’en serais incapable. Nous étions deux pôles opposés, pourvus d’une vision plus que divergente et incapables de communiquer sans s’écharper. C’est à se demander lequel de nous deux aura la réplique la plus acerbe pour calmer l'autre. Et si de prime abord, j’appréciais l’affrontement verbal, avec tout ce qui m’était tombé sur la gueule, j’étais incapable de trouver du plaisir à jouter. J’avais juste envie de ne plus la croiser et de faire mon petit bonhomme de chemin jusqu’à son départ. Et pour ça, il fallait s’armer de patience. En étais-je seulement capable ? Si l’on se fit au trou dans le plafond, à la multitude d’appels passés pour avoir l’entrepreneur des travaux, aux insultes tout aussi multiples, j’aurai tendance à dire que non. La patience m’avait tout bonnement quitté. J’allais donc devoir retourner à l’école ce soir et mon dos me le fera payer demain matin.

 — Eh puis merde !  lâchais-je. Je ne pouvais me résoudre à dormir par terre encore une nuit. J’avais besoin de confort après avoir goûté aux « joies » du camping sauvage dans une pièce pas prévue à cet effet. Armé de mon téléphone et après avoir réuni quelques affaires, je pris la route pour le seul hôtel que je connaissais. Et pour cause, c’est ici que ma mère prenait ses quartiers lors de ses tournées madrilènes. La salle de sport était tout près et j’avoue que c’est bien cet argument qui avait fait basculer la balance. Car évidemment, il était impensable pour moi de croiser ma mère pour l’instant et vu l’heure, j’étais certain de parvenir à contourner l’obstacle.

Je regagnais le luxueux hôtel que j’avais l’attention d’occuper pas plus de trois jours, le temps de me remettre de l’épreuve de l’inconfort. Je m’approchais donc de la réception, le sourire aux lèvres. La demoiselle qui me faisait face était jeune, sûrement une stagiaire. Après avoir échangé quelques formalités, elle me tendit enfin ma clé. J’allais pouvoir dormir confortablement. Quelle délivrance ! Après les remerciements d’usage, je regagnais au plus vite l’ascenseur pour monter au bon étage, le cœur léger. Arrivé dans le couloir, je fus surpris de croiser un type dont le visage m’était familier, trop pour que je l'ignore.

 — Bonjour !  tentais-je par politesse. Il me fixa, et semblait surpris de me voir ici. Et je compris alors d’où venait la familiarité. Il bossait à la salle de sport. — Le prof de yoga , murmurais-je entre mes dents avant de me diriger vers ma chambre. Pass en main, je déverrouillais la serrure. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que la chambre n’était finalement pas prête. — C’est quoi ce bordel ?  Je m’apprêtais à prendre le téléphone pour contacter l’accueil, mais de toute évidence, je n’étais pas seul.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mer 2 Nov - 2:26


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel

J'avais passé une bonne soirée et une bonne nuit, j'avais réussi à oublier ma semaine et la veille à la salle de sport, la fâcheuse rencontre avec mon imbécile de goujzt qui me servait de collègue. Le prof de yoga dont j'avais déjà oublié le nom avait fichu le camp et moj j'étais sous l'eau chaude à savourer une bonne douche, loin de me douter que le Destin avait décidé de me jouer encore un tour. De bonne humeur, je chantais sous la douche, continuant ma chansonnette tout en sortant, essuyant mes cheveux avec une petite serviette, l'autre entourée autour du corps. Je continuais à fredonner "I will survive", quittant la salle de bain pour regagner la chambre, retirant la serviette que j'avais autour du corps dans le but de chercher des vêtements dans la penderie, quand min regard fut attiré par quelque chose... Non QUELQU'UN! Un cri m'échappa tandis que de surprise puso bouche bée, je lâchai la serviette que je tenais du bout de ma main.

- What the hell ! Qu'est-ce que tu fous ici ?

Je n'étais pas pudique alors je ne pensais pas spécialement à cacher mon corps nu, mais davantage à comprendre ce qu'il foutait là, dans MA suite, où j'étais sensée être peinarde à essayer d'oublier mes malheurs d'être ici à exercer un sot métier.

- Ne me dis pas que t'es un foutu maniaque ? Je vais finir par croire que tu me suis !

J'étais furieuse, j'avais réussi à l'oublier, et non, visiblement non content d'avoir gâché ma semaine et mon samedi, il allait aussi foutre en l'air mon dimanche ! Il me fallait du champagne !
Soufflant bruyamment, j'ouvris mon placard pour enfiler un peignoir, réalisant que j'étais à poil devant mon collègue. Moi qui voulais lui éviter le moindre plaisir, voilà qu'il avait eu l'immense chance de contempler mon corps sublime.






Dernière édition par Kelly Martinez le Jeu 3 Nov - 4:34, édité 1 fois
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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Mer 2 Nov - 23:21


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel


Tout était guindé, jusqu’à la musique de l’ascenseur. Preuve en ait, que je venais de rejoindre un autre monde dans lequel à n’en pas douter, les coussins étaient sûrement bien plus confortables que ceux de ma salle de classe. J’allais enfin pouvoir passer une nuit dans un lit et peut-être oublier, l’espace d’un instant, tout ce qui faisait de ma vie un enfer depuis un peu plus d’une semaine. — Ouf !  m’entendis-je souffler en marchant sereinement dans le couloir pour regagner la chambre qui m’avait été allouée. Malgré tout et après avoir croisé celui que j’identifiais comme le prof de yoga de la salle où j’avais mes petites habitudes, quelque chose me laissa à penser que l’accalmie serait de courte durée. Me refusant à donner plus de crédit à cet étrange sentiment, j’entrais dans ma suite qui de toute évidence était déjà occupée à en juger par la voix qui émanait de la salle de bain ; une voix féminine de surcroit.

— Elle aurait au moins pu chanter quelque chose de plus agréable. Téléphone en main, je m’apprêtais à appeler le service de chambre, quand soudain la porte de la salle de bains s’ouvrit sur… Non, c’était impossible ; tellement que je me refusais à dire son nom de peur de rendre l'instant encore plus réel. Pourtant Kelly était bien face à moi, totalement nue, et lorsqu’enfin nos regards se croisèrent, elle se mit à hurler. J’étais tellement mal à l’aise qu’il me fallait détourner le regard. Enfin, « mal à l'aise » s'est vite dit.

— Je pourrais te poser la même question.  Le regard toujours ailleurs, j’agitais mon pass pour tenter une amorce dans la justification alors qu'elle montait sur ses grands chevaux.

— Déjà est — ce que tu peux…  Je n’eus pas besoin de terminer ma réplique que déjà elle se saisissait d’un peignoir pour l’enfiler, me permettant dès lors de reposer mon regard sur elle se me laissait trahir par mes émotions.

— Au risque de te décevoir, tu n’es pas le centre du monde. Je crois que la personne qui m’a donné ce pass, s’est trompée. Je vais donc m’en aller, pour nous éviter un énième débat stérile.

Je voyais bien qu’elle était furieuse et sûrement pas encline au dialogue, ce qui nous faisait un point commun aujourd’hui. D’ailleurs, j’étais tellement fatigué, que cette fois, je préférais me la jouer grand seigneur. Et puis, j’étais peut-être un tantinet excité, je l’avoue ; assez pour être mal à l'aise.

— Désolé !  lâchais-je non sans difficulté en tournant les talons, prêt à m’en aller sans demander mon reste.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Jeu 3 Nov - 4:46


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel

Là, c'en était trop. Il était là pour dans ma suite, entré même pas en effraction en plus, alors que je sortais de la douche. Ça aurait presque pu être le début d'un film d'horreur. Mais non, c'était la réalité, celle de ma vie. Ma réalité. Depuis que j'étais ici, à Madrid, c'était comme si rien ne pouvait filer droit.

- La même question ?! m'offusquai-je.Mais j'habite ici depuis deux semaines !

Voyant son regard se détourner, je m'étais vite rappelé que j'étais à poil et j'avais donc rapidement attrapé un peignoir en satin.

- Oh ça va, marmonnai-je alors qu'il semblait me demander de faire ce que j'étais déjà en train de faire : me couvrir. Tu ne vas pas te plaindre non plus...

Le voilà à avancer des hypothèses aussi débiles que lui. J'étais outrée.

- La personne s'est trompée ? À d'autres ! Comment c'est possible d'attribuer une chambre déjà attribuée ? Et d'ailleurs qu'est-ce que tu fous à l'hôtel ? Je croyais que tu étais madrilène ? demandai-je d'un air suspicieux.

C'était vraiment louche cette histoire, et moi j'avais besoin d'un remontant. Je me dirigeai vers le frigo dissimulé derrière une porte en acacia vernis sous la table et en sortis une bouteille de champagne, qui avait été ouverte la veille, et m'en servis une flûte. Le mystère restait entier concernant la présence d'Alejandro dans ma suite.

- Ne me dis pas que tu donnes rendez-vous à des prostituées ici ?

C'était une option à envisager, et c'était trop tentant de lui balancer une autre vanne.








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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Jeu 3 Nov - 19:11


Jamais mieux servi qu'à l'hôtel


De toute évidence, j’étais la victime d’une regrettable erreur que la diva se fera un plaisir à me faire payer cash.

— Eh bien je n’étais pas censé savoir que tu vivais ici depuis deux semaines.  J’aurais aisément pu l’imaginer louer une villa, plutôt qu’une suite aussi luxueuse soit-elle. Et il est vrai qu’à bien y regarder, nous étions loin de la chambre que j’avais demandée pour deux jours ; l’erreur était donc indéniable, sauf que c’est moi qui passais pour un con à présent, mais un con légèrement gêné par la situation, assez pour se sentir obligé de détourner le regard.

— Je ne me suis pas plaint. C’est juste une question de convenance.  Parle, tu t’enfonces Alej, mais le silence allait à coup sûr, m’être défavorable. De toute façon, quoiqu’il arrive, pour elle j’étais responsable. Alors, à quoi bon débattre ?

— Pourtant ça arrive de se tromper. Personne n’est parfait, tu devrais le savoir. Moi, je me suis juste présenté à l’accueil pour avoir une chambre. Je n’étais pas censé savoir que celle que l’on m’a donnée était prise et par toi qui plus est. Quant au fait de ma préférence à l’hôtel, ça ne te regarde pas.  Avec tact, enfin c’est relatif. Toujours est-il que je n’avais ni l’envie de continuer à lui parler ni le besoin de me justifier davantage. Alors, j’optais pour ce qui me semblait la meilleure des alternatives. Sauf que de toute évidence, elle n’était pas prête à me lâcher la grappe. Et si d’ordinaire, j’aurai continué mon bonhomme de chemin sans me retourner, cette fois, je perdais patience et revenais sur mes pas.

— Tu te fous de ma gueule ou c’est juste que tu n’as pas trouvé mieux pour me faire chier ? Tu crois vraiment que j’ai besoin d’aller à l’hôtel pour m’envoyer en l’air ? J’ai un putain de dégâts des eaux qui a traversé mon plafond. Donc non, je ne viens pas ici pour baiser des putes, mais juste avoir ne serait-ce que deux nuits dans un vrai lit. Et je connais cet hôtel depuis des années donc j’y suis venu.  J’étais hors de moi, tellement que j’en étais réduit à me justifier alors qu’elle se servait un verre, probablement de champagne ; un de plus.

— Et toi, tu viens ici pour te taper des profs de yoga ?  lâchais-je avec amertume, incapable de mieux en matière de répartie.




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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Jeu 3 Nov - 23:24


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Cette nouvelle rencontre n'était pas plus plaisante que les premières, mais bon, c'était la vie. Je fus surprise cependant de l'énervement dont il fit preuve à ma plaisanterie, certes un peu douteuse mais dont le propos pouvait après tout être vrai. Coupe de champagne en main, je haussai un sourcil en l'entendant rétorquer avec un flot de grossièretés inattendu. En effet, les autres fois, il répliquait avec un peu plus de classe.

- Waow tant de grossièretés dans une même phrase, bravo. Tu dois vraiment être à bout.

J'étais partagée entre la pitié et le mépris. Je pris une gorgée de champagne avant de croiser les bras.

- Tu veux boire un verre pour te calmer un peu ? proposai-je.

Mais sa réplique finale me laissa surprise quelques secondes avant que je n'éclate de rire.

- C'est quoi cette réflexion ? Je vis à l'hôtel mais ça ne veut pas dire que j'ai pas droit à un petit extra... Tu devrais t'envoyer en l'air de temps en temps, ça te ferait pas de mal...

Clairement, c'était peut-être ça qu'il lui fallait pour redescendre un peu. Il était exécrable, plus que les autres fois. Et vu que je le trouvais déjà imbuvable de base, il me semblait qu'on avait atteint des sommets.

- Je peux concevoir qu'un dégât des eaux ne soit pas cool à endurer mais t'as le droit de pas être un goujat, en fait...

Je compris qu'il était épuisé avec ce qu'il avait laissé filtrer comme information, et à la vérité j'étais quand même un peu empathique, même pour lui.

- Les lits sont confortables, tu verras, ajoutai-je simplement en décroisant les bras pour reprendre une gorgée de champagne.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Ven 4 Nov - 0:31


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La fatigue mettait à mal ma patience ; et je sais que ce n’est pas une excuse. D’ailleurs, je m’en voulais d’avoir été aussi vulgaire ; cela ne me ressemblait pas et encore moins le fait de perdre patience de cette façon. — A ce que je sache, être grossier n’est pas un délit !  lâchais-je avec plus de contenance cette fois. Me passant une main dans les cheveux et poussant un long soupir, je ne pouvais que constater à quel point je commençais à fatiguer, assez pour que mes émotions prennent le pas sur le reste. Elle, elle demeurait presque imperturbable dans son peignoir blanc, une coupe de champagne à la main. Je fus surpris qu’elle m’en propose une et tout autant par ce que je fis entendre. — Je ne bois pas.  C’était sorti tout seul, sans que je ne cherche la moindre excuse, ni à développer. Et pour cause, c’était un sujet miné, un de ceux que je prenais grand soin de ne pas évoquer, surtout moins avec une personne de cet acabit.

Elle se riait encore de moi et de mes réflexions. Jamais une personne ne m’avait autant agacé par sa suffisance et cette légèreté de la vie qui me faisait peut-être défaut. Toujours est-il que je n’avais pas besoin de m’envoyer en l’air pour me sentir bien contrairement à elle.

— On n’est pas obligé de s’envoyer en l’air pour être bien. Sauf si l’on cherche à se prouver quelque chose ou à fuir. Et pour info, je ne suis pas un goujat. D’ailleurs, je pourrais te surprendre, encore faudrait-il que toi, tu me surprennes.  Mon regard croisa le sien, assez longtemps pour que le contact soit réel. Sa voix se fit plus douce, à moins que je ne sois trop fatigué pour avoir les idées claires. Toujours est-il que pour la toute première fois, je ne la sentis pas hostile à mon égard.

— Je suis rassuré si les lits sont confortables. Mais en attendant, je vais devoir retourner à la réception pour changer de clé et de chambre accessoirement , dis-je en agitant le pass qui m’avait été donné lors de mon enregistrement. — Et désolé pour…  Je m’apprêtais à présenter mes excuses pour tout, mais encore sous l’égide de la fierté, je me rattrapais au dernier moment. — … pour être entré sans crier gare.  Je n’étais pas en faute, puisqu’à aucun moment, je n’aurai pu deviner que la chambre était occupée. Cependant, je venais bel et bien de m’excuser pour ça. Il n’en fallait pas plus pour me mettre un peu mal à l’aise et quitter précipitamment la chambre afin de rejoindre tout aussi rapidement le couloir puis l’ascenseur. Le « ding » et la musique pourrie me ramenèrent de concert à une réalité plus sécurisante, mais fade.

L’échange de pass fut accepté autant que les excuses et le surclassement qui allait avec. Moi qui voulais me contenter d’une simple chambre, j’allais pouvoir bénéficier de toute une suite. Et tout aurait pu se terminer de la sorte ; moi retournant dans l’ascenseur, longeant le couloir (étrangement familier) et découvrant ma chambre. Mais le hasard (ou la malchance) m’avait à la botte. Ma suite était face à celle de mademoiselle petit extra.

— Pourvu qu’elle n’en sache rien.  murmurais-je en laissant glisser le pass dans la fente prévue à cet effet. La porte se déverrouilla aussitôt me permettant d’entrer rapidement et de refermer tout aussi vite derrière moi.

— Que estas haciendo ?  La langue de Cervantès venait à nouveau de résonner. Mais pour l’heure, avant de tester le lit, il me fallait tester la douche. Abandonnant mes affaires, je ne pus que mal résister à l’appel de la salle de bains ; priant un Dieu quelconque pour avoir un semblant d’accalmie.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Ven 4 Nov - 12:31


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Je ne savais pas si c'était le fait d'avoir passé une bonne nuit, ou plutôt d'agréables heures avant de dormir, mais ma colère face à la tronche d'Alejandro présent dans ma chambre sans y être invité s'effaçait. Peut-être était-ce du fait que, comme il était à 100% en tort, j'étais en position de force. Toujours était-il que je parvenais à ne pas perdre patience, et à rester polie, moi. Une réciproque inexistente de son côté et que je lui fis remarquer.

- Ce n'est pas un délit, c'est vrai, mais ce n'est pas une raison. Si on devait faire toutes les âneries qui ne sont pas des délits...

Moi qui voulus être un peu sympa pour qu'il arrête de tirer une tronche de six pieds de long, me voilà rembarrée par un "je ne bois pas" qui me tira une mine totalement étonnée. Ça existait ça ?

- Ah... C'est peut-être pour ça que t'es pas drôle du tout...

Une réflexion marmonnée pas très fort en roulant presque des yeux pour prendre une dernière gorgée avant de reposer ma coupe sur le meuble contre lequel j'étais appuyée. Sa remarque d'après me fit sourire en secouant la tête.

- Ta réflexion est typiquement celle des frustrés qui ne peuvent pas le faire. Quant à me surprendre, oh tu as réussi, c'était bien la première fois que quelqu'un fait intrusion dans ma chambre sans y être invité.

Je pense qu'effectivement je commençais à avoir pitié de lui et de sa situation. Passé tout ce ressentiment et cet agacement, je me disais que s'il était aussi con, c'était simplement que sa vie devait être pathétique. Cela n'excusait pas tout, évidemment, mais c'était la seule explication que j'avais trouvée. J'avais essayé d'être gentille avec lui en lui disant, pour le rassurer sur son évident manque de sommeil, que les lits étaient confortables. J'ignorais si sa réponse était ironique ou sincère mais je me contentai de hocher la tête alors qu'il exprima après l'envie d'aller changer de clé et de chambre.

Je me détournai dans le but d'aller récupérer des vêtements dans la penderie mais son début d' excuse m'arreta net... Mais il ne continua pas. Je soupirai silencieusement, reprenant mon trajet jusqu'au placard avant d'entendre la porte se refermer. Ne s'excuserait probablement jamais sur sa goujaterie de notre première rencontre. Et c'était précisément pour cela et son comportement à l'école le premier jour aussi, que j'étais remontée contre lui.


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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Ven 4 Nov - 23:12


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La fatigue me rendait irritable et je faisais montre d’un visage peu enclin à la sympathie. Mais dans le fond, je m'en foutais, plus encore parce qu’il était question de cette personne qui sembla étonnée que je ne réponde pas favorablement à sa proposition de boisson. Sa remarque, bien que murmurée, remonta jusqu’à mes oreilles. Et si mes yeux avaient été une arme, nul doute que je ne l’aurais pas épargné. — Je préfère ne pas répondre à ça , lâchais-je avec lassitude. En effet, peu de personnes étaient au fait de mon alcoolisme, elle la première. Mais je ne pouvais m’empêcher de lui en vouloir de ne pas réfléchit avant de causer. L’alcool ne m’avait jamais rendu drôle qui plus est et me renvoyait à la face, de bien mauvais souvenirs, impossibles à oublier malheureusement.

Les minutes s’écoulaient, sans que la conversation gagne en intérêt. Plus elle parlait, plus je me sentais partir tant ma fatigue s’alourdissait. J’étais à court d’arguments et pas dans l’envie de jouter, alors je lui donnais raison, non sans amertume. — Je suis un frustré ! Si ça te plaisir de le penser.  Il n’y avait aucune intensité dans cette réplique (probablement) aussi fade que son jeu d’actrice. D’ailleurs, j’étais si fatigué, qu’il s’en était fallu de peu pour que je lui présente des excuses, englobant toutes les fois précédentes. Grand seigneur, je m’étais néanmoins contenté de m’excuser pour l’instant présent, avant de fuir pour mettre le plus de distance possible avec cette personne, que j’allais malheureusement recroiser demain à l’école.

Pour l’heure, j’avais bien l’intention de profiter de ce semblant de paradis qui s’offrait à moi. Accessoirement, il me fallait oublier que la suite que j’occupais à présent se trouvait face à celle du dragon. Ma première escale vers l’oubli me mena donc dans la luxueuse salle de bains, assez grande pour accueillir plusieurs personnes à n’en pas douter. Cette pensée me troubla, car je me mis à imaginer celle dont je me refusais à prononcer le prénom, dans cette même salle de bains avec plusieurs personnes.

— Une douche froide ne me fera pas de mal.  Fermant les yeux pour chasser ses pensées de ma tête, je me plaçais dès lors sous la colonne de douche qui cracha une vapeur d’eau qui vint se poser sur ma nuque. Au bout de quelques secondes, je parvenais enfin à me détendre. Ma dernière escale me mena au lit. Le matelas était la définition même de la perfection, si bien qu’il ne me fallut pas longtemps pour m’allonger et laisser Morphée m’emporter loin de ce tumulte infernal. Et alors que je m’enfonçais avec douceur, un murmure se fit entendre, avant de se muer en une parole audible. C’était elle, Kelly était devant moi, le sourire aux lèvres. Elle retira la serviette qu’elle portait, ravivant presque aussitôt ma gêne, puis se rua sur moi pour m’embrasser à pleine bouche ; un baiser auquel je répondais avec autant d’ardeur. Le réveil de mon portable se mit alors à sonner, me faisant revenir en pleine réalité. — Merde merde merde !  murmurais-je en me massant les tempes avant de constater que de toute évidence, le bas de mon corps n'était pas en reste.  — Traitre !  lâchais-je amer en quittant le lit pour aller me changer. Avec un peu de chance (et si je me dépêche), je n’aurais pas à la croiser.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Sam 5 Nov - 0:38


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Je n'attendais pas après son autorisation pour penser ce que je voulais à son sujet. De toute façon, il ne laissait pas place au doute avec son comportement de plus en plus désagréable. Était-ce de la jalousie ? Cela y ressemblait, sinon pourquoi un tel acharnement ? Je soupirai en le laissant partir, me surprenant à me retourner en laissant mes yeux vagabonder vers son fessier avant que la porte ne se referme. Je m'en voulais un peu d'être aussi faible face à une belle plastique. Peut-être était-ce parce que j'étais à peu près sure de ne jamais me retrouver dans le même lit que ce type ? Et que je ne trouvais, s'il fermait sa gueule, extrêmement séduisant ? Je ne savais pas. Il me fallait une distraction. J'achevai de m'habiller: un jeans moulant, un petit haut noir avec une veste en simili cuir beige, des lunettes de soleil, et me voilà dehors à flâner dans les rues de Madrid.

Le soir, je me surpris à rentrer seule. Mon esprit semblait ailleurs. Un coup de de blues certainement. Je décidai d'appeler mon agent qui me rappela que je n'avais commencé que depuis une semaine. Ses paroles me parurent un ramassis de conneries, mais je n'avais pas le choix que d'endurer mon sort. Après avoir raccroché, je récupérai la bouteille de champagne sont il ne restait qu'un fond. Puis je me servis un peu de ce qui traînait dans le minibar. Les larmes ne tardèrent pas à couler tant je me sentais seule ici. Je décidai de prendre un bain pour essayer de me relaxer, mais rien n'y faisait, après une demi-heure à patauger là-dedans, j'avais toujours ce sentiment de vide. Je finis par regagner mon lit, mettant un temps fou à m'endormir.

Je marchais dans un parc qui semblait étrangement vide. Seuls les oiseaux se faisaient entendre. Mon attention fut attirée par un petit animal dans un buisson. Un écureuil. Je m'approchai en lui souriant, il me regarda alors que j'étais fixée devant lui, mais soudain, quelque chose le fit fuir. Je me retournai et sursautai en buttant contre quelqu'un. Un homme se tenait face à moi et en levant un peu le regard, je le reconnus... Alejandro. Sans que je ne comprenne pourquoi, mon cœur s'emballa, et je le vis écarter les pans de sa chemise à carreau, mais avant que je ne puisse poser les yeux sur ce torse qui me semblait appétissant, il attrapa mon visage et m'embrassa à pleine bouche.

Je me réveillai en sursaut, essoufflée, le cœur battant encore la chamade. Cherchant mon souffle, je passai une main sur mes yeux.

-N'importe quoi ! soufflai-je.

Oh que j'aurais voulus... Non, impossible... J'attrapai mon téléphone, constatant que nous étions bel et bien lundi, que mon réveil allait sonner dans moins de cinq minutes et qu'il fallait que je retourner enseigner. Soupirant, je me levai pour me diriger vers la douche.
Fin prête après une heure environ, maquillée sobrement, coiffée et habillée d'une jupe noire en simili et d'une chemisier couleur prune, je quittai la chambre en direction de l'ascenseur. Avant que les portes ne s'ouvrent, je fis tomber mon sac ce qui me força à me pencher, avant que l'ascenseur ne s'ouvre. Je m'y engouffrai pour gagner la salle du petit déjeuner. Je mourais de faim.




Dernière édition par Kelly Martinez le Sam 5 Nov - 23:30, édité 1 fois
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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Sam 5 Nov - 19:29


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Mais que s’était-il passé ? Mon corps était reposé, alors pourquoi m’avait-il trahi de la sorte ? Était-il possible que je pense à « elle » jusque dans mes « rêves ? » Si tel était le cas, il me fallait songer à consulter ou me poser les bonnes questions. Pour l'heure, c’est « vestimentairement » parlant que je me posais quelques questions. En rentrant chez moi la veille, je m’étais contenté de prendre au hasard quelques tenues et c’est en ouvrant le sac que j’en découvrais (bien malgré moi) son contenu. Mes sacro-saints gilets sans manches ne faisaient pas partie de l’aventure à mon grand dam. Ainsi, j'allais devoir me contenter d’un jean basique et de toute une série de t-shirts qui l’étaient tout autant.

« — Eh puis merde, je ne vais pas à un défilé de mode. » Je m’activais donc pour m’habiller. Avec un peu de chance, peut-être aurais-je le temps de faire un détour par chez moi après les cours. Le sac en bandoulière sur l’épaule, je pressais avidement le bouton de l’ascenseur qui avait de toute évidence, regagné l’étage inférieur. Mon ventre se mit alors à me faire la morale, mais je n’avais déjà plus le temps de le contenter. Et je ne voulais surtout pas prendre le risque de « la » croiser, car il était fort probable que mademoiselle se sustente dans la salle du petit déjeuner.

Oui, qu’on se le dise, mon attitude était puérile et je ne pouvais le nier. Cependant, je me refusais à gâcher le peu de bonne humeur que j’avais. Et une rencontre avec la star, aurait à coup sûr, mis à mal ma perspective de passer une bonne journée. Je me contenterai donc du distributeur de la salle des profs et du café infâme qui allait de pair.

Arrivé sur place, je pris le temps de saluer tout le monde avant de déposer mes affaires dans mon casier. Puis dans ma lancée, je pris la direction du distributeur, optant pour le premier paquet de gâteaux à ma portée tout en migrant jusqu’à la cafetière pour me servir une tasse de son « délicieux » nectar. Et c'est sans me faire prier que j’embarquais à présent tout mon petit chantier jusque dans ma salle de classe, qu’il me fallait préparer pour accueillir mes élèves. Mais avant tout et pour être optimal, j’entrepris de faire quelques étirements pour mieux réveiller un corps ô combien ravi d’avoir dormi dans un vrai lit la veille ; une expérience que j’allais pouvoir renouveler ce soir.

La sonnerie retentit ensuite, me ramenant à la réalité et à ce qu’il me fallait préparer avec mes élèves. « — Aller, on s’active ! On pose ses affaires et l’on ne perd pas de temps. Comme d’habitude, nous allons commencer par un éveil musculaire, puis un échauffement vocal ainsi que quelques exercices de marche et de placement sur le plateau. Puis on attaque les choses sérieuses et les grands monuments. J’espère que vous êtes toutes et tous parvenus à vous procurer un exemplaire du Cid. Le cas échéant, que l’on se rassure, j’ai fait quelques photocopies. »

Après trente minutes d’échauffement et la certitude d’avoir toute leur attention, livre en main, tel un chef d’orchestre, je menais la danse. Enfin, disons que pour l’instant, je leur donnais les scènes que je souhaitais leur faire travailler.

« — Nous aurons donc le plaisir de travailler la scène 5 de l’acte 1. Une scène qui vous permettra d’aborder la passion sous le prisme de la colère et de la fougue. Ici, il est question d’un affront mortel et d’un honneur perdu. Le comte de Gormas et Don Diègue sont les protagonistes de cette scène. Don Diègue est un vieux de la vieille, mais plus encore, il est un grand seigneur d’Espagne au service du roi. Il a même été son bras armé jadis. Son rival, le comte de Gormas qui aspire à prendre sa place, est plus jeune et surement moins expérimenté. C’est lui, le détenteur de la fougue. Cela se termine par un soufflet et cette réplique de Gormas “Ton impudence, téméraire vieillard, aura sa récompense.” Puis il le gifle et met à mal l’honneur de Don Diègue. Un honneur perdu pour une gifle, mais c’est une autre époque qui se joue. »

La passion me gagnait comme à chaque fois que je me laissais porté par les textes. J’évoquais ensuite les autres scènes à étudier, leur laissant toutefois la possibilité d’en choisir une autre. « — Cependant, vous n’échapperez pas à la scène 5 de l’acte 3 ou comment presque surpasser “Roméo et Juliette” en une seule réplique. La scène prend vie chez Chimène, de nuit pour que la furtivité soit plus aisée, dira-t-on. Ici, vous allez aborder d’autres sentiments que la colère. Mais la passion n’est jamais loin. Vous êtes jeunes, donc vous allez devoir apprendre à nuancer. Aller je vous laisse cinq minutes, pour discuter entre vous et choisir vos partenaires et la scène qui pour l’instant vous parle le plus. Vous pourrez encore changer avant la semaine prochaine. Après c'est mort. »

Les tractations furent nombreuses, autant que les hésitations. Il est vrai que ce texte n’était pas simple, mais étant un classique, il m’était impossible de faire l’impasse dessus. Et c’est donc après dix minutes qu’enfin nous pûmes commencer à travailler sur la matière première le texte. Le binôme, qui se présentait devant moi, avait choisi la scène de la litote ; un bon choix cela dit. Je les invités donc à prendre place sur ce qui faisait office de plateau et texte en main, ils commencèrent par une première lecture dans l'incertitude la plus complète.

« — Allez y doucement, ce n’est pas une course. Prenez le temps de vous familiariser avec la ponctuation. Les virgules sont de courts silences. Et faites attention de ne pas perdre le rythme qu’impose l’alexandrin. Ça doit sonner comme une mélodie. » Après plusieurs lectures et une liberté nouvellement acquise, les élèves pouvaient enfin se déplacer et commencer à jouer.

« — Bien dans l’intention ! Mais c’est très subtil comme déclaration. Chimène n’est pas sur quelque chose d’intense. Elle est prise entre le devoir et l’amour. Donc il faut être capable de doser. Et puis, il faut se regarder, ils sont amoureux quand même. Ma Chimène ! Rodrigue est épris et se fiche pas mal de la convenance, mais Chimène voulait mourir transi de déshonneur. Il faut qu’on arrive à sentir cet entre deux. » Mon regard se porta alors sur l’extérieur et c’est là que je vis la star faire son entrée. « — C’est le genre de subtilité qu’une grande actrice est censée savoir jouer. Ne bougez pas ! » Moi qui avais cherché à la fuir, je tentais de la rattraper. Qu’espérais-je ? Surement, lui donner une leçon.

« — Euh… Kelly… Dis-moi, tu as cinq minutes ? J’aimerais montrer la notion de nuance aux élèves. Je suppose que tu es à même de comprendre de quoi il est question. »



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Sam 5 Nov - 23:48


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Je devais être sacrément perturbée pour avoir fait un tel rêve avec ce type dedans... Mais il fallait dire que je n'étais pas heureuse ici, j'étais à Madrid par contrainte et non par envie. Je n'aspirais qu'à une chose, retrouver ma vie à Los Angeles. Mais je devais prendre mon mal en patience. Je n'avais de toute façon pas le choix, et je savais qu'en attendant, mon agent s'activait pour me trouver des projets d'envergure.

J'avalai un succinct petit déjeuner à base de café et de quelques fruits avant de me rendre à l'école. Je n'étais pas encore au fait de mon planning, aussi m'aperçus-je d'un changement : le lundi, je commençais une heure plus tard. J'avais soigneusement réussi à éviter Alejandro, jusqu'à présent du moins. Ce ne fut qu'une fois que je constatai ce changement que je le vis arriver de loin. J'en profitai pour me rendre aux toilettes afin de ne pas avoir à le voir. Quand je sortis, tous les prof avaient gagné leurs salles. Me voilà seule dans la salle des professeurs. Je regardais autour de moi avec toujours cette sensation de vide. Peut-être que ce débile profond d'Alejandro avait raison... Non, impossible, rien de ce qui sortait de sa bouche n'avait d'intérêt ni ne pouvait être vrai. Je ne devais pas me laisser parasiter par ses mauvaises ondes. Je devais me montrer plus forte que ça.

Je décidai de faire un tour dans l'école pour voir les autres cours depuis les murs vitrés. Je n'avais rien de mieux à faire de toute façon. J'arpentai donc le couloir où se trouvait notamment ma salle dans le but d'atteindre l'escalier, quand une voix familière m'interpella. Pour une raison qui m'étais étrangère, mon cœur bondit. Je me retournai et je le vis. Quelle chance, il ne portait pas j'en chemise à carreaux. Je secouai légèrement la tête avant d'esquisser un sourire ironique, reprenant mon masque d'intouchable.

- Tu supposés ? Si tu supposes ce doit être vrai. Donc tu me demandes mon aide ?

Mon sourire laissait voir que j'étais légèrement moqueuse, mais je daignai le suivre dans sa salle muisiqe je n'avais pas de cours. Je saluai d'un hochement de tête les élèves, je ne savais quelle année, mais je les avais eus la semaine précédente, bien sûr. Je laissai Alejandro passer devant moi avant de le rejoindre sur son plateau.

- La notion de nuance alors ?

J'attends qu'il me dise ce qu'il voulait faire. Aucune idée de pourquoi, mais je ressentais comme un trac. Pourtant je n'avais rien à perdre ni à gagner.


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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 12:15


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Les élèves avaient du talent ; certains plus que d’autres. Mais il leur restait encore à acquérir une certaine maturité et dans le jeu et dans le fait d’en saisir toutes les subtilités. Mais puisqu’ils sont ici pour apprendre, nul doute qu’ils finiront par comprendre. Et me voilà poète ! Cependant et puisque nous avions « la chance » d’avoir une célébrité parmi nous, je ne résistais que très mal à l’envie d’intégrer Hollywood au cours pour que madame soit à même de montrer à ces jeunes pousses, ce qu’est la subtilité. Évidemment que non. Je voyais là l’occasion de la confronter à un médium dont elle ignorait tout, le théâtre. Et j’avoue que, bien que puérile, je voyais dans cette occasion, la possibilité de la faire redescendre d’un voire plusieurs étages.

Je quittais donc, l’espace d’un instant, le cours pour regagner le couloir où à n’en pas douter, la demoiselle se pavanait tranquillement. Pour qu’elle accepte, je me devais de prendre sur moi et de ne pas entrer dans le jeu de la joute. « — Non, ce que je suppose n’est pas à prendre pour parole d’évangile. » Dure était la tâche plus encore lorsqu’elle laissa paraitre sur son visage, un léger sourire que j’interprétais comme de la moquerie quant au fait que j’ai supposément besoin de son aide.

« — Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai besoin de ton aide. J’ai simplement envie que tu montres aux élèves certaines notions qui semblent leur faire défaut. » Je me voyais déjà jouer du violon dans un coin de ma tête, ou peut-être de la flute pour mieux charmer le serpent qui me faisait face actuellement. Malgré tout, elle sembla accepter et consentit à me suivre jusqu’à ma salle de cours sous le regard perplexe du plus grand nombre.

« — J’ai demandé à mademoiselle Martinez de nous joindre pour une petite démonstration. » Je pris les devants et monta sur scène, livre en main. « — Nous étudions le Cid de Corneille. Tu connais ? Il s’agit de la scène 5 de l’acte 3. Quelqu’un peut passer son livre à mademoiselle Martinez s’il vous plaît ? » J’attendais que quelqu’un s’exécute, avant de reprendre. « — Effectivement, j’aimerais faire comprendre la notion de nuance aux élèves. Le personnage de Chimène, dans cette scène, est dans un autre deux pour lequel cette notion est salutaire. Il s’agit de ne pas en faire trop. Ça va aller pour toi ? » Oui, j’étais peut-être (sûrement) un brin ironique dans l’expression. Mais que voulez-vous ? On ne se refait pas.

M’éclaircissant la voix, je pris le texte en main avant d’en sélectionner un passage. « — Nous allons commencer à la réplique de Rodrigue après les deux longs soliloques. Ce moment où l’honneur le pousse à demander la mort par la main de celle qu’il aime. » Je me plaisais donc au centre, sous le regard de tous. Je n’avais pas la prétention d’être acteur, mais je maitrisais le langage théâtral contrairement à certaines personnes ici présentes.

« — Ne diffère donc plus ce que l’honneur t’ordonne : Il demande ma tête, et je te l’abandonne ; Fais-en un sacrifice à ce noble intérêt : Le coup m’en sera doux, aussi bien que l’arrêt. Attendre après mon crime une lente justice, C’est reculer ta gloire autant que mon supplice. Je mourrai trop heureux, mourant d’un coup si beau. » La réplique prenant fin, j’attendais de voir ce qu’il en serait de son côté.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 12:41


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Je n'en revenais pas, Alejandro Wilson est le goujat qui m'avait éhontément bousculée en m'aboyant dessus dans la rue, me rabaissant en critiquant mon métier d'actrice, et qui n'avait eu de cesse, depuis que nous avions compris que nous travaillions au même endroit, d'essayer de me faire comprendre par des messages plus ou moins subliminaux que je n'avais pas ma place ici, lui-même en personne, me demandait mon aide. Oh évidemment, il réfuta cette affirmation en essayant de faire comme si je n'étais pas capable de comprendre. Cela sentait le piège à plein nez... Et une partie de moi m'avait dit de refuser, mais une autre me dictait de le suivre. Ce fut ce que je fis. Était-ce une erreur ? Je le saurai sans doute d'ici quelques instants.

Les élèves semblaient ne pas en revenir, le voir à leur cours de théâtre. J'avais l'habitude que la présence suscite ce genre de réaction. Je gardais les yeux rivés sur Alej, attendant qu'il me dise ce qu'il voulait. Je l'écoutais s'adresser aux élèves et je sentis comme de l'ironie. Je mourais d'envie de lui balancer dans la tronche mes divers Oscars et autres prix reçus au cours de ma carrière. Physiquement. Peut-être devrais-je demander ames les faire envoyer pour les lui jeter dessus la prochaine fois...

Voilà qu'il me prenait pour une inculte... Savoir si je connaissais le Cid de Corneille.
Retiens-toi Kelly...
J'avais étudié cette pièce au collège et nous l'avions joué en spectacle de fin d'année. Et je jouais Chimene. Je fis mine d'être étonnée.

- J'en ai vaguement entendu parler...

Je le laissai savourer cette fausse victoire tandis que quelques petits rires s'échappaient dans la classe. Mon trait d'humour semblait avoir séduit certains. Quand Alej demanda si l'on pouvait me prêter un livre, je cis une dizaine de bras s'étendre vers moi avec l'œuvre dans la main. Je choisis celui le plus près de moi en remerciant d'un sourire la jeune fille qui me le tendait. Je relus rapidement la scène pour mer appeler des dialogues. J'avais une bonne mémoire visuelle et en général, je retenais rapidement. Une chose qu'Alej ignorait, tout comme le fait que j'avais déjà joué ce personnage, même si c'était il y a un peu plus d'une vingtaine d'années. Je pris une inspiration en fermant les yeux quelques secondes pour me concentrer alors qu'il commença. J'étais dans le personnage en rouvrant les paupières. Mon regard sur lui était pris de plusieurs émotions, avant que je ne lui réponde, sans regarder une seule fois le texte.

- Va, je suis ta partie, et non pas ton bourreau.
Si tu m’offres ta tête, est-ce à moi de la prendre ?
Je la dois attaquer, mais tu dois la défendre ;
C’est d’un autre que toi qu’il me faut l’obtenir,
Et je dois te poursuivre, et non pas te punir
.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 15:24


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Mais qu’est-ce qui me prend ? Depuis quand j’agis de la sorte pour prouver que j’ai raison ; si tenté que ça soit le cas. D’ordinaire, je ne suis pas du genre revanchard. Preuve en est que cette personne exerçait sur moi, une bien trop mauvaise influence. Toujours est-il qu’elle avait accepté sans que j’aie besoin de la supplier. Il faut dire que j’avais un tant soit peu mis les formes. Et en de telles circonstances, il est vrai que je peux parfois me montrer un brin charmeur. L’avais-je fait ? Non, certainement pas. Je ne vais pas m’abaisser à ça avec elle.

Nous regagnions donc la salle de classe sous le regard interrogateur de l’assemblée. Ici, c’était mon élément, mon domaine, mon royaume. Je me sentais à l’aise, assez pour que rien ne m’ébranle venant d’elle. Les élèves quant à eux (pour certains) avaient bien du mal à contrôler leur émotion en présence de la star. Ce qui m’amenait à me demander à nouveau ce qu’elle avait bien pu faire de marquant pour qu’on la regarde de la sorte. Mais soit, j’avais une leçon à donner.

Les hostilités pouvaient commencer. Livre en main, je cherchais à m’enquérir de la connaissance ou pas, de la pièce vis-à-vis de Kelly. Elle ne laissait rien transparaître, mais j’étais prêt à parier qu’elle était vexée. « — Bien, c’est mieux que rien », lançais-je à sa suite en fixant le texte que j’avais sous les yeux. Cela me permettait de me focaliser sur autre chose que sur les rires légers qui émanaient du groupe à la suite de l’inutile intervention de l’actrice. Je fumais de l’intérieur, plus encore lorsque je vis tout un tas d’élèves se ruer vers elle pour lui tendre l’un des exemplaires du Cid qu’ils possédaient.

Chacun prit place sur le plateau. Je pris quelques secondes pour avoir le texte en bouche avant de finalement le faire entendre sans y mettre trop les formes. Elle se tue l’espace d’un instant avant de rouvrir les paupières. Était-ce une méthode d’acting dont j’ignorais l’existence ? Je riais, mais je riais jaune lorsqu’elle commença à déclamer son texte par cœur. Son regard n’avait plus rien à avoir avec celui de la peste qui hantait mon quotidien depuis plus d’une semaine à présent. Chacun de ses mots avait une résonance et une sincérité qui en plus de me faire sentir con, me troubla plus que je ne l’aurais cru. J’en étais réduit à avaler bruyamment ma salive.

Le silence fut de rigueur durant quelques secondes avant que je ne me reprenne. Je n’étais pas acteur (et je n’ai jamais prétendu l’être), mais je me devais de faire un effort et d’aller au-delà de la simple lecture. Alors, je donnais plus d’intensité à mon regard et tout en me rapprochant d’elle, j’essayais de croire de toutes mes forces à ce que je disais.

« — De quoi qu’en ma faveur notre amour t’entretienne, Ta générosité doit répondre à la mienne ; Et pour venger un père emprunter d’autres bras, Ma Chimène, crois-moi, c’est n’y répondre pas : Ma main seule du mien a su venger l’offense, Ta main seule du tien doit prendre la vengeance. » Ma main, à mesure que je progressais dans ma tirade, était venue chercher la sienne pour la poser sur mon cœur qui battait bien trop vite à mon goût. Nous étions près l’un de l’autre, une proximité nouvelle qui étrangement ne me dérangeait pas.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 16:09


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Le jeu me manquait, et j'y voyais là l'opportunité d'exercer un tant soit peu mon art, bien que le théâtre, je ne le savais que trop bien, était bien différent du cinéma dans l'interprétation des personnages et le jeu. Néanmoins, les planches constituaient mes débuts, j'avais démarré par le théâtre, d'abord à l'école, puis au collège et au lycée, avant d'alelr faire des études d'acting dans une école réputée de New York fondée par un grand réalisateur. Je renouerais donc avec mes débuts l'espace d'une scène, même si c'était avec... Lui.

Concentrée à présent, plus rien n'aurait su me sortir de mon personnage, si ce n'était un "coupez !" ou une alarme incendie. J'avais répondu à la tirade du personnage de Rodrigue, puis écouté sa seconde tirade. Je fus surprise de constater qu'il n'était pas si mauvais, ce faux-jeton d'Alejandro aux ando bien dessinés. Je m'égarais, je ne devais pas y penser, ni à ce rêve stupide. Le regardant dans les yeux, je laissai transparaître le dilemme auquel était confronté le personnage de Chimene, surprise de sentir la main de mon partenaire d'un jour prendre la mienne pour la plaquer contre sa poitrine. Je détournai le regard un instant pour porter plus d'émotion à ma première réplique, continuant en lâchant le livre que l'on m'avait prêté et qui m'était inutile.

- Cruel ! à quel propos sur ce point t’obstiner ?
Tu t’es vengé sans aide, et tu m’en veux donner !
Je suivrai ton exemple, et j’ai trop de courage
Pour souffrir qu’avec toi ma gloire se partage.
Mon père et mon honneur ne veulent rien devoir
Aux traits de ton amour ni de ton désespoir.
.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 16:48


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Me voilà pris à mon propre jeu. Moi qui espérais lui donner une leçon, je me retrouvais confronté à une personne capable de s’adapter en un instant aux contraintes de l’improvisation. Pire encore, elle semblait connaître le texte et ses subtilités. Je l’avais mal jugé sans même chercher à m’enquérir de ses précédentes performances. Pour moi, Kelly, que j’avais associée sans vergogne à Hollywood et son univers impitoyable, devait être une actrice de seconde zone qui pétait plus haut que son cul. Hélas, j’avais tout faux. Elle avait du talent et ne pas le reconnaître serait hypocrite. Et en plus d’avoir du talent, elle captait le groupe et moi par la même occasion. Si bien que je me sentis obligé d’élever mon niveau pour ne pas passer pour un con.

Le contact physique me permit de mieux rentrer dans le personnage et de lui apporter la fougue qui me faisait défaut jusqu’alors. Je ne la quittais pas des yeux, surpris d’être suspendu à ses lèvres et à chacun des mots qui en sortaient. Elle était concentrée et avait saisi toute la nuance que je voulais faire voir à mes élèves. Mais je ne pouvais la couper. Je voulais continuer, car c’était agréable et voilà bien longtemps que je n’avais ressenti pareille intensité sur un plateau.

Son regard migra vers un autre horizon tandis qu’elle lâchait le livre. Malheureusement pour moi, je ne pouvais me résoudre à en faire autant, car je ne connaissais pas le texte par cœur.

« — Rigoureux point d’honneur ! hélas ! quoi que je fasse, Ne pourrai-je à la fin obtenir cette grâce ? Au nom d’un père mort, ou de notre amitié, Punis-moi par vengeance, ou du moins par pitié. Ton malheureux amant aura bien moins de peine. À mourir par ta main qu’à vivre avec ta haine. » À nouveau (et parce que le texte m’inspirait cette impulsion), je me rapprochais d'elle, murmurant presque la fin de la réplique. Ce qui engendra une certaine intimité (nouvelle) entre nous.




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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 17:33


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J'avais oublié combien ce texte était demandant en émotion. Mais en effet, les deux protagonistes étaient en proie à des sentiments et émotions qu'il était quasiment impossible de retrouver à notre époque. Perdre son honneur ou la vie pour je ne gifle ? Devoir choisir entre l'honneur et l'amour ? C'était là des choses assez éloignées des contraintes de notre réalité, et Alejandro devait enseigner à jouer juste à ses élèves, très jeunes de surcroît et donc loin de la réalité des jeunes d'une autre époque voilà trois ou quatre siècles.

Je retrouvai donc ce personnage, Chimene, que j'avais jouée au spectacle du collège. J'abordais cette fois let ewte avec plus d'expérience, celle d'une vie bien remplie et un passif professionnel qui conférait plus de réalisme à mon jeu, contrairement à la jeune adolescente que j'étais alors et qui n'avait que peu de choses sur elsquelels s'appuyer pour éprouver les émotions.

La nouvelle tirade du personnage de Don Rodrigue, interprété, il fallait le dire, avec brio par l'insupportable et néanmoins séduisant Alejandro, sortit alors qu'il s'approchait de moi. Les émotions du personnage furent monter quelques larmes faisant briller mes yeux. Chimene était partagée entre son amour pour cet homme, l'honneur de sa famille, la demande fatale que lui ai sait son amoureux qui préférait mourir de sa main que se vivre dans sa haine. Ce fut donc la gorge serrée que je répondis dans un souffle la réplique sans doute la plus connue de cette pièce e Corneille.

- Va, je ne te hais point.

Avant de lâcher sa main et me détourner de lui.



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 18:43


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Si par chance, j’avais été omniscient, je ne me serais pas risqué à la provoquer de la sorte en cherchant à lui infliger une leçon qu’elle était en train de m’infliger en retour. J’étais soufflé à bien des égards. Elle ne surjouait pas et elle ne cherchait l’aval de personne ni le regard de ses hypothétiques fans. Non, elle était présente, ancrée au sol, presque indéboulonnable. Moi aussi j’étais là, mais je me sentais incroyablement con. C’est donc une Kelly nouvelle qui prenait vie sur le plateau. Nul doute qu’elle était familière au théâtre. J’étais même prêt à parier qu’elle avait commencé par là. Alors pourquoi avait-elle cette suffisance qui m’avait poussé à ne pas l’apprécier ? À tel point qu’il m’était impensable de l’imaginer talentueuse.

Elle ne se contentait pas de jouer, elle était (l’espace d’un instant) Chimène. Et en plus de ça, madame était, semblerait-il, pourvue d’une mémoire eidétique ; une capacité qui me faisait défaut et m’obligeait à faire quelques aller-retour entre le jeu et le texte. Mais je m’appliquais autant que possible, moi qui ne suis pas acteur. Et que dire du moment où, enfin, la réplique la plus connue de cette pièce se fit entendre de tous ? Je restais immobile durant plusieurs secondes, silencieux avant que la réalité ne me rattrape et que la sonnerie ne retentisse. Les élèves se mirent à applaudir comme à chaque fin de cours. Sauf que cette fois, il était question d’acclamations.

« — Voilà donc comment nuancer. » Je cherchais Kelly du regard avant de comprendre qu’elle n’était plus dans le personnage. « — Merci à mademoiselle Martinez pour son intervention. » Les élèves récupéraient déjà leurs affaires et s’en allaient tandis que je restais seul sur le plateau avec Kelly. « — Merci d’avoir accepté. Et… c’était intéressant. »



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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 19:27


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La scène se terminait, grâce à la sonnerie car nous n'avions pas terminé les répliques. Je sortis alors péniblement du personnages et de ses émotions tandis que les élèves applaudissaient, y allant de quelques cris enthousiastes pour certains, tandis que leur professeur leur indiquait que c'était cela qu'il attendait d'eux en terme de nuance. Ce qui voulait dire implicitement que j'avais répondu à sa demande, j'avais fait ce qu'il s'attendait à voir, il ne pourrait ainsi pas dire que j'étais nulle, incompétente ou que sais-je encore.

Ayant repris mes esprits, je me tournai vers lui tandis que les élèves tardaient un peu à sortir de la salle.

- Appelle-moi par mon prénom, OK ? dis-je avec un sourire que je m'étonnais moi-même de lui offrir.

Je descendis de la petite estrade et me dirigeai vers la sortie à la suite des derniers élèves quand la voix d'Alejandro s'adressa à moi. Je me retournais, plongeant mon regard dans le sien. A vrai dire, cette proximité m'avait un peu trop rappelé ce rêve idiot qui avait un élu trop troublée aussi. Je me sentais mal à l'aise mais ne le laissais pas paraître. Et surtout, j'étais heureuse d'avoir pu jouer à nouveau. Je ne me sentais bien par-dessus tout qu'en exerçant ce métier qui était aussi ma passion. Je n'étais jamais si heureuse qu'en interprétant un personnage.

- Merci, et bravo à toi, c'était vraiment bien.

Je me retournai aussitôt, me sentant bête de lui avoir fait un compliment. Je partis aussitôt dans ma salle pour donner cours.
La journée se passa. A la pause, j'étais dans la salle des professeurs avec les autres, mais un peu absente. Je n'écoutais pas les conversations, et javajs décidé de m'isoler un peu, regardant quelques trucs sur mon téléphone.

L'après-midi se passa normalement et je finis par rentrer à l'hôtel après avoir dit rapidement au revoir à mes collègues. A peine dehors, je ressentis à nouveau ce vide intersidéral. J'étais nostalgique de ce court instant de bonheur quand j'avais joué Chimene l'espace de quelques réplique.

Arrivée à l'hôtel, je rentrai dans ma chambre pour prendre une douche et me changer, puis je décidai de me rendre à la piscine de l'hôtel. Il y avait un spa aussi. Après quelques longueurs dans la piscine encore déserte, je décidai d'aller profiter du sauna. Ils avaient fait ça à la suédoise, un cabanon en bois avec des bancs en bois également. C'était agréable et permettait de moins penser. Étant seule, je retirait ma serviette, laissant mon corps, dont la pudeur était décemment couvert d'un bikini, luisant de sueur à l'air libre. Je m'étais allongée sur l'un des bancs en bois, laissant mes pensées vagabonder deçà delà.


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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 21:01


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Je ne saurais décrire ce qui venait de se passer, mais c’était intense. Enfin, je crois. Pour ainsi dire, je demeurais incapable de comprendre, mais l’espace d’un instant, aussi infime soit-il, j’avais pris du plaisir à être là, avec elle, à jouer cette scène alors que je n’étais pourtant pas un acteur. À New York, il m’était pourtant arrivé de jouer, lorsque nous devions séduire des producteurs pour nous financer. C’était une belle époque, avant que la drogue et l’alcool, ainsi que les drames, ne mettent à mal la rêverie et les ambitions de tout à chacun. La sonnerie mit un terme au cours et à cet instant étrange qui nous avait permis de nous inscrire dans une tout autre réalité. Force est d’admettre, que la présence de Kelly m’avait apporté et qu’elle était douée, bien plus que je ne l’avais imaginé.

Les élèves quittaient donc le navire, avec pour certains, quelques étoiles dans les yeux. « — Je tâcherai de ne pas oublier de t’appeler par ton prénom », renchéris-je alors qu’il nous fallait revenir à nos obligations communes. Il ne semblait plus avoir aucune animosité entre nous, comme si nous étions désormais des égaux. Et lorsqu’elle descendait de l’estrade, je ne pus m’empêcher de lui adresser quelques mots avant qu’elle ne s’en aille. Ce n’était pas encore un compliment, peut-être nous faudrait-il une autre scène pour que je sorte de ma réserve naturelle. Toujours est-il qu’elle se risqua à l’éloge et me sourit avec sincérité presque désarmante avant de s’en aller.

La journée passa ; trop lentement à mon goût. Je voyais défiler les classes et les élèves, changeant de sujets, de thématiques, de pièces… J’étais incapable d’être là, troublé par ce qui s’était passé avec Kelly sur scène. Je lui devais des excuses, mais j’ignorais comment m’y prendre, tout comme j’ignorais comment apprivoiser un tel caractère. Je préférais donc rester dans ma classe, car à court de mots pour surligner ma bêtise. Eh puis, je ne voulais pas passer pour un con devant tout le monde cette fois.

Profitant de l’ordinateur que j’avais à disposition, je fis donc quelques photocopies pour préparer mes cours. Puis, me laissant gagner par la curiosité, je pris le temps de surfer sur Google et d’y entrer dans la barre de recherche le prénom d’une actrice de talent. Gêné par mon inculture et parce que je ne voulais donner raison à personne, je pris le temps de m’assurer que j’étais bien seul avant d’aller consulter la fiche Wikipédia de Kelly Martinez.

« — Donc ce n’est plus mademoiselle », murmurais-je en constatant qu’elle avait été mariée des années auparavant avec un réalisateur. Mais ce qui attira mon attention se résumait à la multitude de prix qu’elle avait remporté ; des distinctions que l’on ne pouvait nier et qui me faisaient me sentir encore plus con que je ne l’étais. Je pris le temps de lire ce que je pouvais avant de quitter les lieux, la journée touchant à sa fin.

Je ne saurais dire pourquoi, mais je me sentais bien et tellement léger que j’en arrivais à oublier la plupart de mes soucis ; à commencer par un père problématique. C’est donc de meilleure humeur que je regagnais l’hôtel, me rappelant au passage que je partageais le même palier que Kelly. « — Non les excuses ça sera pour plus tard ! » C'est sur ses mots que je pris la route, observant au loin, le coucher de soleil qui s’amorçait. Était-ce un heureux présage ?

Je venais de faire un détour par chez moi. Ma bonne humeur vacilla lorsque je conste bien malgré moi, l’ampleur des dégâts et la lenteur des travaux. Cet entrepreneur s’était payé ma pomme et j’étais bien décidé à le lui faire entendre. Pour l’heure, je récupérais quelques affaires, dont mon maillot, pour profiter au mieux de la piscine de l’hôtel. Puisque j’allais devoir rester plus longtemps là-bas, une valise ne serait pas de trop. Et me voilà chargé comme une demi-mule près à reprendre la route pour regagner ma prestigieuse solution de secours.

Je retrouvais avec joie ma chambre. Le ménage avait été fait, le lit redressé et l’odeur du neuf, me laissait penser que les draps avaient été changés. Me délestant de mon surplus, j’entrepris de me changer avant de regagner la piscine et ainsi profiter du fait que tout le monde se restaure. Je fis quelques longueurs histoire de me remettre en forme et entrepris de regagner le cabanon en bois qui faisait office de sauna. Une dernière étape pour me détendre et terminer joyeusement cette journée. Je pris donc le soin d’enrouler ma serviette autour de la taille avant de pénétrer les lieux. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que je n’étais pas seul et plus encore, qu’il était question de :

« — Kelly ! » La vue de son corps si peu couvert était elle aussi surprenante, mais absolument pas désagréable. « — Désolé, je ne pensais pas qu’il y aurait quelqu’un à cette heure. Je… » Je restais là les bras ballants avant de me décider à enfin prendre place.

« — Donc tu connaissais le Cid ? » tentais-je pour lancer un semblant de conversation, sans animosité cette fois.




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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 22:31


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J'essayais de remettre de l'ordre dans mon esprit, et la première étape avait été plusieurs longueurs dans la piscine, à l'heure où les clients de l'hôtel se restauraient oj du moins commençaient à se rendre au restaurant de l'hôtel. Ayant évacué un peu d'énergie, de frustration, d'incompréhension, je m'étais dirigée vers le sauna, pendant y rester seule. J'avais alors pris la liberté de m'étendre, laissant ma serviette en boule derrière ma tête. Force était de constater que je n'arrivais pas à faire sortir Alejandro de mes pensées. Pourquoi ? Certes il était agréable à regarder, mais après tout ça s'arrêtait là, non ? Il ne pouvait pas m'encadrer et prenait un malin plaisir à me le faire entendre. Sauf aujourd'hui. Pourquoi ?
Mon esprit vagabondait et malgré la chaleur humide, j'étais sur le point de m'endormir, si bien que je n'entendis pas la 0rote s'ouvrir. Ce fut la voix d'Alejandro qui le tira de ma rêverie commençante.

- Alejandro...

Je me redressai pour lui faire face. La vision de son torse dénudé attira irrémédiablement mon attention mais ne voulant pas paraître impolie ou perverse, je tachai de faire attention.

- Oui, à cette heure-ci, les clients dînent. Ils mangent tôt en Espagne j'ai remarqué.

Je l'observai s'asseoir sur le banc à côté, ayant pour ma part pris celui du milieu.

- Qui ne connaît pas Le Cid de Corneille ? commençai-je avec un sourire. En réalité, on avait joué la pièce au college. De bons souvenirs. Tu espérais me piéger, non ?

Miss pieds dans le plat... Mais j'aimais la franchise.

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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Dim 6 Nov - 23:32


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À cette heure, tout le monde prenait place dans le restaurant de l’hôtel pour se remplir la panse. Je n’avais pas encore eu l’occasion de tester l’établissement, qui jouissait d’une étoile ; sûrement un bon indicateur en termes de gastronomie, mais une hérésie pour la carte bancaire (surtout la mienne.) Cependant, c’était une expérience à tester autant que la quiétude d’une piscine désertée par les nageurs. Ne manquait plus à cela qu’un peu de musique. Se pourrait-il que je chipote ? J’en ai bien peur. Toujours est-il que le silence était suffisamment agréable pour pallier à l’absence de musique.

Après quelques minutes et en analysant ma performance sur la montre connectée que je portais au poignet droit, je compris qu’il était temps pour moi d’arrêter les longueurs. N’étant pas sous l'emprise du stress ou pourvu de l’envie de tout défoncer, je n’éprouvais pas le besoin de me dépasser ce soir. Cependant, j’avais envie de me laisser aller et quoi de mieux qu’un sauna pour atteindre cet objectif ? Malgré tout, j’étais à des années-lumière de me douter que je ne serais pas seul et que je me retrouvais à tenir compagnie à une personne que j’avais peut-être essayé de fuir à la suite de notre scène improvisée quelques heures plutôt.

Elle était donc là, l’objet de mon trouble, allongé sur le banc, pourvu d’un charmant bikini ; affriolant pour le commun des mortels. Elle fut tout aussi surprise que moi à en juger par sa réaction lorsqu’elle prit conscience qu’elle n’était plus seule et que j’étais son interlocuteur. Dès lors, elle se redressa pour mieux me faire face. Me voilà gêné par la situation et peut-être un peu par sa tenue et ce que cela pouvait produire sur moi. J’inclinais donc la tête en faisant mine de ne pas faire attention tout en prenant place pour ne pas rester debout comme un idiot.

« — Je mentirais si je disais que les Espagnols sont du genre “mange tard.” Mais bon au moins, ici c’est tranquille. » Je n’étais d’abord pas à l’aise, car dans la réflexion constante quant à mes paroles à venir. Je n’avais rien préparé, puisque j’étais incapable de me douter que nous allions nous croiser et par surprise qui plus est. Alors, sans trop réfléchir, je lançais un sujet comme ça, sans grande conviction concernant à l’inspiration qu’il allait susciter. Cependant, il n’y avait, cette fois, aucune animosité dans mes paroles.

« — Tout le monde évidemment », continuais-je à sa suite en esquissant un léger sourire qui ne fit que s’agrandir par la suite ; preuve que j’étais un peu plus à l’aise. « — Ah oui, on l’a tous joué au collège, voire au lycée. C’est à ça qu’on reconnait un classique non ? » Elle me demanda ensuite si j’avais cherché à la piéger. « — Honnêtement, oui ! » commençais-je à ma grande surprise. « — Je t’ai sous-estimé. J’ai voulu te donner une leçon devant les élèves pour te faire descendre de ton piédestal. Mais au final, c’est moi qui me suis retrouvé bien con. Donc mea-culpa, je suis obligé d’admettre que tu es talentueuse et que tu mérites certainement chacun de tes prix. Oui, j’ai été googlé ton nom pour me renseigner. Écoute, je risque de me sentir encore plus con, mais je crois qu’il faut que je te présente mes excuses. J’ai été imbuvable avec toi. Je ne voyais que l’enveloppe et la superficialité. Je n’ai pas cherché plus loin. Et le moins que l’on puisse dire, ce que je ne me suis pas présenté sous mon meilleur jour. »







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Sujet: Re: Jamais mieux servi qu'à l'hôtel [Ft Alejandro Wilson] Lun 7 Nov - 0:43


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J'étais là depuis plus longtemps que lui mon corps luisait de sueur, et j'aurais probablement décidé de sortir s'il n'était pas entré. Mais il était là, et il fallait reconnaître que son corps était incroyablement bien fait pour un prof. J'étais un peu trop sensible à la plastique des corps, qu'ils soient masculins ou féminins. Je le contentai de hocher la tête aux banalités que nous échangions, à propos de sheures des repas des espagnols, et de la pièce ensuite.

- Je ne sais pas si c'est à ça qu'on reconnaît un classique, c'est toi le spécialiste, répondis-je en fermant les yeux pour me recentrer.

J'avais beaucoup trop chaud... Cependant, ce qui me surprit, ce fut de l'entendre reconnaître qu'effectivement, il voulait me piéger, et en plus l'entendre s'excuser. Je rouvrir les yeux et tournai la tête vers lui.

- Waow, j'ai bien entendu ? Non seulement tu présentes des excuses, mais en plus tu me complimentes sur mon jeu ? Est-ce que c'est un nouveau stratagème ? Ou est-ce que la chaleur te monte à la tête ?

Je le regardais d'un air suspicieux, parce que ça l'était. Mais je me rappelais l'avoir vu sincère quelques fois, pas forcément dans des situations naturelles. Comme l'intrusion de la veille, et pendant que nous jouions.

- Si elles sont sincères, j'accepte tes excuses avec plaisir. Mais là, il faut vraiment que je sorte.

Je me levai en prenant ma serviette, et sortit.
L'air me parut si froid en sortant de là. Je me dirigeai vers l'une des douches mises à disposition et m'empressai de faire couler l'eau sous laquelle j'entrai sans attendre. J'en avais besoin, et cela me fit un bien fou. Que venait-il de se passer ?


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