01. Il est né à Lisbonne, y a grandi jusqu'à l'âge de ses vingt ans. Ses parents l'ont aimé, beaucoup trop pour le laisser partir plus tôt. Il est fils unique, un manque dont il n'a jamais souffert. Entouré et populaire, il a traversé l'enfance avec une facilité déconcertante. Plutôt dégourdi et intelligent, on a longtemps pensé qu'il était surdoué avant de se rendre compte que ce n'était que le signe distinctif d'un enfant un peu trop curieux et éternel touche-à-tout. Il a toujours été plus proche de sa mère que de son père, avec qui, parfois, il a de la peine à communiquer.
02. A six ans, il commence à apprendre le solfège. Le premier instrument qu'il pratique est le piano dont il connait, aujourd'hui, tous les secrets. Néanmoins, à dix ans, il se découvre une passion dévorante pour la guitare et les instruments à corde. Aujourd'hui, il sait parfaitement jouer de trois instruments différentes : violon, guitare et piano. Une maîtrise qui lui a valu plusieurs récompenses lors de concours régionaux et nationaux.
03. Il n'a jamais connu autre chose que le Portugal et l'Angleterre jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Ses parents n'ont jamais été de fervents voyageurs. Sa mère était enseignante et son père ouvrier, leurs revenus étaient faibles et il était plus simple pour toute la famille de partir rendre visite aux oncles et tantes dans les différentes régions dont ils sont originaires. Ainsi, il n'a jamais connu que Londres et Lisbonne pendant des années. Deux villes dynamiques et cosmopolites qui lui ont appris la tolérance et le respect.
04. Il découvre l'amour pour la première fois à l'âge de quinze ans. Rosita est une camarade de classe qu'il connaissait depuis sa plus tendre enfance. Leur premier baiser à lieu lors d'une fête foraine en plein été. Ils vivent ensemble une relation assez tendue et électrique pendant presque trois ans. A l'époque, Rosario s'interrogeait énormément sur sa sexualité et la direction qu'il souhaitait encore prendre. Rosita, elle, songeait déjà à quitter Lisbonne pour la capitale française alors qu'elle n'avait encore pas terminé ses études. Il était amoureux de musique et de danse, elle était folle de couture et de mode. A dix-huit ans, ils se séparent en plus ou moins bons termes. Une romance qui lui laisse un souvenir immuable et indélébile.
05. La danse est arrivé très tard dans sa vie. D'abord par le biais d'une amie en quête d'un partenaire pour des cours de danses latines (samba et salsa), puis par le biais d'un groupe d'amis accros au hip-hop. Aujourd'hui, il maitrise plus ou moins bien les bases de la danse classique après trois ans d'étude assidues à l'école des arts de la scène. Sa prédilection reste tout de même les danses latines, qu'il pratique souvent en dehors des cours.
06. Il découvre l'école des arts de la scène par le biais d'une publicité sur internet et, très vite, il en fait une obsession. A l'époque, il a dix-huit ans. Ses parents refusent de le laisser partir sous prétexte qu'être un artiste est trop aléatoire et qu'il faut, avant d'oser se lancer dans cette voie, au moins prétendre à un diplôme qui pourra servir de filet si jamais ça ne fonctionne pas. Voilà pourquoi Rosario enchaîne sur trois ans d'études supplémentaires dans le commerce et l'administration. A vingt ans, après maintes négociations, il obtient enfin le feu vert et le financement de ses parents pour intégrer l'école madrilène.
07. La première année a été compliquée. Le déracinement, même pas si éloigné que ça, lui a joué pas mal de tour. Le manque, l'absence... il a eu beaucoup de peine à s'y faire. Après avoir passé plus de vingt ans à être choyé et vivre comme un coq en pâte, se retrouver entouré d'étudiants, pour la plupart, plus jeunes que lui a été un véritable choc. Il a mis du temps à trouver sa place, à se faire une réputation. D'ailleurs, il a rapidement déchanté quand il a découvert, non sans stupeur, qu'il n'arrivait pas à suivre la cadence des cours. Fin de première année, il passe ses examens avec beaucoup de difficultés. Un réel coup de pied au cul pour l'éternel perfectionniste qu'il a toujours été. Il passe son premier été de retour dans sa famille à réviser et répéter. Lorsqu'il arrive en seconde, son comportement a changé. Plus dur, plus sévère avec lui même mais également avec les autres. Il devient irritable et rapidement colérique. Il s'enferme, se concentre. On ne l'approche pas facilement. Il s'en moque, il cherche la solitude. Le toit devient son principal lieu d'exil.
08. Depuis qu'il est ici, il n'a connu aucune relation amoureuse. Plutôt discret sur sa vie privée, il a flirté avec quelques élèves plus âgés que lui mais ne s'est jamais clairement affiché sur ses préférences. Il a tendance à se montrer plutôt rustre et sauvage lorsqu'on essaie de s'approcher de lui un peu trop près. Rosario n'est pas du genre tendre et mielleux bien qu'il ait pu être amoureux par le passé. Il n'a connu qu'un homme, ici, lorsqu'il était en deuxième année. Il n'était pas sa première expérience mais bien le premier dont il est tombé, fatalement, amoureux.
09. Pour ne pas se sentir entièrement dépendant de ses parents, Rosario travaille tous les samedis comme vendeur dans une boutique de prêt-à-porter en ville. Un service de 4 heures qui lui permet de se faire un peu d'argent de poche et de sortir. Du genre fêtard, il ne manque jamais une occasion de sortir. D'ailleurs, il lui est déjà arrivé de rester enfermé à l'extérieur de l'école un soir de semaine.
10. Il possède une guitare qu'il traîne partout avec lui et un cahier entier de compositions qu'il a écrites depuis qu'il est ici. Il chante bien, il danse plutôt bien. Au théâtre, il se débrouille mal, incapable de dépasser le cadre dans lequel il évolue depuis toujours. Garçon plutôt réservé et maladroit, il a de la peine à jouer et à se montrer sous un autre jour. D'ailleurs, c'est dans cette branche et l'histoire de l'art qu'il cumule les plus mauvaises notes. Pas du genre cancre, il n'a pas été souvent réprimandé par ses professeurs même s'il n'est pas non plus l'élève qu'on préfère. Il entame cette troisième année avec l'espoir d'en finir rapidement. Le fait qu'il se situe dans la moyenne d'âge plutôt haute de la classe le pousse d'autant plus à se marginaliser.