- J'ai grandi dans une famille d'artiste, donc il n'y a rien d'étonnant que j'en sois devenu un à mon tour. Mon père, qui est décédé quand j'avais 10 ans, était professeur de musique, il touchait à tous les instruments et adorait m'enseigner la musique. Ma mère était une très bonne danseuse. Deux ans après la mort de mon père, ma mère s'est remarié et avec un artiste...un autre musicien, un Espagnol avec qui je me suis tout de suite bien entendu (il m'a adopté quelques années plus tard)

- Bien que je m'en sors très bien en musique, c'est vers la danse que mon cœur s'est tournée...ma mère à limite mit sa passion dans mon sang. J'ai toujours étais passionné de danse, j'adorais aller voir ma mère danser et par la suite assister au spectacle qu'elle mettait en place ou encore aux répétitions...je me mettais dans un coin et je dansais...oui j'ai cette passion depuis que je suis tout petit.

- J'avais 13 ans quand nous sommes partis vivre en Espagne, avec ma mère, mon beau-père (que j'appelais papa) et ma petite sœur de 1 an. Nous avons vécu un peu partout en Espagne, car en tant qu'artiste, mes parents bougeaient beaucoup, il leur arrivait même d'aller dans d'autres pays et bien que je n'étais pas fan de l'école à domicile, je dois reconnaître que c'était sympa de voir du pays. Ma mère a tenu à ce que je suive une scolarité américaine, histoire de ne pas trop me chambouler.

- Lors de ma dernière année de lycée, finis l'école à domicile, je suis rentré dans un lycée normal...ça a été un choc, même si s'était un lycée privé. Mais c'était nécessaire pour la suite de mes études. J'ai donc vécu pendant un an à New York, dans un internat, ce n'était pas drôle tous les jours, mais j'ai vraiment aimé cette expérience.

- Au moment des choix de fac, pour moi, c'était clair, hors de question de suivre des études "classiques" ce n'était pas du tout mon truc. J'ai passé des auditions pour intégrer "Juilliard" et j'ai été accepté.

- J'ai eu de la chance d'avoir des parents qui avaient les moyens, ils m'ont payé mes études à Juilliard. Là-bas...c'était très intense, nous vivions danse toute la journée ! Bien que nous étions un bon groupe...tout n'était que compétition ! C'est le monde de la danse. Mes études là-bas...ce n'était clairement pas de la tarte, mais tant mieux, je n'aime pas les choses trop faciles.

- Après mes études, j'ai intégré une compagnie de danse, en compagnie de mon meilleur ami, la compagnie était venue nous recruter à l'école. Nous y sommes restés plusieurs années...s'était...tout simplement fabuleux ! Pour voir voyage dans le monde, je vivais un rêve. Mais il y a deux ans, alors que nous fêtions les 30 ans de mon meilleur, nous avons eu un grave accident de voiture, nous avions tous les deux beaucoup bu...il conduisait...et notre voiture est tombée dans un fossé...il est mort sur le coup.

- Je ne me souviens que très peu de l'accident, je me suis réveillé un mois plus tard à l'hôpital avec l'incapacité de marcher. Mes médecins, on était rassurant, en me disant qu'avec une opération et de la rééducation, je pourrais marcher de nouveau, et même danser, certes pas en tant que professionnel, mais je pourrais danser, être chorégraphe. J'ai accepté l'opération, je n'avais rien à perdre.

- L'opération s'est très bien passé et j'ai demandé à faire ma rééducation auprès de ma famille, je n'avais pas envie de vivre cela seul. Je suis donc allé les rejoindre à Barcelone. Pendant plusieurs mois, j'ai eu de la rééducation, ça faisait mal, c'était fatigant et frustrant ! Puis... moralement, j'avais dû mal...j'avais perdu mon meilleur ami. Quand j'ai retrouvé une véritable mobilité, j'ai repris la danse doucement, au début des cours, pour me remettre dans le bain et je me suis rapidement rendu compte que je n'avais pas perdu mon talent et mes années d'effort...ce fut un petit réconfort.

- Aujourd'hui, deux ans après cet accident, après toutes les épreuves que j'ai vécu, je me suis installé à Madrid pour enseigner la danse une école des arts de la scène. Un projet qui me motive beaucoup. Alors je n'ai jamais enseigné, mais il y a un début à tout.